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Petagna, au nom du grand-père

Par Éric Maggiori
Petagna, au nom du grand-père

Dans les années 1960, l'entraîneur de la SPAL s'appelait Francesco Petagna. Aujourd'hui, son petit-fils, Andrea, est l'attaquant du club de Ferrare. Avec une victime en commun : l'AS Roma.

Pas besoin de connaître personnellement Andrea Petagna pour savoir à quoi il a pensé samedi, sur les coups de 17h. Ou plutôt, à qui. Buteur sur la pelouse de l’AS Roma, l’attaquant de la SPAL a été l’un des grands bonhommes de la victoire du club de Ferrare au stadio Olimpico. Un succès 2-0 de prestige, qui met un terme à une série de quatre défaites consécutives en Serie A et qui, parallèlement, replonge la Roma dans ses doutes. Andrea Petagna n’est pas un buteur prolifique. Au cours de sa jeune carrière, il n’a inscrit que 23 caramels en 152 matchs, ce qui est plutôt peu pour un avant-centre. Pourtant, le gamin a le don de marquer des buts qui racontent souvent autre chose qu’un simple tremblement de filet. Comme le 17 septembre dernier, quand il inscrit ses deux premiers buts sous ses nouvelles couleurs lors d’un succès 2-0 face à… l’Atalanta, club qu’il avait quitté quelques semaines auparavant. Mais dans la symbolique, Petagna ne fera jamais aussi fort que ce samedi 20 octobre.

Brevet, remontée et acte fondateur

Pour comprendre ce que signifie ce but d’Andrea Petagna au stadio Olimpico, il faut remonter dans le temps de plus d’un demi-siècle. En 1965, très précisément. Depuis le début des années 1950, la SPAL est l’une des places fortes du football italien, avec une jolie cinquième place en 1959-1960. Le début des sixties est toutefois plus compliqué. La SPAL est reléguée en Serie B au terme de l’exercice 1963-1964. Le président Mazza, l’homme qui a permis au club d’exister sur la carte du football italien, décide dans un premier temps de maintenir l’entraîneur en poste, l’ancien coach de la réserve Giovan Battista Fabbri. Mais après neuf journées de Serie B, il est contraint de changer son fusil d’épaule car Gibì Fabbri ne possède pas le brevet nécessaire pour entraîner en Serie B. Il décide alors de nommer comme entraîneur principal un coach venu de Serie D, un certain Francesco Petagna.

Ancien joueur ayant goûté à la Serie A avec la Triestina, Petagna est un jeune coach de 41 ans. Sous ses ordres, la SPAL dispute un championnat de très bonne facture, conclu par une remontée immédiate dans l’élite. Petagna est évidemment confirmé à la tête de cette équipe qui « fête » son retour en Serie A par une défaite 4-2 sur la pelouse de Naples. Dès la deuxième journée, les Biancazzurri se déplacent sur le terrain de l’AS Roma. Pas franchement un cadeau, et pourtant, au terme d’une prestation héroïque, les hommes de Francesco Petagna s’imposent 2-0, grâce à des buts de Muzzio et Massei. L’acte fondateur d’une saison que la SPAL ponctuera par un honorable maintien. Petagna, lui, restera cinq saisons sur le banc du club. Il refera un intérim de quelques mois en 1975, à l’occasion duquel le président Mazza dira de lui qu’il a été, « avec Antonio Janni, le meilleur entraîneur que (il)’ai(t) eu à la SPAL » .

« J’aurais tant aimé qu’il me voit »

Jamais oublié des tifosi estensi, Francesco Petagna est décédé le 1er juillet 2000, à Trieste. Mais a laissé derrière lui un sacré héritage sportif. Son fils, Euro, est entraîneur de football dans les divisions amateurs italiennes. Et a lui-même fait perdurer la tradition avec ses deux enfants, Andrea et Simone. Andrea n’avait d’ailleurs que cinq ans quand son grand-père Francesco est mort, mais son père n’a pas manqué une occasion de lui raconter les épopées de son nonno à la Triestina, puis sur le banc de la SPAL. Ainsi, à l’été 2018, quand Andrea Petagna, désormais âgé de 23 ans, s’engage en prêt avec la SPAL, ce sont tous les supporters historiques du club de Ferrara qui s’émeuvent.

Près d’un demi-siècle plus tard, c’est un autre Petagna qui vient écrire de nouvelles pages de l’histoire du club. « Le fait que mon grand-père ait été un monument de ce club a influencé mon choix, j’aurais tant aimé qu’il me voie. Il me portera chance de là-haut » , assure-t-il même après son premier but sous ses nouvelles couleurs. Et ce samedi 20 octobre, Andrea a contribué à la deuxième victoire de l’histoire de la SPAL sur la pelouse de la Roma. 53 ans après celle que son grand-père était venu décrocher avec sa bande de promus. À la maison, Euro Petagna, père du premier et fils du second, a dû passer une drôle de nuit.

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