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Prandelli, le dindon de la farce valenciane

Par Robin Delorme
Prandelli, le dindon de la farce valenciane

Démissionnaire trois mois après son arrivée, Cesare Prandelli aggrave un peu plus la crise ché en ce début d’année. Un départ précipité qui, en plus de faire tanguer un peu plus la barque valencienne, met en évidence les mensonges et autres tromperies de Peter Lim envers un public qui se demande quand le fond sera touché.

L’an 2016 est sur le point de se conclure que le Valence CF s’offre une ultime crise dans la crise. De retour de San Sebastián, d’où ils repartent avec une énième correction dans la valise, les Chés sont accueillis, aux abords de leur centre d’entraînement de Paterna, par une cinquantaine de supporters excédés. Entre insultes et fumigènes, les coéquipiers du capitaine (de soirée) Parejo distinguent, en plus de la défaite et ce statut de premier non-relégable de Liga, l’autre raison capitale de ce mécontentement. « Peter Lim go home » ou « Lim vete ya » sont, pêle-mêle, quelques uns des refrains repris en chœur par cette foule en colère. Quelques semaines plus tard, le milliardaire de Singapour reste aux commandes du VCF, a contrario de Cesare Prandelli, qui décide de prendre ses cliques et ses claques après trois petits mois sur le banc de Mestalla. Un départ précipité par la gestion cataclysmique de l’amigo de Jorge Mendes et par quelques mensonges. « Lim m’avait dit que j’aurais quatre recrues en janvier, puis le 29 décembre, il a réduit cette liste à une recrue » , envoie en guise d’explication le désormais ex-entraîneur valencien.

Valence, ou le jouet de Jorge Mendes

Lorsqu’il s’assoit pour la première fois sur le banc de Mestalla, Cesare Prandelli espère pourtant se trouver face à un « projet solide » . Malgré les difficultés d’un mercato foiré et d’une direction absente, il met le pied à l’étrier et réalise « son rêve d’entraîner en Espagne » : « Garcia Pitarch (le directeur sportif, ndlr) m’a convaincu que le projet était intéressant. Venir en Espagne, dans un club glorieux, historique, qui veut redevenir un grand, est parfait. » Rapidement, cette idylle tourne au cauchemar. La première cause de ce raté prend directement racine dans le mercato qui précède sa nomination. À 12 000 kilomètres de la côte méditerranéenne, dans sa tour d’ivoire de Singapour, Peter Lim décide de vendre ses meilleurs actifs (Mustafi, André Gomes et Alcácer) pour venir garnir un peu plus la colonie de Gestifute (Mangala et Garay). Déjà bancal, l’effectif valencien devient carrément chancelant, ce que découvre l’Italien à partir du 29 septembre, date de son intronisation comme entraîneur ché. Dès lors, au gré des rencontres, il se rend compte du gouffre entre les belles paroles de Suso et le niveau de son groupe.

Après un succès inaugural face au Sporting Gijón, Cesare Prandelli se prend en pleine face les manquements d’un groupe où les seuls Gayà, Parejo et Alves étaient déjà présents avant l’arrivée de Peter Lim. Si bien qu’après trois matchs nuls et quatre défaites de suite, l’entraîneur explose en conférence de presse avant le déplacement sur la pelouse de la Real Sociedad : « Celui qui est ici et qui n’a pas envie, dehors ! Celui qui est ici et n’a pas la volonté de souffrir, le caractère, le tempérament et la personnalité pour aimer ce maillot, dehors ! » Un énervement rare chez le si mesuré ex-sélectionneur de la Squadra azzurra, qui témoigne d’un ras-le-bol quant aux comportements de ses ouailles. Pourtant, cet effectif construit par Suso Garcia Pitarch relève des directives de Peter Lim et de ses envies de faire des économies. Comme tous ses prédécesseurs, de Gary Neville à Pako Ayestarán, l’Italien est confronté au mutisme d’un propriétaire qui ne s’est plus rendu à Valence depuis des mois. Et qui ne compte pas y revenir de sitôt, comme en atteste l’attitude de sa représentante, la présidente Miss Lay Hoon Chan.

Prandelli : « Le club est géré par des personnes qui aiment les chiffres »

À l’instar de huit des dix membres du conseil d’administration, ladite Lay Hoon n’a rien d’une supportrice du Valence CF. Bras droit de Peter Lim, elle fait respecter au VCF les directives de son mentor et installe un climat délétère dans toutes les strates du club. Comme en attestent les quelques mensonges distillés par ses sbires à Cesare Prandelli, qui tentent tout de même, lors d’un voyage à Singapour, de raisonner Lim. Ce dont il s’explique quelques heures après une démission jugée « surprenante » par un communiqué du club : « Peter Lim m’avait promis quatre recrues, puis plus qu’une que je devais choisir en 24 heures. Je lui ai répondu qu’en 24 heures, je lui donnerai ma réponse sur mon futur. Le projet était devenu différent. » Lésé et déçu, l’Italien choisit donc de claquer la porte des Chés et ne pas assister au naufrage de Mestalla. Surtout, il définit à la perfection les maux valenciens : « Le club est géré par des personnes qui aiment les chiffres, pas par des gens passionnés par le football. » Une affirmation dans laquelle tout supporter des Chés, bien partis pour se battre jusqu’à la dernière journée pour le maintien, peut se retrouver.

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