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Qui sont les socios ?

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Qui sont les socios ?

Le Real et le Barça sont les deux clubs les plus riches et les plus influents du monde. Ils ont aussi un des modes de fonctionnement les plus anachroniques du sport mondial. Dans les deux plus grands clubs du monde les socios sont les maîtres et tant pis pour le Grand Capital. Éclairage.

C’est quoi un socio ?

« Quand mon grand-père est décédé, il m’a légué son fauteuil en tribune. Être {socio du Barça, c’est ce qu’il y a de plus grand} » . Oriol a 29 ans. Il est socio du club de son père, de son frère et de son grand-père depuis qu’il est né : « Chez nous, quand un gamin nait, le grand-père le fait {socio du club} » . À Barcelone, ils sont 150 000, à Madrid 80 000, à Bilbao 35 000 et à Osasuna 15 000. Tous ont en commun « une fierté d’être une partie du club » . Car être socio en Espagne, c’est être propriétaire d’un petit bout du Real, du Barça, de l’Athletic ou de l’Osasuna. Mais rien à voir avec Colony Capital ou Dodi Al Fayed. Ces clubs-là appartiennent à la fois à tout le monde et à personne. Le club est seulement tributaire de ses socios. Peu importe la taille de leur portefeuille. D’ailleurs, tous les quatre ans, les riches comme les pauvres entrent dans l’isoloir afin d’y voter pour leur président. Le boss du club n’est pas celui qui le possède, mais celui qui a été choisi.

Ca sert à quoi ?

Comme à l’intérieur d’un parti, d’une association ou d’un syndicat, les socios sont égaux quels que soient leur patrimoine ou leur puissance financière. Comme dans une association, « un homme = une voix ». Donc tous les socios sont égaux en droit et votent pour les décisions importantes. Au Real, Perez est le socio 3 303. Son vote pèse autant que celui de Francisco Garcia, socio 15 402 et membre de la Peña de Leganes. Car le pouvoir au sein d’un club n’est pas une question d’argent mais plutôt une question d’influence et de réseaux. Devenir président du Real, c’est avant tout une affaire politique. Exemple : quand Perez fait son retour en 2008, ce sont les banques qui financent les transferts des néo-galactiques. Avec 150 000 employés dans toute l’Espagne, Florentino Perez n’est pas de ceux à qui on demande leur carte d’identité avant de leur ouvrir le coffre-fort. Son principal actif, c’est sa crédibilité, sa principale garantie, c’est le Real Madrid, ses installations, son histoire, sa marque. Il n’a donc pas versé un seul euro personnel des 700 millions dépensés en transferts. Prends-ça Abramovich.

Combien ça coûte ?

Être socio coûte entre 700 et 1000 euros par an. En échange, le socio a sa place attitrée au stade et/ou un accès privilégié aux billets d’entrée. « Quand nous ne pouvons pas nous rendre au match, soit nous cédons notre carnet à quelqu’un, soit nous laissons notre siège à la disponibilité du club. Celui-ci le loue et nous verse une partie du montant de la vente, raconte Oriol. Si tu te débrouilles bien, tu peux même arriver à te rembourser ton abonnement » . Ce qui, en période de Pep Team, serait quand même une grave faute de goût.

Ca prend combien de temps ?

Être socio, c’est le projet d’une vie. À Madrid, comme à Barcelone, ils sont rares à abandonner leur poste. Comme les gens finissent toujours par mourir, l’attente dure en moyenne entre sept et huit ans pour obtenir son carnet. Francisco a 53 ans et est madridiste depuis sa naissance. Son plus beau souvenir date de 1994 quand, après huit ans d’attente, il a enfin reçu son carnet de socio: « J’ai toujours été merengue et je le serai toujours » . Pour la finale de Coupe du Roi, les 18 000 places destinées à chacun des deux camps ont été tirées au sort uniquement entre les socios. A Barcelone, ils sont 70 000 à avoir tenté leur chance, à Madrid 45 000.

Alors être socio, c’est mieux ?

Le régime des socios est une exception réservée à des clubs à forte identité régionale et historique. Au Pays Basque : « Notre statut de club nous empêche peut-être de grandir aussi vite que les autres mais il est le garant de notre philosophie. Demandez aux supporters de Liverpool ce qu’ils en pensent » rappelle Iker, socio de Bibao depuis l’âge de 14 ans. Depuis sa création, Bilbao n’a jamais renoncé à sa philosophie : seuls des joueurs basques ou formés au club peuvent évoluer sous le maillot rayé. En Catalogne, « être socio du Barça, c’est appartenir à une même famille et à une même histoire » , celle de la Catalogne, rappelle Oriol. Alors quand il s’agit de renoncer à porter le logo de l’UNICEF, au profit de la Qatar Fundation, c’est une affaire d’Etat et Sandro Rosell fait du Christine Lagarde : « Les socios doivent comprendre que grâce à cet accord économique (165 millions d’Euros en 5 ans, ndlr), le Barça est un peu plus fort » . Le contrat sera soumis à l’approbation des socios à la fin de l’année. Il devrait être accepté. En tout cas, Oriol est pour : « Je préfère avoir Messi comme attaquant et Qatar sur un maillot, plutôt que UNICEF et Bojan comme avant-centre » . Certes.

Thibaud Leplat, à Madrid

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