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Real Madrid : Karim Benzema a la Liga à ses pieds
Si le FC Barcelone a recruté à foison cet été, ce démarrage de la Liga 2022-2023 garde les yeux tournés vers la grande attraction du championnat : Karim Benzema. En mission pour remporter le Ballon d’or cette saison, l’avant-centre du Real Madrid ne décélère pas dans cette année civile et prouve que repousser à chaque match le sommet de son art constitue la démonstration de force la plus souveraine qui soit.
Carlo Ancelotti a beau avoir remporté quatre Ligues des champions, la Liga, la Bundesliga, la Premier League, la Ligue 1 et la Serie A, le tacticien de 63 ans possède encore de l’appétit. Preuve en est : la victoire du Real Madrid contre l’Eintracht Francfort en Supercoupe d’Europe (2-0), permettant à la Casa Blanca de rejoindre le FC Barcelone et l’AC Milan au nombre de trophées remportés dans la compétition (5). Au moment de débriefer la rencontre, le Transalpin a logiquement été interrogé sur la nouvelle prestation XXL de Karim Benzema, auteur du deuxième but de son équipe. « Si nous sommes là, c’est grâce à nous mais surtout grâce à lui, il a marqué beaucoup de buts, analyse Don Carlo. C’est un joueur très important, un leader. Il a bien fini la saison et maintenant il file tout droit vers le Ballon d’or. Est-ce qu’il subsiste encore un doute ? Pour moi, plus aucun… » Et pour La Liga ? Encore moins.
L’héritier de Messi
Histoire de faire apparaître un peu mieux son nom dans les pages d’or du Real, Benzema a inscrit son 324e but en 606 matchs sous le maillot merengue. C’est un but de plus que la légende Raúl González Blanco (323 pour 741 rencontres), et cela place le numéro 9 madrilène à la deuxième place du classement des meilleurs buteurs du club, derrière l’intouchable Cristiano Ronaldo (450 réalisations). À l’aube de sa quatorzième saison dans ce que beaucoup décrivent comme le plus grand club du monde, Benzema ne se contente pas d’avoir un rôle de grand frère pour la nouvelle génération. C’est un capitaine, une dalle en béton armé sur laquelle s’appuient ses coéquipiers, un footballeur complet et indispensable. Sans sa présence sur la pelouse, le Real est capable de couler comme lors du dernier Clásico au Santiago-Bernabéu, où le Barça de Xavi avait dicté sa loi (0-4).
Pour La Benz, le bilan comptable de la dernière saison en Liga parle de lui-même. Trente-deux matchs, vingt-sept buts dont six doublés et un triplé, douze passes décisives. Celui de C1 est tout aussi flamboyant, avec un statut de meilleur buteur de la compétition et quinze réalisations au compteur. Pour les plus assidus du championnat espagnol, l’analyse est claire : Karim Benzema au Real Madrid est devenu tout aussi vital à son équipe que Leo Messi l’était lors de ses grandes années au FC Barcelone. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la saison passée, Benzema a obtenu le trophée Pichichi (récompensant le meilleur buteur de la Liga) pour la première fois de sa carrière à… 34 ans ! Depuis la saison 2009-2010, seul Luis Suárez était parvenu à remporter la distinction au milieu du duel à distance entre CR7 et Messi. Maintenant que les deux extra-terrestres sont partis sous d’autres cieux, KB9 a fait de la Liga sa propriété exclusive et l’intéressé ne compte pas céder un millimètre de sa domination en 2022.
Lewandowski, nouveau shérif en ville ?
Bien sûr, le Barça ne l’entend pas du tout de cette oreille. En cela, le recrutement de Robert Lewandowski doit permettre aux Catalans de rapidement répondre au récital proposé par Benzema depuis que Messi a quitté le pays. Avec ce duel titanesque Benzema-Lewandowski, le Clásico retrouve ses lettres de noblesse et s’apprête à redevenir l’affiche mondiale à ne pas manquer devant un Manchester City-Liverpool, qui prend de plus en plus de place dans le panorama médiatique. Si Haaland et Núñez représentent probablement le foot de demain, ils doivent encore écrire leur propre histoire en remportant des trophées majeurs. De son côté, Benzema pèse déjà cinq Ligues des champions, quatre Supercoupes d’Europe, quatre championnats d’Espagne et quatre championnats de France, sans oublier un Ballon d’or 2022 qui ne peut désormais plus lui échapper, compte tenu de ses excellents états de service. « En Espagne, on peine à donner le respect dû aux légendes de son club, expliquait l’ancien gardien Santiago Cañizares dans un entretien paru sur notre site en 2016. Si tu gagnes et que tu t’en vas, tu auras un bel adieu, parce que les gens sont heureux et sont reconnaissants. Nous avons une culture de l’instant. Le passé ou le futur, personne n’y pense. Nous vivons en permanence dans le présent. Ce qu’il s’est passé hier s’oublie vite, ce qu’il se passera demain sera demain. » Dimanche à Almeria, Benzema sera prêt pour continuer d’écrire son glorieux avenir… jusqu’à la finale de la Coupe du monde au Qatar ?
Par Antoine Donnarieix