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Quintero, tout nouveau tout beau

Par Adrien Candau
Quintero, tout nouveau tout beau

On l'avait quitté complètement perdu à Rennes, on l'a retrouvé flamboyant et décisif avec la Colombie face à la Pologne dimanche dernier. Pour ceux qui en douteraient encore, le pied gauche de Juan Fernando Quintero a encore quelques sucreries à offrir. À consommer sans modération.

« Il avait inventé le poids de méforme. » À l’heure de qualifier le passage éphémère de Juan Quintero dans l’Hexagone lors de l’exercice 2015-2016, Rolland Courbis, qui a eu brièvement le joueur sous ses ordres au Stade rennais, a la formule fleurie. Une année, douze apparitions en Ligue 1, un but… et surtout un surpoids évident, qui faisait de lui l’un des meneurs de jeu les plus ventripotents du championnat. Voilà quel souvenir garde la France de Juan Quintero. Deux ans plus tard, le gaucher colombien est pourtant parfaitement lancé dans sa Coupe du monde, après avoir marqué contre le Japon et livré une prestation étourdissante face à la Pologne. Un come-back venu récompenser une lente reconstruction.

Retour aux sources

Depuis le fiasco rennais, le joueur s’est refait une santé en deux temps bien distincts. D’abord, il a opéré un retour salvateur au pays, direction l’Independiente Medellín en prêt du FC Porto (auquel il appartient toujours). L’occasion pour Quintero de se recentrer, chez lui, alors que son manque d’implication et de sérieux ont souvent été pointé du doigt lors de son escapade sur le Vieux Continent. « C’est un joueur qui est complètement désorienté, là-dessus, il ne faut pas lui en vouloir du tout, analysait Courbis en 2016. Ce n’est pas facile de passer de la Colombie à Pescara, puis à Porto, d’être ensuite prêté à Rennes… Il a certaines habitudes, il pense que pour être titulaire, il suffit de se pointer à l’entraînement… » « Il était toujours avec la tête ailleurs. Il était là sans être là, malgré son talent » , ajoutait plus récemment l’ex-entraîneur marseillais.

À 24 ans et à l’heure de retrouver le championnat colombien, le joueur assurait pourtant vouloir revenir aux bases : « On a dit beaucoup de choses sur moi, pas mal de mensonges. Je veux relancer ma carrière, je veux être heureux et tranquille, ce qui est fondamental pour un footballeur. » À Medellín, Quintero peut ainsi retrouver régulièrement ses vieux potes, comme le chanteur de reggaeton colombien Maluma: « C’est mon frère. Nous ne sommes pas de la même mère, mais nous sommes liés pour la vie. Il sait ce que je ressens pour lui et nous parlons toute la journée. C’est une très belle amitié. » Bien dans ses pompes au pays, le joueur recommence alors à faire parler de lui pour les bonnes raisons et enquille treize buts et huit passes décisives en 25 matchs de Primera A.

Une première bouffée d’air frais avant d’enfin vraiment bomber le torse. Fin janvier 2018, le joueur est prêté à River Plate, où il a attiré la convoitise de Marcelo Gallardo. Mais continue de susciter quelques doutes. L’opportunité pour Quintero de dévoiler ses vérités à lui, alors que les critiques sur son poids de forme et son professionnalisme reviennent soudainement lui coller aux basques : « Des choses à côté du football m’ont influencé par le passé, des gens m’ont fait du mal, mais j’étais alors très jeune… C’était ma faute, mais aujourd’hui, je suis mature et je veux tirer parti de la belle chance que m’offre River. » La rédemption du Colombien se poursuivra en Argentine, où il épouse un rôle de remplaçant de luxe au sein du 4-4-2 de Gallardo. Barré par la concurrence au poste de numéro 10, l’ancien Rennais retrouve alors une certaine régularité au poste de milieu offensif droit.

« Juan, tu es un crack ! »

La suite coule de source : plus convoqué en sélection depuis novembre 2015, Quintero retrouve la Tricoloren mars dernier en amical face à la France. « Juan n’a jamais cessé d’être un joueur de la sélection, assure alors José Pékerman, le sélectionneur colombien. Il a toujours été dans nos radars, a toujours su que les portes restaient ouvertes et qu’il serait appelé s’il retrouvait plus de continuité qu’en Europe dans son temps de jeu. » Remplaçant, Quintero plantera le penalty synonyme de victoire pour les siens face aux Bleus avant de s’offrir un câlin dans les bras de James Rodríguez.

James, avec qui il a livré une partition technique de haut vol face à la Pologne dimanche, où ses petits pas de ballerine entre les lignes adverses et ses services du gauche ont mis au supplice la défense des Aigles blancs. Une prestation qui a visiblement transporté Pékerman, lequel a même interpellé son joueur depuis sa zone technique en gueulant « Juan, tu es un crack, tu es un crack ! » Quintero, lui, s’est contenté de sourire, de murmurer une douceur à l’oreille de son sélectionneur, puis de retourner se promener sur le pré. Ce jeudi face au Sénégal, il ne lui restera plus qu’à prouver que lui et sa Colombie sont destinés à prolonger leur jolie balade estivale.


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Par Adrien Candau

Propos issus de Olé, RMC et Ouest-France

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