- C1
- 8es
- Francfort-Naples (0-2)
Osimhen, le banger masqué
Face à Francfort (0-2), Victor Osimhen a encore été l'homme providentiel d'un Napoli qui casse toutes les barrières. Avec son buteur à ce niveau-là, l'actuel leader de Serie A peut voir loin en Europe.
Il lui a d’abord fallu une petite demi-heure pour prendre le pouls d’une équipe de Francfort généreuse dans ses efforts. Une fois les présentations passées, Victor Osimhen a montré ce mardi soir au monde entier la confiance qui l’habite en ce moment, et à quel point les filets semblent être un chemin tellement facile à trouver pour lui. Comme un lion sorti de sa cage, le Nigérian a été tout simplement intenable pendant 60 grosses minutes, et a surtout été le grand artisan d’une prestation collective de très haut niveau, qui conforte encore un peu plus le Napoli dans ses certitudes. Dans l’autre rencontre de la soirée, Karim Benzema a aussi brillé, et il n’est aujourd’hui plus si délirant de placer l’ancien buteur du LOSC dans cette caste de joueurs : celle des tout meilleurs d’Europe.
Dans tous les bons coups
L’arme fatale du leader de Serie A l’a d’abord joué en vieux briscard, à savoir en surgissant de manière très maline derrière Tuta, qui a plongé dans le piège et tapé dans le tibia de son adversaire direct au lieu du cuir. Penalty logique, mais Kvara est tombé sur un Trapp des grands soirs. Pas très grave, car Osimhen avait un appétit gargantuesque, et n’a dû patienter que quatre minutes après l’échec de son pote pour se goinfrer. Parfaitement placé dans la surface, il a alors profité de la maestria de Lozano pour mettre les siens devant. Dans la foulée du premier but, le Napoli a bien failli tuer le suspense en appuyant sur le bouton replay : une nouvelle galette de Lozano pour Osimhen, mais celui-ci était finalement hors jeu… Le Nigérian s’est même davantage mué en passeur dans le second acte, où il a parfois tenté de mettre sur orbite Kvaratskhelia, plutôt que de la jouer perso. En bref, une prestation de plus qui illustre parfaitement la panoplie que possède le buteur napolitain, et surtout l’importance qu’il a acquise dans un collectif huilé et destiné à viser toujours plus haut jusqu’à la fin de la saison.
9 buts sur les 10 derniers matchs
Pour le point statistique, Osimhen a inscrit au moins un but lors de ses six dernières sorties, neuf sur ses dix derniers matchs, et même vingt sur ses 24 dernières parties. Tournez-le dans tous les sens : ses chiffres sont absolument dingues. Seul caillou dans la chaussure : sa volonté de jouer tous les matchs le pousse parfois à risquer des blessures évitables. « Si on parle de maturité, on peut prendre sa réaction contre Sassuolo ce vendredi comme un exemple. Il a eu un petit problème, et il a directement demandé un changement », avait apprécié Spalletti la semaine passée, avant de voir son buteur retomber dans ses travers ce mardi, lorsqu’il s’est fait remplacer par Giovanni Simeone en fin de match. « Il était énervé car il voulait encore jouer, mais je l’ai vu se toucher la jambe, et je n’ai pas voulu prendre de risques », a réagi le technicien italien après la victoire à Francfort. Un choix sans doute judicieux, puisque le Napoli aura plus que jamais besoin de son attaquant ces prochaines semaines, notamment lors d’un mois de mars où la Lazio, l’Atalanta et Francfort vont se pointer tour à tour au stade Diego Armando Maradona, pour un enchaînement de matchs qui devrait décider du sort des Partenopei en cette fin de saison. Et il vaudrait mieux que le buteur masqué soit en forme.
Par Alexandre Lejeune