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Papy fait de la résistance

Par Swann Borsellino
Papy fait de la résistance

« J’aime où il y a la merde », confiait récemment Patrice Évra à La Provence. Le problème quand on vieillit, c’est que parfois, il y en a partout. Légitimement pointé du doigt comme l’un des maux actuels de l’OM, « Tonton » est en train de devenir « Papy ». Et ce sont tous les petits-enfants phocéens qui trinquent.

Ce serait donner bien trop d’importance à Patrice Évra et pas assez à l’Olympique de Marseille que de penser que le latéral gauche est à lui seul la raison de la piètre mine de son club. L’enfant de Dakar n’est ni responsable de l’absence totale de fonds de jeu de son équipe, ni responsable de la faiblesse individuelle de la quasi-totalité des cadres phocéens depuis le début de la saison. Ce n’est également pas sa faute si les blessures musculaires touchent actuellement en cascade l’effectif olympien. En revanche, le bât blesse un peu plus lorsque l’on s’attarde sur le manque d’agressivité et l’implication parfois relative de ses coéquipiers.

Car à 36 ans et avec un CV long comme les bras de Yohann Pelé, Patrice Évra se revendique comme un cadre. Un homme qui a de la bouteille et qui n’hésite pas à prendre la parole avec Dimitri Payet et Steve Mandanda lorsque la crise couve. Mais un homme qu’un vestiaire rempli d’ego peut parfois peiner à respecter, tant il ne semble avoir aujourd’hui comme bouclier que son passage remarqué et remarquable à Manchester United. En effet, comment pousser ses partenaires à mieux s’impliquer et à jouer à un plus haut niveau quand on ne balaye pas devant sa porte ? Si pendant longtemps, le « Évra bashing » a pu être pénible, la question sur le futur proche du joueur est une urgence vitale pour les dirigeants marseillais. Car si l’OM est sa maison de retraite, « Tonton Pat » est en train de devenir « Papy Évra » . Un grand-père qui perd la boule et qui met mal à l’aise tous ses petits-enfants. Un homme déconnecté de la réalité. Un Patrice loco.

Une pénible agonie

La rentrée scolaire a à peine pointé le bout de son nez que les supporters de l’Olympique de Marseille sont comme des étudiants : en indigestion de Pat’. Sur le terrain comme en dehors. Au fil des semaines, Évra est devenu le symbole des frustrations légitimes ressenties par les amoureux de l’OM quant à la tournure qu’a pris le fameux « Champions Project » . Car au fond, le niveau de jeu de l’arrière gauche est resté le même depuis son arrivée le 25 janvier 2017 : médiocre. Hormis un bon match contre Nice en mai dernier, où il a semblé retrouver son impact physique d’antan et a planté un but, l’international français n’a jamais convaincu ou rassuré à Marseille. Pire, il a systématiquement inquiété. Entre les boulevards laissés dans son dos qu’Aymen Abdennour a arpenté pour la première fois dimanche dernier face à Rennes, le manque d’agressivité et d’apport offensif, Évra montre depuis de trop longs mois qu’il n’est plus dans le coup.

Si l’homme qui répète chaque lundi « I love this game » aime vraiment le foot, alors il doit se poser la question de la suite à donner à ce qui ressemble de plus en plus à une pénible agonie. Car tonton est devenu le papy de monsieur tout le monde. Celui qui refuse de vieillir, d’être malade et qui aimerait vivre toute sa fin de vie planqué derrière le respect qu’on lui doit pour son glorieux passé. Oui, Patrice Évra a fait une carrière exceptionnelle et encore plus au regard de ses capacités initiales. Mais l’heure est venue pour « Papy Pat » d’accepter la seule vérité qui compte finalement dans le football : celle du terrain. S’il clame « ne pas vouloir jouer un match sur deux » , encore faudrait-il qu’il joue tout court. Comme sur les réseaux sociaux, Évra semble déconnecté de toute réalité. Une folie que Rudi Garcia, qui a annoncé assez justement en conférence de presse que son latéral gauche n’était pas le seul à blâmer, ne semble pas vouloir apaiser.

Amavi ou à la mort

Au fond, après avoir incarné les maux bleus en 2010, Patrice Évra est aujourd’hui France Gall : il résiste et cherche perpétuellement à prouver qu’il existe. Malheureusement, son côté « ennemi des médias » , rebelle et sûr de lui, longtemps acceptable, devient aujourd’hui ridicule. Et c’est le rôle du coach et du club de dire stop. Pour que les choses rentrent dans l’ordre, l’OM doit résoudre ses nombreux problèmes un par un. En s’étant attaché les services de Jordan Amavi, les Phocéens pensaient s’assurer une transition tranquille. Ils vont devoir prendre le problème à bras-le-corps, sans quoi la défense phocéenne continuera à prendre l’eau pendant que Patrice la distribue aux sans-abri. Là encore, un mauvais choix : ils préfèrent la Villageoise.

Par Swann Borsellino

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