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RC Lens, merci pour cette saison

Par Simon Butel
RC Lens, merci pour cette saison

Refoulé du wagon des Européens pour un point la saison dernière, le RC Lens a une nouvelle fois achevé la saison à la septième place et échoué de peu à accrocher l'Europe, en dépit de perfs récurrentes contre les équipes du top 5. Une petite frustration qui ne doit pas occulter cette immense satisfaction rendue possible par Franck Haise, son entraîneur : portés par un projet de jeu emballant et un état d'esprit en béton armé, les Sang et Or sont bel et bien de retour au premier plan.

Il y a tant de tribunes clairsemées en France que faire soulever un stade comble en Ligue 1 constitue déjà une expérience unique en soi. En égalisant au bout du temps additionnel contre Monaco (2-2), samedi, Ignatius Ganago s’est payé le luxe d’en faire chavirer deux d’un coup, et non des moindres : Bollaert, bien sûr, mais aussi le Vélodrome, théâtre soudain de la qualification directe de l’OM pour la Ligue des champions, et de folles effusions de joie tranchant largement avec le désarroi de Monégasques matraqués.

96e, grand huit et guichets fermés

Mais ce pion ultra-tardif du Camerounais, à une 96e minute que le RC Lens a longtemps maudite avant de faire sienne cette saison (1), n’a pas seulement engendré un improbable twist qui a pris toute la lumière : il a, et c’est forcément et logiquement passé au second plan, également permis aux Sang et Or de boucler un huitième match consécutif sans défaite en Ligue 1, dans une fin de saison qui les a pourtant vus affronter quatre des six futurs représentants français en Coupe d’Europe (Paris, Nice, Nantes et Monaco). Cela ne leur a pas suffi, en revanche, pour accrocher l’Europe, qui déjà s’était refusée à eux pour un point l’an passé.

Mais puisque le RC Lens, 16e budget de Ligue 1, n’est pas programmé pour ça, et qu’il fallait un sacré alignement de planètes (qui s’est tout de même produit durant 5 minutes, entre l’ouverture du score de Frankowski et l’égalisation de Badiashile) pour doubler Nice et Strasbourg et choper la qualif’ en Ligue Europa Conférence, la priorité était ailleurs pour le public de Bollaert, où l’on jouait samedi soir pour la 11e fois à guichets fermés cette saison : remercier et honorer ses joueurs et leur dire toute sa fierté. Une fierté toute légitime. Car pour son deuxième exercice consécutif dans l’élite, dont on a coutume de dire qu’il est le plus difficile pour les anciens pensionnaires de Ligue 2, le Racing a trouvé le moyen de faire mieux que la précédente, et pas qu’au niveau comptable.

Perfs XXL, suprématie régionale et Franck Haise Time

Septièmes et crédités de 57 points l’an dernier, c’est-à-dire un et trois de moins que leurs devanciers Rennes et Marseille, tous deux européens, les équipiers de Seko Fofana en ont cette saison grappillé 62, un total qui leur aurait permis de finir 5e la saison dernière et de jouer la C3. Frustrant ? Mesurons plutôt le chemin parcouru : là où les Artésiens se traînaient en mai 2021 à 19 unités de la 4e place (Lyon), 21 du podium (Monaco) et 25 du dauphin parisien, ils pointent aujourd’hui à 4 longueurs du 4e, Rennes (mais aussi du 5e, Nice), 7 du 3e, Monaco, et 9 du 2e, Marseille. Et un devant Lyon. Soit autant de clubs aux moyens incomparables. En d’autres termes, et ce n’est pas rien au vu de son historique récent, Lens s’est toute la saison assis à la table des puissants et les a regardés dans les yeux.

Témoin, son bilan face aux équipes du top 5 : deux nuls contre le PSG, avec une prestation collective et un Seko Fofana époustouflants à l’aller, un succès contre l’OM et Nice, et 4 points contre Monaco et Rennes. Autant de perfs auxquelles il convient évidemment d’ajouter deux succès dans les derbys contre le LOSC, champion en titre relégué à 7 unités, chose qui n’était plus arrivée aux Sang et Or depuis 40 ans et la saison 1981-1982. Ainsi qu’une qualif’ en coupe aux dépens du rival lillois (2-2, 4-3 aux TAB), après un nul arraché à la… 95e, prémices de ce qui allait devenir le « Franck Haise time » : trois victoires (contre Rennes, Saint-Étienne et Reims) et deux nuls (Paris et Monaco) arrachés dans le temps additionnel ou les dernières minutes du temps règlementaire sur la phase retour.

Clauss, porte-drapeau des crève-la-dalle

Caractéristique, aussi, de ce qu’aura été le RC Lens cette saison, par-delà la qualité du jeu proposé, régulièrement salué par la critique : une équipe de crève-la-faim qui, sans jamais renier ses principes, aura empoché pas moins de 20 points après avoir concédé l’ouverture du score cette saison alors qu’il en suffisait de 33 pour se maintenir, l’objectif initial. Cela s’est particulièrement vu dans la dernière ligne droite, où dix Artésiens ont, une fois en infériorité numérique, collé trois pions à Nice (3-0, 31e journée), arraché le nul au Parc (1-1, 34e journée) et remonté un handicap de deux buts contre Nantes (2-2, 35e journée), et où la troupe de Franck Haise, véritable rempart contre l’ennui (deux 0-0 seulement), a fini en renversant Reims (1-2) et Troyes (1-3), puis en rattrapant Monaco par le colbac.

Il en fallait malheureusement encore plus, donc, pour finir européen et ainsi conjuguer au plus-que-parfait une saison déjà grisante. La faute, entre autres, à ce mois de décembre terrible des Sang et Or, qui n’y ont pris que 3 points après avoir mené 2-1 contre Angers (2-2), deux fois à Clermont (2-2), jusqu’à la 92e minute contre Paris (1-1), 2-0 à Nantes (défaite 3-2) et 1-0 à Nice (défaite 2-1). Mais là n’est pas l’essentiel pour un Racing dont la force collective a par ailleurs rendu Fofana, Doucouré ou Clauss – premier Lensois appelé en Bleu depuis Alou Diarra en 2006 – encore plus bankables, ce qui peut laisser craindre une fuite estivale des talents. Et si d’aucuns voient là une indéniable fin de cycle, pas dit qu’il faille forcément s’en inquiéter : replacé sur la carte du foot français par Franck Haise, inexplicable absent des nommés au Trophée UNFP du meilleur coach, Lens est peut-être bien sur le point d’en entamer un plus vertueux encore.

Sainté sauf
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Par Simon Butel

(1) Privés en 2017 de barrages d'accession à la Ligue 1 par un but amiénois inscrit à la 96e minute de la dernière journée de L2, ce qui avait inspiré aux supporters lillois une bière baptisée La 96e, les Sang et Or ont battu Bordeaux et accroché Monaco à cette même minute... et rejoint Lille à la 95e en Coupe de France, avant de sortir les Dogues aux pénos. On appelle ça une inversion de karma.

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