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Paul Mitchell de Monaco

Par Maxime Renaudet
Paul Mitchell de Monaco

Orpheline d'un directeur sportif depuis presque un an, l'AS Monaco a réussi le premier beau coup de son mercato en s'offrant Paul Mitchell. Ancien chef du recrutement à Southampton et à Tottenham, l'Anglais de 39 ans quitte la firme autrichienne Red Bull, où il était responsable du scouting, puis directeur du football. Portrait d'un homme de l'ombre qui a joué un rôle clé dans tous les clubs où il est passé.

Tadić, Pelle, Clyne, Bertrand, Alderweireld, Mané, Son, Alli, Trippier, Mukiele, Nkunku ou Laimer. Autant de recrues estampillées Paul Mitchell, nouveau directeur sportif de l’ASM depuis ce mercredi. Encore relativement méconnu en France, l’Anglais est pourtant l’un des directeurs du recrutement les plus renommés d’Europe. Une réputation qu’il s’est forgée au cours des dix dernières années. D’abord en Angleterre, à Southampton et Tottenham aux côtés de Mauricio Pochettino, puis à la tête de la galaxie Red Bull, où il a supervisé avec brio les différents clubs de l’empire autrichien. Convoité par de grosses écuries anglaises, Mitch a finalement décidé de rejoindre l’AS Monaco, un club qui ne sera même pas européen la saison prochaine. Un choix étonnant, mais une décision qui s’inscrit parfaitement dans la logique sportive du club princier.

Le recruté recruteur

Avant d’être un dénicheur de talents, Paul Mitchell a lui-même été recruté astucieusement. C’était en 1999, date à laquelle le jeune milieu de terrain passe de Manchester City à Wigan. À l’époque, les Latics évoluent en League One et pour exister, ils sont obligés de dégoter de jeunes joueurs à fort potentiel. Mitch est l’un d’eux, mais sa carrière ne décollera jamais, contrairement à son coéquipier de l’époque, un certain Leighton Baines. La faute aux blessures à répétition, et à la malchance. Comme lors de sa première titularisation avec Wigan, le jour de ses 19 ans, quand il entre en jeu et se fait expulser cinq minutes plus tard pour un tacle mal maîtrisé. Après quatre saisons dans la banlieue de Manchester, il s’engage à Milton Keynes Dons à la suite de six premiers mois concluants. Il y termine sa carrière de joueur en 2009, et devient rapidement le responsable du recrutement. Une première expérience dans le scoutingqui l’amène à signer de jeunes pépites, mais aussi quelques briscards comme Dietmar Hamann et Alan Smith. Suffisant pour que, début 2012, il file à Southampton, avec lequel il accède à la Premier League. Un an plus tard, Mauricio Pochettino débarque sur le banc des Saints pour éviter au club un retour à la case départ, moment choisi par Mitchell pour entrer dans une nouvelle dimension.

Car après Nathaniel Clyne, Maya Yoshida et Steven Davis, c’est au tour de Dejan Lovren et Victor Wanyama de rejoindre le club du Hampshire. Sous la houlette du duo Pochettino-Mitchell, les Saints terminent 8es, ce qui pousse Tottenham à enrôler l’entraîneur argentin à l’été 2014. L’ancien défenseur du PSG souhaite que Mitch le suive à Londres, mais avant cela, il offre à Ronald Koeman un dernier recrutement de taré, en attirant Dušan Tadić, Graziano Pellè, Shane Long, Ryan Bertrand, Toby Alderweireld et surtout Sadio Mané. Un cadeau de dernière minute qui vaut de l’or, et qui forge définitivement sa réputation de découvreur de talents. Mais à Tottenham, tout ne se passe pas comme prévu malgré la ribambelle de joueurs qu’il déniche, de Dele Alli à Moussa Sissoko en passant par Kieran Trippier et Heung-min Son. En conflit ouvert avec son président Daniel Levy, qui n’hésite pas à venir mettre le nez dans ses affaires, Mitch annonce son départ de Londres en août 2016, non sans créer une certaine amertume entre lui et Pochettino. Problème, un préavis de seize mois l’oblige à rester chez les Spurs, et à réaliser un dernier mercato plus que raté, avec les venues de Clinton Njie, Vincent Janssen ou Georges-Kévin Nkoudou.

Ah Rybo, c’est beau la vie

Considéré comme diplomatique, mais fougueux, Mitchell sait rebondir. Alors en février 2018, plutôt que de rallier Leicester ou de signer un retour étonnant à MK Dons, il est intronisé chef du recrutement et du développement au Red Bull Leipzig. Mais l’Anglais grimpe les échelons à tel point qu’il devient le directeur technique du football, son objectif étant de superviser les différents clubs de la marque autrichienne. Rapidement adoubé par Ralf Rangnick, puis par son successeur Julian Nagelsmann, Mitch fait amarrer une pléiade de jeunes pépites (Ademola Lookman, Hannes Wolf, Dani Olmo, Patrik Schick, Christopher Nkunku ou Nordi Mukiele.) Mais de plus en plus éloigné du terrain et des vestiaires, et alors qu’il était convoité par Arsenal, Chelsea, Manchester United et Newcastle, il a finalement décidé de rejoindre la Principauté. Sa signature était attendue avec impatience par le club princier, sans directeur sportif depuis août 2019 et le départ du Nigérian Michael Emenalo, qui avait réalisé un mercato estival 2018 complètement manqué (Jean-Eudes Aholou, Nacer Chadli, Antonio Barreca, Pelé, Samuel Grandsir, Ronaël Pierre-Gabriel ou encore Willem Geubbels).

Surtout, cette arrivée intervient un jour après une longue interview de Dimitri Rybolovlev dans Nice-Matin. En plus d’assumer certaines erreurs de gestion, notamment le retour de Leonardo Jardim, il semble vouloir reprendre la main sur le club princier : « Malheureusement, à un certain moment, j’ai dû trop déléguer dans la gestion du club.[…]C’était une crise très profonde, qui touchait le mode de fonctionnement du club dans son ensemble. J’ai alors dû reprendre les commandes et corriger les erreurs accumulées à plusieurs niveaux. » Avec la signature de Mitchell, qui « sera en charge de l’ensemble de la politique sportive de l’AS Monaco, de l’Academy au groupe professionnel, et du Cercle Bruges, sous la direction du vice-président du club Oleg Petrov », Rybolovlev compte corriger les erreurs des deux dernières saisons, et commencer ainsi un nouveau chapitre. Et pour cela, quoi de mieux que d’engager un homme dont la spécialité réside avant tout dans l’achat de jeunes promesses ? Une stratégie qui a porté ses fruits avec Luis Campos puisque l’AS Monaco est devenue championne de France en 2017, et spécialiste européenne des plus-values. Mais c’est aussi cette stratégie qui a fait tanguer le Rocher, au point de se retrouver à nouveau proche des dernières places de Ligue 1.

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