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Pourquoi il faut regarder la finale de la Coupe de Belgique

Par Julien Duez, à Bruxelles
Pourquoi il faut regarder la finale de la Coupe de Belgique

Ils ont galéré, mais ils y sont parvenus. Ce samedi soir, Genk et le Standard de Liège se retrouvent en finale de la Croky Cup. La dernière fois que les deux formations se sont affrontées pour la joute ultime, c’était en l’an 2000 et le nom de la Coupe de Belgique ne rimait pas encore avec une marque de chips. Dix-huit ans plus tard, le stade du Heysel s’apprête à vibrer de nouveau devant deux des publics les plus chauds du Royaume, prêts à tout pour sauver la saison de leur club respectif.

Parce que c’est une revanche

Le 14 mai 2000, Genk défait sèchement le Standard de Vedran Runje et Daniel Van Buyten sur le score de 4-1. Les statistiques sont d’ailleurs en faveur des Limbourgeois puisque depuis sa fusion avec Waterschei en 1988, le Racing a remporté ses quatre finales disputées, la dernière en 2013 contre le Cercle de Bruges, récemment promu en division 1A. Mais les Standardmen, eux, ne regarderont pas aussi loin dans le rétroviseur. Le souvenir de la saison 2010-2011 suffit à les faire bouillonner puisqu’à la dernière journée des play-offs, ils sont à égalité de points avec Genk, qu’ils affrontent à la Cristal Arena pour une autre finale : celle du championnat.

Virtuellement champions pendant 40 minutes, les Liégeois se font rattraper par Kennedy Nwanganga qui égalise une minute après son entrée en jeu dans le dernier quart d’heure. Dans les cages limbourgeoises, c’est Thibaut Courtois qui se charge de préserver ce précieux nul qui offre à Genk le troisième titre de son histoire, pour un demi-point seulement (et une sombre histoire de division des points à la fin de la saison régulière sur laquelle il est inutile de s’attarder). Si l’actuel portier de Chelsea a fait ses adieux à la Belgique depuis longtemps, il y aura sur le terrain ce samedi, un homme qui aura particulièrement à cœur de prendre sa revanche : Mehdi Carcela. Lors du match de 2011, l’ancien espoir belge était sorti au bout de vingt minutes après avoir reçu un coup de tatane en pleine face par Chris Mavinga. Le premier a fini à l’hôpital, le second est parti se faire oublier du côté du Stade rennais.


Parce que c’est un derby

Toutes deux situées dans l’Est de la Belgique, Genk et Liège ne sont distantes que de cinquante kilomètres. Et si à côté de la métropole wallonne, Genk a des allures de petit village, les deux cités partagent une identité ouvrière profondément ancrée. Leurs publics comptent également parmi les plus chauds du Plat Pays et chaque club a reçu vingt mille tickets pour la finale, dans un Heysel qui aura des allures de chaudron.

Et malgré toutes ces similitudes, leur principale opposition se résume à la barrière linguistique. Genk se situe en effet dans la province flamande du Limbourg, tandis que Liège est la capitale de la province éponyme. Si le Standard a coutume d’accueillir des supporters néerlandophones depuis des décennies (certains chiffres avancent que 30% du public de Sclessin parle le néerlandais) au vu de ses bons résultats, l’inverse n’est pas vrai et les fans genkois sont coutumiers de chants anti-wallons. Ce samedi, il y aura donc un match dans le match au sein des tribunes, qui s’annonce tout aussi serré que celui sur le terrain.


Parce que c’est le plus court chemin vers l’Europe

Cette année encore, la finale de la Coupe se joue avant le début des play-offs. Une bonne manière de ne pas fausser la concurrence puisqu’elle déterminera qui de Genk ou du Standard sera directement qualifié pour les poules de la Ligue Europa, avant de s’affronter de nouveau à deux reprises pour la seconde partie du championnat.

Une carotte qui fait d’ores et déjà office de cadeau quasi miraculeux puisque les deux clubs ont officiellement poinçonné leur ticket pour les play-offs 1 lors de la toute dernière journée de la saison régulière. Côté liégeois, le réveil a été tardif après un début de championnat catastrophique. Mais les hommes de Ricardo Sá Pinto ont achevé leur parcours par une impressionnante série de sept matchs sans défaite. Sans entrer dans les détails du règlement cauchemardesque du championnat belge, remporter la Coupe de Belgique est le moyen le plus efficace de terminer la saison l’esprit léger, surtout au vu de la concurrence imposée par le FC Bruges, Charleroi et Anderlecht. À moins que la finale ne soit annonciatrice d’un retournement de situation inattendu en championnat ? Ce ne serait pas la première histoire belge du genre.

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