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  • Strasbourg-Metz (2-2)

Petits dérangements entre ennemis

Par Mathieu Rollinger, avec Florian Lefèvre
Petits dérangements entre ennemis

Des coups bas, un coup de force et un coup de bambou. Entre Strasbourg et Metz, le derby de l’Est a accouché d’un scénario aussi épique sur le terrain que cruel pour les visiteurs. Au risque de réveiller une vieille rivalité.

Deux cartons rouges, un penalty accordé par erreur, de la tension, des retournements de situation et beaucoup de vice : ce derby de l’Est entre le Racing et le FC Metz est parti dans tous les sens. Aucune trêve pascale qui tienne entre les deux clubs de la région Grand Est, si bien que les deux rivaux se sont livré une bataille assez dantesque, offrant le match le plus musclé de l’après-midi en Ligue 1. Mais à ce petit jeu-là, ce sont les Messins qui ont le plus de pertes à déplorer, cédant encore deux points précieux dans leur lutte pour un maintien de plus en plus utopique, alors que les hommes de Frédéric Hantz avaient pris l’avantage grâce à un fait de jeu heureux avant de subir la pression de la Meinau.

Téléphone arabe plutôt que VAR

Si l’ouverture du score strasbourgeoise de Bahoken résultait d’une domination logique des Alsaciens, le penalty sifflé contre eux a fait basculer la rencontre. Après un coup franc de Florent Mollet, M. Buquet a considéré que le capitaine Bako Koné s’était rendu coupable d’une main dans sa surface. Mais la véhémence des réclamations strasbourgeoises et la confusion de ses adjoints le poussèrent à y réfléchir à deux fois. Pas de VAR en Ligue 1, c’est donc par la bonne vieille méthode de la consultation des joueurs que l’arbitre s’est fait son avis. Malgré des images montrant clairement que c’est la main du Grenat Moussa Niakhaté qui touche le ballon, le jeune central messin nie en bloc. Pas fou. Emmanuel Rivière se dépêche de transformer le penalty, avant que la décision ne se retourne contre son équipe. Une injustice qui va plonger les Alsaciens dans la déprime, laissant le jeu et les occasions aux Lorrains, et qu’ils n’arriveront pas à oublier. La preuve : Thierry Laurey en personne en discutait encore avec Niakhaté au retour des vestiaires, lui demandant angéliquement pourquoi il n’a pas dit la vérité à l’arbitre.

Encore la tête dans le seau en revenant des vestiaires, c’est dans cet état d’esprit que les locaux encaissent quasiment sur le coup d’envoi un but de Florent Mollet, trouvé au second poteau par Mathieu Dossevi, encore virevoltant et décisif sur son aile (septième passe décisive pour le Messin cette saison). Les Grenats pensaient même pouvoir mettre fin à une série de sept matchs sans victoire, quand Ndour se fait expulser après un tacle rugueux sur Dossevi. Mais les coéquipiers de Renaud Cohade tombent dans le piège qu’ils avaient eux-mêmes tendu, ne sachant profiter de leur ascendant psychologique. En infériorité numérique, le Racing se rebiffe, met la pression, bien aidé par un public chauffé à blanc – Jonathan Rivierez se prenant un briquet sur son crâne luisant. Metz doit à ce moment assumer le coup qu’il était en train de réaliser, mais Selimovic craque en allant au front contre front avec Bahoken alors qu’il avait déjà un carton jaune. Kawashima s’offusque envers son jeune défenseur : il sait que son équipe vient de dérailler.

Un vrai brasier

Le clou du spectacle intervient à la 78e minute, quand, discrètement, le Strasbourgeois Anthony Gonçalves profite d’une sortie de balle pour en coller une au gardien remplaçant messin, Quentin Beunardeau, qui se roule à terre. Un geste tellement furtif qu’il a échappé au corps arbitral, mais pas au staff messin, qui crie au scandale. En vain. Quelques instants plus tard, grâce à un coup de pétard de Seka, le Racing égalise à 2-2. Score final. Tant pis pour Metz, qui avait le plus besoin de ces points pour sa survie.

Mais ces rebondissements ont ravivé un derby qui commençait à s’assoupir depuis quelques années, les deux clubs se retrouvant dans le même championnat pour la première fois depuis 2009-2010. Huit ans que Strasbourgeois et Messins s’évitaient au gré des relégations et des promotions, si bien que le seul derby qui existait pour les Grenats étaient celui face au voisin nancéien. C’est pourtant oublier que ces matchs alsaco-lorrains ont souvent été le théâtre de vives tensions. Comme lorsque les Messins en 1995 se réjouissaient sur une banderole de la mort d’un supporter strasbourgeois au Parc des Princes. Comme en 2000, lorsque la juge de touche Nelly Viennot fut blessée au tympan par un pétard jeté par le kop alsacien. Comme en 2007, lorsque les ultras s’envoyaient des fumigènes à la tête. Aujourd’hui, les incidents n’ont pas été aussi dramatiques, loin s’en faut, et le gros des frictions s’est passé sur la pelouse entre acteurs du jeu. Mais cette fois, c’est surtout Metz qui pâtit de son encombrant voisin. Surtout qu’il n’y aura sûrement pas la possibilité de prendre sa revanche en Ligue 1 la saison prochaine.

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