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Power Rangers : Force Bleue

Par Quentin Ballue
Power Rangers : Force Bleue

Les Glasgow Rangers accueillent le Standard de Liège ce jeudi avec le vent en poupe, et l'objectif de valider leur qualification pour les seizièmes de finale de Ligue Europa. Toujours invaincus depuis le coup d’envoi de la saison, toutes compétitions confondues, les hommes de Steven Gerrard balaient tout sur leur passage.

23 décembre 1967, Ibrox Park. Quelque 33 000 supporters remplissent les gradins pour assister au nouveau succès des Rangers, cette fois contre Kilmarnock (4-1). Le treizième en quinze journées (pour deux nuls), grâce à un doublé d’Alex Willoughby et deux autres buts signés Willie Johnston et John Greig. Plus d’un demi-siècle s’est écoulé avant qu’une équipe estampillée RFC ne réédite pareil exploit. Cinquante-trois ans plus tard, les Gers dominent outrageusement la Scottish Premiership avec le même bilan de treize victoires et deux nuls, pour un total de 41 points sur 45 possibles, 41 buts marqués et 3 encaissés.

Le Celtic déjà très loin dans le rétroviseur

Le Celtic, qui compte deux matchs en moins, pointe déjà à onze longueurs. Seuls Livingston (0-0) et Hibernian (2-2) ont réussi à freiner une machine désormais bien huilée. Les autres ont essayé, ils ont eu des problèmes. Hamilton a payé la note la plus lourde avec une rouste 8-0 à l’Ibrox Stadium le 8 novembre. La plus large victoire de l’ère Steven Gerrard. Le tout huit mois après une piteuse défaite lors de la réception du même adversaire, à l’époque où les Gers, tout juste sortis de la Coupe d’Écosse par la petite porte, étaient au creux de la vague. Une démonstration venue confirmer un appétit grandissant et un état d’esprit conquérant, malgré quatre buts d’avance à la mi-temps.

« Chaque match est une finale de coupe, avait ainsi souligné James Tavernier au coup de sifflet final. Le message à la pause ? C’était de revenir comme s’il y avait 0-0. Nous voulions jouer de la même façon, ne pas lever le pied. Nous voulions continuer à faire les bonnes choses. Il y a eu des matchs où nous avions mené à la mi-temps, et nous nous étions compliqués la deuxième période. Nous ne voulions pas faire ça, c’est une question de bonnes habitudes. » Pas besoin d’attendre le Nouvel An pour mettre en œuvre de vertueuses résolutions, même si vous vous persuadez toujours du contraire.

L’armoire à trophées attend toujours un bon coup de propre, malgré une place de dauphin lors des deux derniers championnats et une finale de League Cup perdue en décembre 2019 contre le Celtic (0-1). Mais les Rangers peuvent de nouveau regarder les Hoops droit dans les yeux. Tout sauf anodin devant la rivalité qu’entretiennent les deux voisins. Quand Gerrard s’est installé aux manettes, les Rangers restaient sur 14 rencontres sans la moindre victoire dans le Old Firm. Une série noire ponctuée de cinglantes humiliations, telles les deux gifles 5-1 de l’exercice 2016-2017 ou encore la manita 5-0 du printemps 2018 au Celtic Park. Les souvenirs du dernier triomphe face au rival honni, le 24 mars 2012, commençaient même à s’estomper. Une anomalie que Stevie G s’est empressé de corriger. Le bilan est à l’équilibre depuis sa prise de fonction – quatre victoires de chaque côté. Aux points, les Rangers disposent même d’un léger ascendant avec huit buts marqués, contre sept pour leur adversaire. Un juste rééquilibrage après des années de purgatoire dû à leur relégation administrative en D4.

Le sans-faute de Steven Gerrard

Back in the game, en grande partie grâce à leur coach. L’idole d’Anfield a bâti sa réussite actuelle sur son leadership et son statut de légende du beautiful game, mais aussi sur une gestion intelligente du marché des transferts. Arrivé libre en provenance de Sunderland cet été, le portier Jon McLaughlin a gardé son but inviolé à huit reprises en neuf apparitions. Kemar Roofe, acheté 5 millions d’euros à Anderlecht, a de son côté déjà marqué sept fois en douze matchs. Des recrutements gagnants, comme ceux de nombreux tauliers arrivés entre 2018 et 2019, de Ryan Kent à Glen Kamara, en passant par Joe Aribo, Scott Arfield ou Connor Goldson, patron de l’arrière-garde et double buteur contre le Celtic au mois d’octobre. Autant d’essais transformés, avec des dépenses limitées – 35 millions d’euros au total depuis l’été 2018 selon le site spécialisé Transfermarkt.

L’évolution est telle que la baisse de régime d’Alfredo Morelos, stratosphérique entre juillet 2018 et février 2020 (59 buts), se remarque à peine. L’avant-centre colombien, qui inscrivait 26% des pions de son équipe la saison dernière, n’en marque plus que 11% depuis l’été (7 buts en 18 rencontres). Un problème ? Non, car les Rangers marquent davantage (2,78 buts par match) et par d’autres têtes. Sept joueurs ont déjà marqué quatre fois ou plus. Au premier rang, le capitaine et latéral droit James Tavernier, 14 buts au compteur (dont huit sur penalty).

18 clean sheets en 23 rencontres

Le club aux 54 titres de champion d’Écosse s’appuie aussi (et surtout) sur une défense de fer. L’une des toutes meilleures du Vieux Continent puisqu’elle présente le nombre ahurissant de 18 clean sheets en 23 rencontres. Ses filets n’ont tremblé que neuf fois cette saison, soit 0,39 but encaissé par sortie. Mieux que la Real Sociedad (0,4), les Young Boys de Berne (0,46), l’Olympiakos (0,67) ou Chelsea (0,71). Une forteresse que n’aurait certainement pas reniée Vauban. « Ça commence par là. Quand tu veux progresser, il faut t’asseoir sur une très bonne défense, martèle Lionel Charbonnier, qui a passé trois ans au club. Quand vous voulez faire sortir une maison de terre, qu’elle soit belle et qu’elle perdure, il faut toujours de bonnes fondations. Les fondations, dans une équipe, c’est une bonne assise défensive. C’est à partir de là qu’on construit de bonnes attaques. Au départ, Steven Gerrard, je me suis dit : « Hum, ça pourra peut-être être compliqué. » Et puis on lui a laissé le temps. Il y a une équipe très cohérente. Il a mis vraiment sa patte, le discours passe très bien. Non seulement parce que c’est constant, mais aussi parce que c’est en constante progression. C’est la bonne personne, au bon endroit, au bon moment. »

Quatre équipes seulement ont réussi à tromper la vigilance de Jon McLaughlin ou Allan McGregor cette saison : Hibernian, Motherwell, Galatasaray et Benfica. C’est dire l’ampleur de la tâche qui attend le Standard de Liège, dans l’obligation de s’imposer à Glasgow ce jeudi pour entretenir l’espoir d’un printemps européen. D’autant que leur adversaire a les crocs. Huitième-de-finalistes la saison passée, une première depuis 2011, les Rangers aspirent à briller sur tous les fronts. Sky is the limit pour les Stevie’s Wonder Men.

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