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Pléa sous les drapeaux

Par Mathieu Rollinger
Pléa sous les drapeaux

Quand la forme du moment ne suffit pas, il faut parfois compter sur la méforme des autres. Et dans le cas du buteur de Mönchengladbach, il aura fallu une succession assez improbable de forfaits pour être appelé pour la première fois en équipe de France.

Les dernières 24 heures ont sacrément secoué la ligne offensive de l’équipe de France. Si Olivier Giroud est lui toujours fidèle au poste, sa doublure a longtemps mis du temps à être identifiée par le staff. Récapitulons. Jeudi au siège de la FFF, Anthony Martial bénéficie officieusement de la défaillance de Thomas Lemar pour se faire une petite place dans la liste de Didier Deschamps. À la grâce d’un mois d’octobre démoniaque. Sauf qu’une blessure aux adducteurs subie dans le derby de Manchester dimanche et un forfait officialisé lundi à 14h32 a finalement reporté son retour avec les Bleus.

C’est donc à Alexandre Lacazette qu’a été offert la possibilité de réintégrer la sélection après un an d’absence. Grâce à un trimestre canon. Sauf qu’une blessure subie ce week-end et un forfait officialisé lundi à 17h a également reporté son retour avec les Bleus. Un effet domino qui profite à l’attaquant du Borussia Mönchengladbach, Alassane Pléa, qui connaît lui sa première convocation en sélection. Grâce à un début de saison étincelant. Et aux dernières nouvelles, lui devrait bien pouvoir honorer sa première convocation en sélection, si la guigne de la blessure l’épargne d’ici là.

Le troisième choix en date

Une récompense qui ne pouvait finalement pas mieux tomber : le garçon vient de claquer ce week-end son premier triplé en Bundesliga face au Werder Brême, avant de s’installer avec huit réalisations à la deuxième place du classement des buteurs du championnat, derrière Luka Jović (9 buts), mais à égalité avec Marco Reus et Paco Alcácer, les hommes forts du Borussia Dortmund. C’est d’ailleurs juste derrière les Schwartzgelben que son Borussia à lui, celui de Mönchengladbach, s’est glissé au classement général et à celui des attaques. Le choix de Didier Deschamps est tout à fait logique, si l’on excepte que l’ancien Niçois manque cruellement de « l’esspérience internationale » si chère au sélectionneur.

Dans l’ouest de l’Allemagne, c’est à une nouvelle rigueur qu’il s’est confronté : « C’est carré. Par rapport à la France, ça m’a surpris, assurait-il dans L’Équipe en juillet. C’est une autre dimension en matière de travail, d’installations et de professionnalisme. » Destiné à jouer un rôle majeur dans un effectif jeune et ambitieux, le natif de Lille n’a pourtant pas mis longtemps pour s’adapter à son nouvel environnement. « Parfois, on n’a pas besoin de parler la même langue pour se comprendre, témoignait son entraîneur Dieter Hecking. Il est venu et s’est intégré dès le premier jour. Nous avons beaucoup de joueurs qui parlent français, cela a facilité les choses. » Et au milieu des francophones Thorgen Hazard, Mickaël Cuisance ou Yann Sommer, Alassane Pléa a trouvé sa place.

Alassane en Bleu, un Pléanasme

Suffisant pour lui offrir un tremplin vers l’équipe de France et concrétiser ce qui n’était pour le moment que des signaux envoyés par le navire bleu. En effet, à 25 ans, le joueur formé à l’Olympique lyonnais recevait des pré-convocations depuis le mois de septembre 2017, sans suite. « Le coach me regarde, cela donne encore plus de motivation pour travailler et progresser » , se rassurait-il. À cette époque, c’est à Nice qu’il s’affirmait et disputait le leadership de l’attaque azuréenne à Balotelli. Et si Super Mario est resté, Alassane est parti cet été à l’étranger pour se confronter à une nouvelle expérience, tout en sachant que cet exil n’impliquait pas forcément de faire une croix sur la sélection.

« Tout joueur y pense, mais j’ai conscience que j’ai encore quelques étapes à franchir, affirmait-il dans L’Équipe avant le rassemblement d’octobre. L’exemple de Benjamin Pavard me donne de l’espoir, car c’est la preuve que le sélectionneur suit la Bundesliga et qu’il ne faut pas forcément être sous contrat dans un immense club pour être appelé. » Visiblement, l’étape a été franchie, même si cela s’est fait à la faveur d’un sacré concours de circonstances. Issu de la génération 1993, il retrouvera à Clairefontaine Alphonse Areola et Lucas Digne, avec qui il avait fini demi-finaliste de l’Euro U19 en 2012, à défaut de Paul Pogba et Samuel Umtiti, tous deux absents. Mais pendant que ses anciens coéquipiers sont allés entre-temps conquérir sans lui un titre de champion du monde U20 en 2013, puis un titre de champions du monde tout court (excepté Digne), Alassane Pléa a enfin l’occasion de refaire son retard.

Par Mathieu Rollinger

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