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Pourquoi les supporters visiteurs ratent les fins de match à François-Coty ?

Par Jérémie Baron
Pourquoi les supporters visiteurs ratent les fins de match à Ajaccio ?

Lors des deux dernières rencontres à domicile de l'AC Ajaccio, les supporters visiteurs (lyonnais, puis nantais) ont dû quitter le stade avant la fin du match et ont ainsi raté les dernières minutes de jeu pour pouvoir rentrer sur le continent. Explications.

Cela aurait certainement été la séquence du week-end à Ajaccio, le dimanche 29 janvier, si la bagarre provoquée par Olivier Pantaloni et Rémy Vercoutre à la fin de la rencontre ACA-OL n’avait pas attiré toute l’attention : à la 73e minute du match entre Corses et Rhodaniens, alors que la partie était déjà pliée en faveur des Lyonnais, on a ainsi vu la « cage » qui sert désormais de tribune visiteurs à François-Coty – et dans laquelle une cinquantaine d’ultras avait pris place – se vider intégralement, sous l’œil rieur des téléspectateurs. Rebelote une semaine tout pile plus tard, lors de la réception du FC Nantes, quand la soixantaine de membres de la Brigade Loire – ou sympathisants – qui avait fait le déplacement sur l’Île-de-beauté a dû lever le camp aux alentours de la 79e minute.

Le football corse a beau parfois répondre à ses propres normes, un match en dure bien 90, qu’il se dispute à Ajaccio, Bastia, Nantes, Paris ou Lyon. C’est donc une bonne partie du match qu’ont ratée les supporters visiteurs lors de ces deux dernières sorties dans l’antre ajaccien, les suiveurs des Canaris ayant même été privés d’un but de leur équipe signé Ludovic Blas sur penalty dans les derniers instants. Dans les deux cas, c’est pour une question d’ordre pratique qu’ont eu lieu ces drôles de scènes : les supporters avaient le dernier ferry (pour les Lyonnais) ou avion (pour les Nantais) à prendre afin de rallier la terre ferme, au risque de passer la nuit sur l’île en cas de retard. Et ils n’ont pas eu d’autres choix que cette sortie prématurée du stade, puisque la consigne venait des autorités : « Les forces de l’ordre ont fait évacuer le parcage », explique-t-on sobrement, du côté de la Brigade Loire.

Jour de fête le samedi, retour à la maison le dimanche

Dans le cadre de cette rencontre face aux Jaunes, un arrêté préfectoral avait même été publié deux jours avant le match seulement, dans lequel on pouvait notamment lire : « Considérant les horaires des derniers vols depuis l’aéroport d’Ajaccio et l’horaire du match (15h) ; considérant de ce fait les difficultés logistiques et de sécurité pour assurer aux supporters nantais la possibilité d’être dans les temps à l’embarquement pour leurs trajets de retour […] un convoi sera organisé dans les conditions suivantes : […] à la fin du match et au plus tard quinze minutes avant la fin de la rencontre, ou à tout autre moment déterminé par le directeur du service d’ordre, si les circonstances l’exigent, la prise en charge des supporters du FC Nantes sera organisée en direction de l’aéroport à la sortie du parcage “visiteurs” avec escorte des véhicules des supporters. »

Joint par téléphone, le coordonnateur pour la sécurité en Corse s’en explique plus en détail : « Les liaisons entre la Corse et le continent, notamment en période hivernale, sont très réduites. Le soir, il y a seulement trois vols au départ d’Ajaccio, vers Marseille, Nice et Paris, entre 18h15 et 19h10. Pour les gens qui repartent en bateau, et c’était le cas pour les Lyonnais, le dernier ferry quitte Ajaccio vers 19h30. Deuxième élément, les sorties de stade à Ajaccio n’ont qu’une seule route pour évacuer le public : les véhicules, y compris les bus, mais aussi les gens à pied. Ça veut dire qu’il faut quasiment 1h, voire 1h30, pour désengorger le site. On s’est mis d’accord, par rapport à toutes ces contraintes, de les faire sortir un quart d’heure avant la rencontre : on les prend avec un cortège de police et on les conduit directement à l’aéroport ou au port, sinon ils loupent leur bateau ou leur avion. C’est le système que l’on met en place, quand les rencontres ont lieu le dimanche. C’est différent si elles ont lieu le samedi, car il y a des liaisons régulières vers Marseille et Nice dans la journée du dimanche : les gens passent la nuit à Ajaccio, et repartent le lendemain matin. » Plutôt que de pouvoir attendre que le stade se vide pour indiquer la sortie aux invités en toute sécurité (en évitant une confrontation avec les supporters locaux), comme cela se fait la plupart du temps dans nos enceintes sur le continent, on prend donc le problème dans l’autre sens.

« Quand c’est un samedi soir, c’est ce que l’on fait. Normalement, on attend que les autres supporters sortent », continue-t-il. Mais le dimanche, c’est donc la méthode drastique. L’avion des Nantais, le 5 février, décollait aux alentours de 18h30 (pour une fin de match avant 17 heures) selon les informations du média local Tribune nantaise. Même s’ils n’étaient pas forcément tous concernés par ce vol, les supporters jaune et vert (qui avaient par ailleurs été impliqués dans de violents affrontements avec des Ajacciens, la veille du match) ont ainsi dû quitter le parcage en pleine partie.

L’hiver et ses combats saisonniers

Un cas de figure qui a également déjà pu se produire par le passé à Furiani, antre du SC Bastia, mais qui n’arrivait pas en début de saison à Ajaccio ou encore lorsque l’ACA végétait à l’étage inférieur : « On fait ça à Ajaccio depuis que l’équipe est remontée en Ligue 1, précise le coordonnateur. Ça n’avait pas lieu en Ligue 2, car les déplacements étaient moins importants. Quand les matchs ont lieu le dimanche, nous sommes obligés d’utiliser ce système. En début de saison, en septembre ou début octobre, les gens sont en vacances en Corse et il y a une logique de gestion des flux qui est totalement différente. Le sujet, c’est le dimanche soir et l’hiver : en plein été sur Ajaccio, vous êtes à cinq ou six allers-retours quotidiens entre Marseille, Nice et Paris, le dimanche. Vous avez aussi des liaisons directes avec Nantes, Strasbourg ou l’étranger et une offre de transport aérien beaucoup plus importante. »

Un discours pouvant expliquer que les supporters lorientais, par exemple, aient pu assister à l’intégralité de la rencontre entre Acéistes et Merlus le 4 septembre dernier à François-Coty : « Nous étions tous repartis en avion vers Nantes ou Paris en fin d’après-midi, donc on avait vu tout le match, pose Adrien, présent ce jour-là pour encourager Enzo Le Fée et consorts. Le vol retour était aux alentours de 21 heures. » Certains, comme les Angevins (mercredi 28 décembre) n’ont quant à eux même pas fait le déplacement, laissant l’espace visiteurs vide. Les Gones, à défaut d’atteindre les 189 voyageurs pour qu’un avion leur soit spécialement affrété, s’étaient rabattus sur la traversée maritime. Ils devaient donc arriver au port un peu après 19 heures (le match avait débuté à 17h05), avant que leur navire ne lève l’ancre : une tâche que la police leur a facilitée à sa manière… Au prix d’une vingtaine de minutes de spectacle sacrifiées. Si les aficionados de l’ESTAC ont prévu un aller-retour à Ajaccio ce week-end, ils sont désormais prévenus.

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Par Jérémie Baron

Tous propos recueillis par JB, sauf mention

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