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On était au premier match d’Hambourg en D2

Par Julien Duez, à Hambourg
On était au premier match d’Hambourg en D2

Vendredi, le Hamburger SV jouait le premier match de son histoire en deuxième division depuis la création de la Bundesliga. Un derby du Nord face au Holstein Kiel en guise de mise en bouche d’une saison qui risque d’être très longue. Mais avec un public qui déborde d’amour pour son club, la tâche sera peut-être moins ardue.

Les Hambourgeois terminent leur semaine en suant sous les trente degrés qui accablent la ville hanséatique. Aux abords de la gare centrale, on commence à voir fleurir les premiers drapeaux arc-en-ciel qui rappellent que la parade de la Pride aura lieu le lendemain. Sur le quai du S-Bahn direction Altona, ils se mêlent à quelques écharpes, maillots et t-shirts floqués de trois lettres : HSV.

Trois lettres qui ont rimé pendant 55 ans avec l’élite du football allemand, six titres de champions, trois Pokals, une C1 et même une défunte C2. Rester plus d’un demi-siècle consécutivement en Bundesliga, même le Bayern ne l’avait pas fait. Mais le record du Dino – pas encore battu – appartient désormais au passé. Car cette année, les supporters du HSV troqueront les affiches de gala contre les déplacements dans des petits bourgs, avec une étiquette qui rappelle celle de la Juventus en Serie B : l’équipe à abattre.

De la saucisse, de la bière et des cigognes

Flairant le bon coup marketing, la ligue professionnelle a choisi d’offrir au HSV l’honneur d’ouvrir la saison à venir. Son adversaire du soir s’appelle Holstein Kiel et vient d’une ville avant tout connue pour son équipe de handball, mais surtout distante d’une petite centaine de kilomètres. Première consolation : Hambourg aura son derby du Nord, même en deuxième division. Sauf que, contrairement à Brême, la rivalité avec Kiel est loin d’être exacerbée.

La dernière fois que les deux équipes se sont affrontées en championnat, c’était dans les années 60… et la Bundesliga n’existait pas encore ! Sur le chemin qui mène au Volksparkstadion, il n’est d’ailleurs pas rare de croiser des maillots des Störchen (les cigognes en VF) au milieu de ceux du HSV. Mieux encore, certains taillent une bavette ensemble autour d’une bière fraîche et d’un hot-dog dégoulinant de sauce.

Cela n’a pas empêché la police de déclarer le match comme étant à risques. Une ribambelle de combis et de robocops accompagnent donc les supporters sur le chemin vers la gigantesque enceinte de 57 000 places qui lancera une nouvelle année de la « meilleure D2 du monde » , comme les Allemands aiment l’appeler. Au fur et à mesure que les hectomètres sont avalés, la foule se fait de plus en plus compacte. Est-ce vraiment un match de l’antichambre qui s’apprête à se jouer ?

« C’estsold-outdepuis l’annonce de la rencontre » , glisse un type moustachu. Un autre enchaîne : « Le parcage est plein ! 10 000 personnes ! » Exagération ? À peine. Les supporters de Kiel ont manqué la montée en Bundesliga d’un cheveu après avoir perdu en barrage contre Wolfsburg. Le sentiment de revanche est encore là. Et bien qu’ils ne partent pas favoris, ils entendent bien montrer au Dino de quoi sont capables les petites cigognes.

Tout reste à faire

Une fois la micro-cérémonie d’ouverture achevée, « Hamburg meine Perle » (Hambourg, ma perle, l’hymne du HSV) résonne dans tout le Volksparkstadion, plein comme un œuf. La Nordtribüne, où sont rassemblés les ultras, déploie alors un tifo-voile majestueux qui annonce la couleur pour la saison à venir. « C’est l’histoire d’une équipe qui tombe. Mais l’important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage. En avant le HSV ! » , peut-on lire de part et d’autre de l’animation sur laquelle trône un Vincent Cassel défiant le reste de la concurrence.

Car pour tous les observateurs, une chose est sûre : Hambourg doit finir champion, ou en tout cas remonter directement. Pour ce faire, les hommes de Christian Titz peuvent compter sur un soutien populaire hors-norme : depuis sa relégation, le club a enregistré pas moins de 7500 nouvelles cartes de membres.

Le HSV démarre la rencontre en patron, emmené par son capitaine Lewis Holtby qui remplace l’habituel Aaron Hunt, blessé. Holtby et Hunt, deux noms qui sonnent comme le symbole de la fidélité à un club ayant besoin de figures de référence pour encadrer les jeunes sortis de l’académie, tranchant ainsi avec la tradition d’un recrutement centré sur des gros noms plutôt qu’un projet de jeu. Hélas, les automatismes ne sont pas parfaitement en place et Hambourg manque d’efficacité face à des Kieler qui misent tout sur le contre. Le score nul et vierge de la mi-temps est mérité.

Mais en seconde période, les visiteurs rappellent qu’ils ont tenu le crachoir tout au long de la saison précédente et sortent l’artillerie lourde dès l’heure de jeu. Le HSV est cueilli à froid et s’incline finalement 3-0. Sur la route du retour, la cohorte de supporters – dépités mais pas abattus – a quelque chose de magique. Malgré des début ratés, ils seront à nouveaux tous là dans deux semaines. Ils savent en effet qu’ils sont porteurs d’une mission : empêcher une légende du football allemand de mourir.

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Par Julien Duez, à Hambourg

Photos : JD

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Gotoku Sakai

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