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Pogba-Varane, cinq ans après…

Par Florian Cadu
Pogba-Varane, cinq ans après…

Il y a cinq ans jour pour jour, Paul Pogba et Raphaël Varane disputaient leur tout premier match avec l’équipe de France. Mais quel a été le chemin parcouru par les deux joueurs depuis ce 22 mars 2013 ? Et où en sont-ils aujourd’hui ?

39 bougies à eux deux. Voilà l’âge cumulé des précoces Paul Pogba (20 ans) et Raphaël Varane (19 ans) en ce 22 mars 2013, jour de leur première fois avec le maillot des Bleus sur le dos. S’ils ont déjà connu les équipes nationales de jeunes, les deux joueurs n’ont encore jamais connu de sélection avec la « véritable » équipe de France. En ce vendredi de gala, qui voit la sélection affronter la Géorgie pour le compte de la cinquième journée des éliminatoires de Coupe du monde 2014, ils sont carrément titulaires d’entrée. Le défenseur, déjà convoqué en août 2012 et remplaçant au Real Madrid depuis un an et demi, aux côtés de Mamadou Sakho en charnière centrale. Le milieu, nouvel appelé de Didier Deschamps une semaine plus tôt, en compagnie de Blaise Matuidi devant la défense dans un 4-4-2 classique. Résultats : une victoire 3-1 marquée par la grosse activité de Mathieu Valbuena (un but, deux passes décisives), une ouverture du score d’Olivier Giroud, un caramel de Franck Ribéry et 90 minutes chacun pour les deux dépucelés. Il y a pire, comme baptême.

À l’époque, on ne doute guère de leur avenir, annoncé brillant aussi bien avec les Tricolores qu’avec leur club respectif. Reste que Pogba, qui flambe déjà avec la Juventus après avoir quitté Manchester United, semble disposer d’un peu d’avance sur son compatriote. S’ils ne sont évidemment pas en concurrence pour devenir des tauliers en sélection, Paul et Raphaël suivent un chemin un poil différent à partir de cette cape initiale commune. Rapidement, le Turinois s’affirme en effet comme un monstre dans l’entrejeu de la Vieille Dame. Énorme entre 2013 et 2016, complémentaire d’Andrea Pirlo et d’Arturo Vidal puis de Claudio Marchisio et Sami Khedira, le jeune homme – pas encore totalement une image de marque – s’impose également chez les Bleus. Six fois titulaire durant les éliminatoires du Mondial, il l’est également au Brésil, où il délivre d’ailleurs la France en huitièmes de finale contre le Nigeria (1-0). Les voyants sont alors au vert, et la Pieuvre est censée bientôt entrer dans l’arche des meilleurs joueurs de la planète. En témoigne son transfert record à MU (105 millions d’euros) juste après un Euro plutôt réussi.

Rien ne sert de courir…

De son côté, l’ascension de Varane s’avère plus lente. Ou plus progressive. Considéré lui aussi comme un talent brut, l’ancien Lensois ne dépasse pas les douze titularisations avec la Maison-Blanche en Liga avant la saison 2014-2015. Barré par Sergio Ramos et Pepe, l’arrière central grappille surtout de l’expérience et du temps de jeu en Ligue des champions (18 présences dans le onze de départ en C1 entre 2011 et 2014). En EDF, le Lillois d’origine représente, avec Sakho, un premier choix aux yeux de Deschamps. Surtout depuis le barrage retour contre l’Ukraine (3-0) qui a rendu le voyage brésilien possible. Mais son quart de finale contre l’Allemagne au Mondial, symbolisée par son duel perdu avec Mats Hummels provoquant le seul but de la rencontre, laisse transparaître une réelle faiblesse pour certains. Son histoire avec les Bleus prend un peu plus de plomb dans l’aile quand le Madrilène, qui garde la confiance de DD, doit déclarer forfait pour l’Euro à domicile en raison d’une blessure à la cuisse gauche.

Mais puisque tout se bouscule à une vitesse folle dans ce sport, les courbes des deux Français n’ont finalement pas exactement suivi la tendance qu’elles auguraient. Certes, elles ne se sont pas croisées, Pogba comme Varane faisant toujours partie des incontournables de la sélection. Sauf qu’aujourd’hui, c’est bien le défenseur qui paraît l’être encore davantage que le milieu. Fort d’un palmarès gargantuesque rempli ces deux dernières saisons (une Liga, deux C1, deux Coupes du monde des Clubs) et jouissant d’un statut de titulaire en Espagne sous les ordres de Zinédine Zidane – qui l’a récemment qualifié de joueur « extraordinaire » –, Raphaël est quasiment certain de faire partie du onze de Deschamps en Russie. Sûrement davantage, en tout cas, que Paul, pas au mieux à Manchester United (José Mourinho l’a installé sur le banc depuis quelques semaines) où il peine à s’installer au sommet (une League Cup et une Ligue Europa glanées en deux saisons avec les Red Devils). La faute à des choix de carrière différents ? Peut-être. Disons-nous rendez-vous dans cinq ans…

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