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Que penser de Neymar et Ganso?

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Que penser de Neymar et Ganso?

Neymar par-ci, Ganso par-là. Ils ont 19 et 21 ans, trustent les pages sports des médias du monde entier, mais pourtant, ils demeurent mystérieux. Actuellement en Argentine, pour y disputer la Copa America, les prodiges brésiliens sont à un carrefour de leur carrière. L'Europe leur tend les bras. L'échec aussi.

22 juin 2011, Neymar, buteur à la 46ème minute, remporte la Copa Libertadores avec Santos. Déjà dans l’air du temps, la comparaison aussi flatteuse qu’aventureuse avec le Roi Pelé fait jaser, là-bas, au pays du football. Principal agitateur d’un marché des transferts bien triste, l’homme dont la crête vaudrait 40 millions d’euros intrigue. Car rares sont les personnes connaissant réellement le joueur de Santos. Ceux qui pensent, avoir déniché, à travers des vidéos Youtube ayant fait le tour de la planète, un talent immaculé, se trompent certainement. Le gamin est doué. Plus que ça même. Mais reste une énigme totale pour l’Europe du football. Cette popularité dont bénéficient Neymar, Ganso et dans une moindre mesure, Lucas, est paradoxale. Nouvelles stars du football mondial, ils sont de véritables fantômes, des noms sur du papier, figurant à côté de grosses sommes dans les tabloïds du Vieux Continent. Oui, ils sont Brésiliens, techniques et plutôt charismatiques. Peut-être qu’ils maîtrisent les rudiments de la samba. Les clichés sont réunis, mais invitent à la prudence quand on sait que Robinho ou même Denilson correspondaient parfaitement à cette image innocente de l’Auriverde qui s’exporte. Neymar, Ganso et Lucas sont objectivement les joueurs les plus talentueux du Brésil à l’heure actuelle. Seul bémol, depuis quelques années – depuis Kaka, en fait – le Brésil n’a pas plus couvé de joueurs de cette trempe et l’effet d’attente est immédiat : médias et fans se sont emparés de la Neymar mania, les jeunes pousses sont au centre de toutes les discussions. Pas idéal pour grandir en paix.
Sauver la Seleçao
« Je considère Neymar comme une des grandes promesses du football brésilien actuel, il l’a montré avec son club, Santos, et il l’a montré dans les premiers matches amicaux de la sélection. Mais maintenant, il dispute un compétition bien plus difficile » . Ces mots sont ceux du boss de la Seleçao, Mano Menezes. Et ils sont d’une justesse imparable. Taquine, la Copa America est donneuse de leçon. Quand Leo Messi s’est vu confirmer le fait que nul n’est prophète en son pays, Neymar, lui, a pris un râteau lors de son premier rencard avec le haut niveau. Constamment sous pression, l’idole de Santos a été largement chahutée par le public paraguayen lors de la deuxième rencontre des Auriverde. Bousculé, le successeur présumé de Pelé l’a également été par son entraîneur : « Il doit voir plus vite, parce que derrière il y a sans doute des espaces. Il doit lever la tête, et d’une ou deux touches de balle, la donner à un joueur disponible » . Cette pression touche également Ganso. Moins populaire, l’autre talent se distingue par son football plus atypique. Joana Bruno, journaliste pour le canard Lance au Brésil: « Plus humble que Neymar, Ganso est à mon sens, peut-être plus talentueux. Il est l’archétype du numéro 10 créatif, à la Zico. Ce genre de joueur manque cruellement au Brésil. Du coup, il y a énormément d’attentes autour de lui. Ces derniers jours, comme Neymar n’a pas très bien joué, tout le monde attendait Ganso. Ils sont jeunes, ils ont du mal à gérer la pression. En ce moment, ils sont dans la même position que Messi : ils doivent sauver l’équipe » . Sauvez la Seleçao, à 19 et 21 ans. Un chemin de croix, même avec tout le talent du monde.
Neymar, futur papa et sale gosse
Un jour précoce, le lendemain immature. Adulte quand ça l’arrange, Neymar sait également se comporter comme un adolescent capricieux. Le 15 septembre 2010, frustré après s’être vu refuser l’exécution d’un pénalty, Neymar insulte son coach, puis boude. Pour manifester son mécontentement, le gamin joue perso, s’amuse avec le ballon, pendant les dix dernières minutes du match. Brouillés, le joueur et son coach savent pertinemment qu’un seul égo sortira vainqueur de ce clash insupportable d’immaturité. Comme souvent à Santos, c’est l’enfant roi qui s’en sort. Immature, Neymar est pourtant en passe de devenir un père précoce. Un père que l’on adule autant que l’on déteste. Comme un Cristiano Ronaldo, agaçant d’arrogance et de facilité, Neymar divise. Sûr de lui, le gosse de Mogi das Cruzes joue avec les nerfs des journalistes et des supporters : « Neymar pense qu’il est le meilleur joueur du monde, en tout cas c’est ce qu’il laisse penser ici au Brésil, témoigne la gratte-papier du quotidien sportif. À mon avis, à cause de cette haute estime qu’il a de lui-même, il ne donne pas tout ce qu’il pourrait. S’il va au Real Madrid, il pourrait jouer sur le banc et le connaissant, je ne suis pas certaine qu’il soit d’accord avec cela. En ce sens, il pourrait « faire une Robinho«  » . Et c’est peut-être de ça que dépend la suite de la carrière des deux prodiges du football brésilien : choisir le bon moment pour quitter le Brésil. Eviter à tout prix l’aller retour.
Eviter l’aller-retour
Barcelone, le Real Madrid, Chelsea, beaucoup de millions, pas mal de promesses, mais aussi beaucoup de bluff. Si au pays, la réputation des deux joueurs n’est plus à faire, les incertitudes demeurent logiquement quand à la sempiternelle adaptation des joueurs brésiliens au football et au mode de vie européen. « Leur potentiel est tout simplement énorme. Mais ils sont très jeunes, ils ont besoin de s’aguerrir. Je suis certain qu’ils vont faire mieux que Denilson et Robinho, pour ne citer qu’eux, mais pour cela, ils vont devoir bosser dur et surtout choisir le bon moment pour quitter le Brésil » prévient Rodrigo Cerqueira, également journaliste pour le canard brésilien. Tout le monde donc, semble s’accorder sur le fait que rejoindre un grand club dès cet été serait une erreur, peut-être irréversible. Quelle est la solution alors ? Pour le journaliste brésilien, la solution est assez simple : « Le fond de ma pensée, c’est qu’ils sont trop jeunes pour réussir en Europe. Ils sont moins matures que Kaka lorsqu’il est arrivé à Milan. Peut-être que commencer dans une équipe plus modeste pour faire ses gammes serait la meilleure idée. Ils grandiront mieux, auront plus de facilités d’adaptations et seront moins exposés à la pression médiatique » . Et ce n’est pas le Paris Saint Germain qui le contredira.

Par Swann Borsellino

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