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Aubameyang : la revue de presque

Par Adel Bentaha

Parti de l’OM pour l’Arabie saoudite, Pierre-Emerick Aubameyang quitte l’Europe après avoir réalisé une saison pleine. Comme un goût d’inachevé qui aura dessiné sa carrière.

Aubameyang : la revue de presque

« Comme vous le savez, j’ai toujours suivi les conseils de mon père, ce qui m’a permis de devenir le joueur que je suis, et nous avons donc pris cette décision pour la suite de ma carrière. Il est temps pour moi de démarrer un nouveau chapitre. » Placées au cœur de son communiqué de départ de l’Olympique de Marseille, ces deux phrases rédigées par Pierre-Emerick Aubameyang illustrent – malgré elles – la trajectoire de l’attaquant. En effet, après une saison pleine à l’OM, le Gabonais a surpris son monde en répondant aux sirènes saoudiennes, venues du club d’Al-Qadsiah, qu’il rejoint contre un gros chèque (indemnité de transfert estimée à un peu moins de 10 millions d’euros, contrat de deux ans, et salaire annuel d’environ 20 millions). De quoi s’offrir une fin de carrière dorée, mais aussi conforter les supporters dans leur idée qu’Aubameyang rime avec inachevé.

Toujours bon, rarement transcendant

Il faut dire qu’à sa signature à Marseille en juillet dernier, on le disait déjà cramé. Alors âgé de 34 ans, PEA sortait ainsi d’une saison poussive dans le Chelsea post-Abrahamovitch (trois buts en 21 rencontres) et débarquait au Vélodrome pour se refaire la cerise – et avec le plus gros salaire du club, évalué à 650 000 euros bruts mensuels d’après L’Équipe. Mission réussie. Durant cet exercice 2023-2024, le buteur a effectivement porté à lui seul une équipe bien trop instable et loin des standards que l’on attendait d’elle. Bilan : 51 matchs, 30 buts (17 en Ligue 1), 11 passes décisives. Des chiffres impressionnants, d’autant plus embellis par les performances affichées en Ligue Europa, qui l’auront vu terminer meilleur buteur de l’édition (10 réalisations), devenir le meilleur buteur de l’histoire de la compétition (31 pions) et offrir à l’OM le frisson d’un parcours jusqu’en demi-finales. La belle histoire n’aura donc malheureusement duré qu’une seule saison.

Cette frustration, Pierre-Emerick Aubameyang l’a d’ailleurs souvent expérimentée ou fait vivre à ses supporters. Déjà au Borussia Dortmund. En pleine bourre, où il a su prendre le relais de Robert Lewandowski parti au Bayern Munich, le Gabonais décidait de froidement quitter son cocon pour Arsenal, à l’hiver 2018. Cela après avoir multiplié les écarts de conduite (retards aux entraînements et aux causeries), entraîné un bras de fer avec sa direction, et précipité – volontairement ou non – son départ. Lors d’une conférence de presse, le directeur sportif du club allemand, Michael Zorc, dira : « Cela ne peut plus continuer comme cela. Le club et son avenir doivent avoir la priorité et nous n’allons pas mettre cela en danger. Je ne le reconnais plus. C’est un personnage haut en couleur […] qui est peut-être un peu extraverti, mais toujours discipliné et professionnel. Mais en ce moment, ce n’est pas le cas. Je ne sais pas ce qu’il se passe dans sa tête. » Du gâchis pour les amoureux du BvB.

La politique du moyen terme

Chez les Gunners, la trace laissée par l’attaquant sera là aussi mitigée. Avec un départ en fanfare, le voyant terminer co-meilleur buteur de Premier League en 2019 (22 buts, aux côtés de Mohamed Salah et Sadio Mané), être nommé capitaine, puis enchaîner deux titres, avec la FA Cup et le Community Shield (en 2020), tout semblait sur les bons rails. Mais là encore, pour pas longtemps. La faute à quatre ans passés sans parvenir à hisser le club londonien en Ligue des champions, ainsi qu’à de nouvelles brouilles internes, avec Mikel Arteta. « Certaines règles ne sont pas négociables au sein de l’équipe. Aujourd’hui, il n’est pas assez concerné par la ligne de conduite que nous nous sommes fixée », a fustigé l’entraîneur espagnol dans les colonnes du Guardian, avant de mettre son joueur à l’écart et d’en exiger la fin de contrat.

Rebelote en 2022, cette fois à Barcelone. Engagé pour six mois par le Barça, Aubameyang parvient à s’éclater, s’offrant 13 buts en 23 apparitions, dont une prestation mémorable à Santiago-Bernabéu durant le Clásico (un doublé et une passe décisive pour une victoire 4-0). « Je pense que mes six mois à Barcelone ont été les six plus beaux mois de ma carrière, narrait-il au micro de Prime Video. Je n’ai jamais autant aimé jouer au football et m’entraîner. Je suis même allé m’entraîner avec l’équipe pendant mes jours de congé. C’était incroyable. » De quoi enfin stabiliser la machine ? Non. Malgré le souhait des Catalans de le prolonger, PEA a refusé, la faute à des émoluments trop élevés. L’idylle n’a tenu que six mois. Désormais, c’est donc à Marseille de vivre pareille situation – après avoir perdu Alexis Sánchez la saison dernière, également le meilleur élément du club – faute de finances. En dépit de l’insistance de Roberto De Zerbi, souhaitant en faire son cadre offensif principal. Pierre-Emerick Aubameyang pourra au moins se dire qu’il a presque conquis le Vélodrome à lui seul. « Presque », c’est finalement le bon résumé de sa carrière.

Par Adel Bentaha

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