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Ramiro Funes Mori : « Après un but face à Boca, on se sent invincible  »

Propos recueillis par Sergio Levinsky, traduits par Ruben Curiel
Ramiro Funes Mori : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Après un but face à Boca, on se sent invincible <span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Arrivé à Everton cet été, en provenance de River Plate, Ramiro Funes Mori s’impose en Premier League. Avec sa technique, sa hargne, et déjà sa petite chanson composée par les supporters des Toffees. Interview.

Tu es arrivé à Everton il y a quatre mois. Comment se passe ton adaptation ?Je suis parfaitement intégré. L’entraîneur, Roberto Martínez, me fait confiance et mes coéquipiers m’ont aidé. C’est un superbe championnat, le football pratiqué est beau à voir, et le public le vit avec énormément de passion.
Tu es un défenseur technique, qui aime monter avec le ballon. Tu penses que la Premier League est adaptée à ton style de jeu ?Le football anglais a évolué en ce sens. Les équipes tentent de jouer un football offensif, attractif, et c’est un des arguments qui m’ont convaincu. C’est un football dynamique, intense, mais les joueurs techniques s’y adaptent parfaitement. Il faut être préparé physiquement et mentalement pour jouer en Angleterre.
En octobre, tu as été élu joueur du mois d’Everton. Que représente ce titre pour toi ?C’était une très belle récompense. C’est venu récompenser mes efforts, et le travail accompli depuis mon arrivée en Angleterre. Mais bon, je ne peux pas me contenter de ça…
Le fait que Roberto Martínez parle espagnol t’a aidé ?Non, même pas. Quand j’étais jeune, j’ai vécu aux États-Unis avec ma famille, à Dallas. Je maîtrise l’anglais parfaitement. Il y a sept ou huit ans, j’ai même fait un essai à Chelsea. J’étais entre les cinq finalistes d’une émission de télé-réalité. Mon frère jumeau, Rogelio, avait gagné.
Tu parles football avec ton frère ?On parle peu de football. On est en contact permanent, on se donne des nouvelles. Il traverse une très bonne période au Mexique (attaquant aux Rayados de Monterrey, ndlr). Il plante but sur but. Tu es le « bon » Funes Mori ? Ton frère a vécu une étape très difficile à River Plate à l’époque de la descente du club… C’est vrai qu’il a eu des moments compliqués à River. J’étais très inquiet pour lui. Mais il s’en est sorti. On n’a jamais écouté les critiques (une chanson intitulée « Et Funes Mori a raté » a même fait le buzz en Argentine, ndlr). Tous les deux, on a su réussir. Ce but marqué à la Bombonera restera à jamais gravé dans la mémoire des supporters de River Plate…C’est un but qui, outre la victoire dans un Superclásico, m’a donné énormément de confiance. C’est avec ce but que je suis entré dans le cœur des supporters de River. J’ai marqué dans un stade plein de supporters de Boca Juniors… On a gagné le titre ensuite. Après un but comme ça, on se sent invincible.


Ce but, c’était une sorte de revanche ? Tu étais critiqué par les supporters de River…Non, pas du tout. J’ai toujours cherché à progresser, j’ai fait d’énormes sacrifices pour en arriver là, à ce niveau. Et aujourd’hui, je récolte les fruits de ce travail.
Pour reparler de la Premier League, quels sont les favoris selon toi ?Le chemin est long, mais Manchester City, Arsenal ou Manchester United semblent les mieux placés. La surprise, c’est Leicester. Il faut voir s’ils peuvent tenir sur la longueur. Nous, on essaie de se rapprocher des premières places. Ce serait superbe de se qualifier pour une compétition européenne. C’est un de nos objectifs.
Les supporters t’ont déjà composé une chanson…Au début, ils me criaient « argentino, argentino » . Ça me faisait plaisir. Contre Bournemouth, j’ai marqué mon premier but, et les supporters ont chanté pour moi. C’était énorme.

Quelles sont tes références au poste de défenseur central ?Le joueur que j’ai longtemps admiré, c’est Martín Demichelis. Pour son élégance, sa technique balle au pied. Je le regarde toujours jouer, et j’ai la chance de le côtoyer en sélection.
Tu te rends compte que ton style de jeu entraîne certaines erreurs ? Tu tentes souvent de dribbler l’attaquant. D’où vient cette caractéristique ?Quand il entraînait River, Matías Almeyda m’a mis ce principe en tête : « Tu dois respecter le ballon. » Il voulait que je tente de sortir avec le ballon, en prenant des risques. Ensuite, avec Gallardo, j’ai pu travailler et perfectionner ma technique. Il m’a rendu plus efficace avec le ballon. Tu aimerais tenter l’expérience dans un autre championnat européen ?Sincèrement, je n’y songe pas pour l’instant. Je viens d’arriver en Angleterre, et je suis très bien à Everton. La seule certitude que j’ai, c’est que je reviendrai à River.
Tes coéquipiers à Everton te posent des questions sur River Plate ?Oui, beaucoup. Surtout, ils m’ont demandé de raconter la victoire en Copa Libertadores, face à Tigres. Ils ont vu les images à la télévision. Ils hallucinaient devant cette fête au Monumental, sous la pluie intense. Ils me demandent des détails sur le stade, sur l’après-match avec les supporters. Ils étaient surpris de voir cette ambiance.
La Coupe du monde 2018 en Russie, c’est un objectif pour toi ?Je ne sais pas (rires). Je rêve de jouer le Mondial en Russie. Mais j’en suis loin encore. Il ne faut pas brûler les étapes. Si j’y suis, je représenterai du mieux que je peux mon pays. Sinon, je serai le plus grand supporter argentin. C’est comment s’entraîner avec Messi ?C’est incroyable. Lors de ma première convocation avec la sélection, en mars, je l’ai observé. Il surprend toujours. Il faut en profiter. J’espère qu’en mars, il sera présent avec l’Argentine contre le Chili.
Tu as été bon lors des matchs face au Brésil et à la Colombie. Tu penses pouvoir gagner ta place de titulaire ?Encore une fois, il faut y aller doucement. J’ai joué ces matchs parce qu’Ezéquiel Garay était blessé. J’espère avoir convaincu Martino, et je me donnerai à fond lorsqu’il aura besoin de moi. Je m’entends parfaitement avec Nicolás Otamendi. On avait une certaine solidité défensive, et cela s’est vu. J’avais l’impression de jouer depuis des années avec lui.
Vous avez craint pour l’avenir de Martino après le mauvais début lors des éliminatoires ?Beaucoup de choses ont été dites. Je l’ai vu très confiant, concentré sur sa mission. On travaillait comme toujours, et on savait que les bons résultats allaient arriver. On a mieux terminé l’année. On a le temps de progresser. L’objectif est toujours le même : aller en Russie.
Ce groupe est allé en finale de la Coupe du monde, et de la Copa América. Que manque-il pour gagner enfin un titre ?Ce sont deux moments très distincts. Les joueurs vivent des étapes, des cycles. Je ne peux pas parler de ce qu’il s’est passé avant, car je n’y étais pas. Aujourd’hui, je sais qu’on a un groupe incroyable, et on peut aller loin. J’espère qu’on gagnera enfin un titre.

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Propos recueillis par Sergio Levinsky, traduits par Ruben Curiel

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