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  • Ligue 1
  • J23
  • Saint-Étienne–PSG (0-2)

Paris galère, mais Paris record

Par Raphaël Gaftarnik
Paris galère, mais Paris record

Malmené durant le premier acte, le PSG a solidement repris le cours de la partie face à Sainté pour enchaîner un énième succès en Ligue 1 et asseoir un peu plus sa domination sur l’Hexagone. Facile dans le résultat, moins dans la performance.

AS Saint-Étienne 0–2 Paris Saint-Germain

Buts : Ibrahimović (61e et 90e) pour le PSG

À force de l’écraser, Paris a rendu la Ligue 1 peu attractive. À tel point que chaque semaine, la partie du champion annoncé se révèle sans réel intérêt une fois les passes d’Ángel Di María relayées à coups de Vine. Condamnés à jouer seuls, avec de simples faire-valoir en guise d’adversaires, les Parisiens filent donc vers les records sans qu’aucune résistance ne se fasse sentir. Pourtant, dans le Chaudron, et pour la première fois depuis des lustres, le PSG s’est fait bousculer, malmener, attaquer. Un fait suffisamment rare pour être souligné, mais surtout apprécié, car l’opposition des Verts a permis de mettre en lumière un dicton presque oublié lorsqu’il s’agit du PSG : pour faire un bon match, il faut être deux. Entre agressivité, déboulés solides et chevauchées fantastiques, c’est un véritable déluge qui s’est ainsi abattu sur le leader incontesté, mais pour une fois contestable. Quoi ? Aurait-on enfin assisté à la chute du roi ? Non, la révolution n’est pas encore survenue. Car à la manière du souverain écrasant la rébellion, Paris a pu compter sur son arme à catogan pour refréner les velléités du peuple d’un simple revers de pied. Frustrant, mais tellement classique.

Ambition gâchée

Si l’habit ne fait pas le moine, et encore moins Fabien, il est pourtant un indicateur des intentions d’un homme. Et avec son 5-4-1, autant dire que Christophe Galtier ne prête pas beaucoup à l’optimisme. Car tenter de résister au PSG, c’est avant tout limiter la casse et attendre le coup de boutoir inévitable. Mais au-delà de l’image, le système de Cricri s’avère plus chatoyant en mouvement. Avec des latéraux ultra-offensifs, le jeu des Verts s’anime magnifiquement dès le début de la rencontre. Malcuit et Tabanou en guise de détonateurs, et avec un milieu de terrain au summum de la bave aux lèvres, Sainté chahute un PSG qui s’attendait sûrement à une rencontre plus douce. Dès la première minute, une passe en retrait mal ajustée par Motta prouve même que la sérénité n’est pas capitale en ce dimanche soir. Un mal qui va se prolonger près de 60 minutes, entre une charnière Kimpembé-Marquinhos démontrant ses limites et un milieu de terrain bafouillant chaque sortie de balle. Dès lors, compliqué d’éviter les offensives. Grâce à Trapp, qui s’interpose magnifiquement sur un centre raté de Malcuit, et un tir masqué de Tabanou, le PSG s’en sort. Mais s’agace. Motta passe à deux doigts de l’exclusion, tandis que les hors-jeu se multiplient aux avant-postes. Autant dire que le PSG n’est pas dans son assiette ou, plutôt, trouve un adversaire en mesure de ne pas le laisser s’installer dans son train-train.

Victoire zlatanée

Oui mais voilà, le leader ne l’est pas pour rien. Et comme à chaque fois que Paris a pu voir se craqueler ses défenses, Paris réagit. Et le scénario du match se dessine. En grande majorité exaspérante, l’attaque de Laurent Blanc sait également se faire tranchante en quelques mouvements. Suite à une superbe louche de Di María pour Ibra, Sainté évite même le pire et voit ses défenseurs faire le mur sur leur ligne, alors que Lucas s’apprêtait à sceller l’ouverture du score (34e). Mais la mi-temps ayant fait son œuvre, le couperet ne fait qu’attendre son moment pour tomber. Les couloirs mieux gérés, le milieu de terrain vert quelque peu exténué par les efforts, Paris reprend sa vitesse croisière et avance lentement vers la victoire. Un bon débordement d’Aurier, le Zlat’ n’a plus qu’à pousser au fond (62e), et Sainté à ravaler ses ambitions. Car malgré des envies de retour, les Verts savent déjà le match perdu et se cassent les dents sans génie sur une arrière-garde plus solide que dans le premier acte. Le temps pour Ibra de soigner ses stats en se farcissant Ruffier à bout portant, encore une fois, et le PSG peut rentrer aux vestiaires la tête haute. Tout comme les Verts, qui n’auront pas démérité, mais restent à quai malgré cette belle performance. En même temps, le record de 32 matchs sans défaite de Nantes égalé ce soir par le PSG ne demandait qu’à s’acquérir avec un peu de difficultés…

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