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Quel entraîneur pour l’OM ?

Par Nicolas Jucha
Quel entraîneur pour l’OM ?

Alors que Michel semble condamné à partir, Vincent Labrune doit plancher sur le profil du successeur idoine. Avec des moyens limités et la certitude que s'il se trompe sur la personne, son histoire avec l'OM s'arrêtera net.

Jorge Sampaoli

C’est le nom le plus ronflant et le plus souvent entendu dans les rumeurs qui fleurissent autour de l’OM. C’est aussi un disciple de Marcelo Bielsa, dont il a magnifié le travail avec la sélection du Chili, vainqueur de la Copa América 2015 au nez et à la barbe de Lionel Messi. Bref, Jorge Sampaoli est un premier choix, et peut-être un candidat idéal pour le club phocéen : bâtisseur, meneur d’hommes, prêt à lancer des jeunes et à créer un projet de jeu fort. Un recrutement qui donnerait un nouveau crédit à Labrune.

Points faibles : déjà, il est sollicité et coûterait donc un bras à l’Olympique de Marseille. Il se dit même qu’il serait en négociations très avancées avec le Qatar pour un « projet 22 » qui le verrait construire une équipe compétitive en vue du Mondial 2022. Pas sûr non plus que Labrune aime à rapatrier un disciple de Bielsa dans les Bouches-du-Rhône. Et puis il y a le risque du changement de continent, illustré par le précédent Carlos Bianchi, qui a tout gagné avec Vélez Sársfield et Boca Juniors, mais ne s’en est pas moins planté magistralement à l’AS Roma, puis à l’Atlético de Madrid.

Rudi Garcia

Libre après son départ de la Roma en cours de saison, l’ancien entraîneur de Lille est a priori accessible, tout du moins s’il consent à un effort financier par rapport à ses revenus italiens. Sur le plan purement technique, son profil convient aux besoins marseillais : une philosophie offensive, un charisme, une aptitude à parler aux supporters, un tempérament passionné et une habileté à lancer des jeunes. Pas sûr qu’il tienne éternellement, comme ce fut le cas dans la Cité éternelle, mais il a les compétences pour relancer la machine marseillaise et lui redonner des couleurs.

Point faible : il n’y a pas que l’OM qui peut être intéressé par son profil, et vu sa vision du football, il a peut-être plus intérêt à tenter sa chance en Espagne plutôt que de revenir en Ligue 1. Sauf s’il rêve d’un destin à la Jean-Marc Furlan.

Hubert Fournier

Débarqué de Lyon en cours de saison alors qu’il avait décroché une belle seconde place en 2015, Hubert Fournier est actuellement libre. Ce qui veut dire financièrement assez accessible, alors que son expérience à Lyon – à l’échelle européenne, d’un calibre similaire à l’OM – pourrait lui permettre d’appréhender plus rapidement les problématiques du poste sur la Canebière. Et à part sa première moitié de saison 2015-2016 catastrophique, il peut se targuer d’un bilan d’entraîneur solide.

Point faible : il est français, ce que n’aime pas Labrune, il a le charisme d’un moniteur de ski, ce qui ne plaira pas aux supporters, et il a une fâcheuse tendance à bâcher ses joueurs quand les résultats sont mauvais, ce qui ne plaira pas au vestiaire.

Rémi Garde

Après ce qu’il vient de vivre à Birmingham, l’ancien entraîneur de Lyon aurait le sentiment d’arriver au Barça s’il était nommé à la tête de l’OM. Ce qui, dans le contexte actuel, ferait au moins un mec avec le moral au beau fixe du côté du Vélodrome. Même les supporters d’Aston Villa n’ont pas eu le cœur de le critiquer pendant que les Villans s’enfonçaient vers le Championship, persuadés que le technicien français ne pouvait rien faire pour sauver une équipe moribonde. Garde avait déjà su maintenir à flot un OL en mode « coupes budgétaires » pendant trois ans, donc les « il n’y a pas d’argent » de Vincent Labrune ne le refroidiraient pas. S’il faut mettre Boutobba titulaire en pointe afin de vendre Michy pour 25 plaques à Valence…

Point faible : A-t-il vraiment besoin d’une nouvelle galère ?

Christian Gourcuff

Il veut quitter la sélection algérienne et se positionner pour le marché estival des entraîneurs. Une aubaine pour Vincent Labrune ? Christian Gourcuff a pour lui d’être perçu comme un esthète du jeu, et a laissé un véritable héritage à Lorient, en passe de se maintenir une seconde saison de suite sans son guide technique. Reproduire la même chose à l’OM ressemble presque à un idéal. Ce serait beau.

Point faible : le souci, c’est que la frontière entre idéal et utopie est particulièrement mince, et que ce que l’on a laissé faire à Lorient, on ne lui laissera même pas 10 journées pour tenter de l’installer à Marseille. Un couple qui ne pourra jamais fonctionner.

Raymond Domenech

Quitte à tenter un coup, Vincent Labrune pourrait installer l’ancien sélectionneur des Bleus sur le banc. Libre, expérimenté, il a l’habitude de gérer la pression et de prendre des coups dans la tronche. Et puis un technicien finaliste d’une Coupe du monde, ce n’est pas tous les quatre matins que l’OM peut s’en offrir un.

Points faibles : il serait tentant, après une défaite 2-0 contre Lorient à la maison, de dire à Estelle Denis via les micros de beIN Sports que « dans des moments comme ça, il faut penser à ses proches, Estelle, je veux un autre enfant » .

Sergio Conceição

C’est l’autre grande piste évoquée dans les médias pour succéder à Michel. Sergio Conceição a une longue expérience de joueur, il est sur les bancs depuis 2010 comme adjoint au Standard de Liège, puis numéro un en Liga Sagres. Et surtout, il fait partie de cette génération annoncée de très bons techniciens portugais.

Points faibles : son expérience d’entraîneur reste très maigre avec pour seul palmarès une finale de Coupe du Portugal perdue contre le Sporting en mai dernier. Et puis il a une tendance soupe au lait qui le fait dégoupiller parfois de manière un peu excessive.

Guus Hiddink

Il quittera Chelsea à la fin de saison où il a assuré une nouvelle fois un intérim honorable. À bientôt 70 ans, le Néerlandais reste une valeur sûre, le type de technicien dont on sait qu’il va tirer le meilleur du groupe à sa disposition, et remettre de l’ordre dans les vestiaires en marche dispersée. Donc quitte à casser la tirelire sur quelqu’un, autant miser sur un vétéran qui fera face sans appréhension à la tension du contexte marseillais. Et puis vu son âge et son profil, cela nous rappelera les heures Raymond Goethals.

Point faible : trop cher et peut-être aussi trop lucide pour s’engager dans un bourbier.

Marcelo Bielsa

Il a démissionné alors que l’on croyait sa prolongation ficelée. Au soir de la première journée de championnat, son départ a sonné comme un coup de tonnerre dans toute la France du football. Mais apparemment, il a gardé contact avec son ancien président Vincent Labrune, peut-être le signe qu’il n’est pas opposé à l’idée de collaborer de nouveau avec lui. À Marseille, il reste une légende vivante comparable à Didier Drogba, comme lui érigé au rang de héros local après une seule saison pourtant décevante sur le plan des résultats. Le voir revenir et terminer sa révolution footballistique enclenchée en 2014, ce serait une belle histoire, et peut-être aussi une grande victoire de crédibilité pour Vincent Labrune.

Point faible : s’il ne fait pas mieux que Michel…

Michel

Une première saison ratée, avec l’impression que sa coupe de cheveux importait plus que le fonds de jeu de son équipe. Certes, l’ancien milieu du Real Madrid s’est sûrement vu trop beau après le 6-0 contre Troyes. Certes, il n’a pas su faire progresser le onze marseillais. Certes, il ne transpire pas la passion pour le jeu et le courage d’aller au bout de ses idées qui se dégageaient d’El Loco. Mais Michel a quand même pour lui trois circonstances atténuantes : il n’a pas construit l’équipe à son image, il a traîné comme un boulet les comparaisons avec Bielsa, et les moyens financiers du club ne lui ont pas permis d’influer sur son effectif ou trop peu au mercato d’hiver. Et si, comme Didier Deschamps à Monaco en 2002-2003, Michel révélait son potentiel après un tour de chauffe ? Pour sa seconde saison sur le Rocher, l’actuel sélectionneur des Bleus avait décroché une Coupe de la Ligue et une place en Ligue des champions, où il avait emmené les siens jusqu’en finale l’année d’après. Alors que pour son premier exercice, il avait failli connaître une relégation.

Point faible : bon le souci, c’est que c’était aussi la première saison comme entraîneur de la Dèche, alors que Michel, cela fait déjà dix ans qu’il sévit sur les bancs. Si le Real n’est toujours pas venu le chercher, c’est qu’il y a une raison…

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