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Paco Alcácer, l’heure de la revanche

Par Valentin Lutz
Paco Alcácer, l’heure de la revanche

Plus d'un an après avoir quitté le FC Barcelone, où il a vécu deux années difficiles, Paco Alcaćer a l'occasion de prendre sa revanche sur un club qui ne lui a jamais fait totalement confiance. Cette semaine, l'attaquant de 26 ans, en feu depuis le début de la saison, a déjà lancé le match en s'en prenant véhémentement au staff du club catalan : pour le buteur espagnol, l'heure de la revanche est peut-être arrivée.

« Turn around, turn around, turn around / And you may come full circle / And be new here again » , chantait Gil Scott-Heron dans son avant-dernier album, I’m new here. Et c’est une trajectoire circulaire similaire qu’a adoptée Paco Alcácer. Sur le chemin du buteur, le destin a en effet décidé de placer à nouveau le FC Barcelone, adversaire de Dortmund, ce mardi en Ligue des champions. En Catalogne, le buteur espagnol a vécu une expérience difficile, sur laquelle il est revenu cette semaine, amer, au micro de SER Catalunya. « À Barcelone, des gens se sont très mal comportés avec moi, a-t-il déclaré. […]Il était important de voir qu’on me faisait confiance et beaucoup de personnes ne l’ont pas montré. » Mais à Dortmund, Alcaćer a entamé une mue saisissante : pour la concrétiser et boucler la boucle, il ne reste plus qu’à exorciser les vieux démons. L’heure est peut-être arrivée de prendre sa revanche.

C’est la Cata, c’est la Cata, c’est la Catalogne

À Barcelone, où il est transféré en 2016 en provenance du FC Valence pour plus de 30 millions d’euros, Alcaćer, qui n’a alors que 23 ans, ne joue que très peu : au sein d’une équipe qui n’a d’yeux que pour son formidable trio Neymar-Messi-Suárez, le jeune attaquant ne représente que le quatrième choix offensif. En quelques mois, les certitudes et la confiance d’un joueur qui en a pourtant tant besoin se sont envolées. Sur le terrain, les performances d’Alcaćer sont médiocres : inhibé par la pression inhérente au Barça, celui-ci doit même attendre février 2017 pour inscrire son premier but en championnat. Dans une spirale infernale qui ne fait que renforcer le mal-être du joueur, la presse espagnole ne tarde pas à parler de gigantesque « flop » , le public du Camp Nou à le siffler.

À l’été 2017, l’horizon s’obscurcit davantage : si Neymar s’envole vers le PSG pour un pont d’or, le club catalan décide de ne pas faire confiance à celui qu’il avait pourtant acheté pour préparer l’avenir. Au contraire, Josep Maria Bartomeu fait sauter la banque pour Coutinho et Dembélé. De quoi faire reculer encore Alcaćer dans la hiérarchie mise à la disposition du nouvel entraîneur, Ernesto Valverde. Dans ce contexte, l’attaquant ne parvient pas à saisir les rares opportunités de briller et le départ s’impose comme la seule issue viable. Après deux saisons ponctuées de seulement 50 apparitions (37 en championnat, dont 23 en tant que remplaçant) et quinze petits buts (une moyenne respectable d’un but toutes les 138 minutes de jeu), Alcaćer est cédé à Dortmund dans le cadre d’un prêt assorti d’une option d’achat de 23 millions d’euros.

La ré-Ruhr-ection

À Dortmund, Alcaćer retrouve progressivement ses repères sous les ordres de Lucien Favre, fraîchement débarqué après une expérience aboutie à Nice, en qui le buteur trouve un entraîneur qui lui fait confiance. En manque de rythme, l’attaquant espagnol ne retrouve néanmoins les terrains que par étapes, mais ses performances sur le terrain s’améliorent très vite : au cœur d’un système de jeu qui convient parfaitement à son intelligence de jeu, à sa science du placement et du déplacement, et à sa propension à libérer et occuper des espaces, l’ancien paria dépoussière la cartouchière et plante dix-neuf buts en 32 matchs, à une moyenne affolante d’un pion toutes les 86 minutes. Largement suffisant pour convaincre Dortmund de lever son option d’achat, qui paraît soudain dérisoire.

Toujours plus impressionnant, Paco Alcaćer a démarré cette nouvelle saison sur des bases plus folles encore : dix matchs, dix buts, dont six en cinq matchs de championnat, soit un pion toutes les 75 minutes de jeu. C’est bien simple, le joueur de 26 ans est l’un des attaquants les plus en forme d’Europe : pas certain, donc, que le timing soit parfait pour le FC Barcelone, d’autant que sa défense montre depuis le début de la saison quelques signes de fébrilité. À l’occasion du premier match de son club en C1, une compétition dans laquelle il n’a inscrit qu’un but depuis le début de sa carrière, le buteur a l’occasion de prendre sa revanche et de présenter à l’Europe un visage bien différent de celui qui était le sien à Barcelone. Alcaćer is new here.

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