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On était à la première édition de l’Ultimate Five

Par Steven Oliveira, au Five Paris 18
On était à la première édition de l’Ultimate Five

Fan de five, l’humoriste Kheiron a décidé de créer un nouveau sport : l’Ultimate Five. Un croisement entre le five et Intervilles. Les vachettes, Robert Wurtz et Nathalie Simon en moins. On était à la première édition.

Tables de massage avec kinés à disposition, échauffement avec et sans ballon, capteurs sur le mollet, caméras, photographes, entrée sur le terrain en mode Ligue des champions, hymne… Non, cette scène ne s’est pas produite au Stade de France ou au Parc des Princes, mais au Five Paris 18 sur les toits de la capitale où a eu lieu la première édition de l’Ultimate Five. Et si le dispositif autour de la journée est le même que lors d’un match entre joueurs pros, ce qu’il se passe sur le terrain n’a rien à voir ou presque avec un five traditionnel. Si ce n’est concernant les règles, comme l’interdiction de toucher les rambardes ou d’entrer dans la surface de réparation pour les joueurs de champ.

« Kheiron est un vrai malade de five »

À l’origine de ce projet d’Ultimate Five, on retrouve l’humoriste Kheiron : « Je joue beaucoup au five, j’en fais trois par semaine. Et en même temps, j’adore l’humour, que ce soit sur scène ou au cinéma, donc j’avais envie de mêler mes deux passions. On a donc créé ce concept d’Ultimate Five qui est une sorte d’Intervilles dans le five avec des épreuves plus bizarres les unes que les autres. » Et pour tester ce concept, celui qui hurlait « Baise-laaaaaaaa » dans Bref a organisé trois matchs avec plusieurs guests. Au menu, des animateurs (Karim Bennani, Paul de Saint-Sernin, Mehdi Maïzi, Cartman…), des humoristes (Jason Brokerss, Kyan Khojandi, Vérino…), des Youtubeurs (Pierre Croce, Benjamin Verrecchia, Today it’s Football…) ou encore des influenceurs (Vincent Queijo, Paul Kabesa…), mais aussi des gardiens recrutés pour leurs talents. Autant de joueurs aux niveaux différents qui ont tous un amour du foot et qui ont déjà reçu un WhatsApp de Kheiron en pleine nuit pour organiser un five, comme le raconte le journaliste rap Mehdi Maïzi : « Kheiron est un vrai malade de five. Il envoie des WhatsApp à tout le monde, je ne sais même pas le temps que ça lui prend d’organiser des five. En tout cas avec le Covid, comme beaucoup de gens, j’ai très peu fait de sport, et du coup, grâce à Kheiron et parce que j’aime bien jouer au foot, ça m’a remis dans cette dynamique. »

Pourtant, Kheiron ne se considère pas comme un amoureux du football : il n’en a pas fait plus jeune, n’en regarde à la télé que de temps en temps – « Je préfère toujours faire que voir. Je préfère faire des films qu’aller au cinéma, être sur scène qu’aller au théâtre, jouer au five que regarder des matchs » -, et n’a même jamais joué sur un terrain à 11. Pire, le réalisateur de Nous trois ou rien a découvert le five il y a deux ans à peine : « Et encore, je me suis fait les croisés assez tôt, donc j’ai perdu un an. Mais moi qui suis hyperactif, j’ai du mal à me concentrer, le five est l’un des seuls moments où je peux avoir l’esprit focus pendant deux heures non-stop, donc j’adore. C’est devenu une passion. Je m’arrange toujours pendant mes tournées pour être à Paris entre les créneaux pour faire un five. » Ce qui n’est pas le cas de tous ses invités de la journée, à l’image de l’animateur radio Cartman : « J’adore le five, mais le problème, c’est que j’ai 44 ans et qu’à cet âge-là, le five, ça te nique la gueule. Donc maintenant, je fais des sports de vieux. Mais là, ce qui m’a surtout plu, c’est que ce n’est pas du vrai five… » Celui qui se compare sur un terrain à « Candela, mais de maintenant » et qui est un fanatique de Carlos Mozer, a raison de le rappeler : l’Ultimate Five est aussi l’occasion de passer un bon moment. Même si les critiques sur l’arbitrage, les poings serrés à chaque but et les coups d’épaule montrent que tous sont quand même venus pour repartir avec la victoire.

Bandeaux sur les yeux, gants de boxe et Usain Bolt

Concrètement, un match d’Ultimate Five est réglé comme du papier à musique. L’arbitre siffle toutes les 2 minutes 30 pour effectuer les changements et annoncer la prochaine règle. Des gages qui peuvent rapporter gros (but compte double, but compte triple, équipe en supériorité numérique), d’autres qui sont là pour assurer le spectacle (Bubble foot, bandeaux sur les yeux pour tout le monde avec ballon sonore, hurler un mot qui commence par A ou E avant de faire une passe ou une frappe, mains dans le dos pour tout le monde), et d’autres qui sont plus contraignantes pour le joueur concerné (gants de boxe pour le gardien, joueur de champ dans les cages, gilet lesté pour un joueur, déguisement de sumo, joutes gonflables pour le goal). Et si ces gages peuvent donner lieu à des situations improbables comme un arrêt de gardien de la tête – ses mains étant dans le dos -, sur le terrain, chacun joue comme il a l’habitude de jouer : Paul Kabesa régale, Vincent Queijo envoie des pralines et Kheiron court partout.

En même temps, il avait prévenu : « Je me donne beaucoup, je cours beaucoup, je suis très mobile. J’essaye d’être toujours démarqué. Je n’ai aucune technique, je joue toujours en deux touches de balle maximum, très simplement. Je joue plus sans ballon qu’avec ballon. Je suis pivot offensif, toujours derrière à faire des appels, contre-appels. Si je devais me comparer à quelqu’un, je dirais Pippo Inzaghi. » Un Pippo qui fait des passes décisives et qui a surtout la vitesse de Kylian Mbappé. Car la fin du premier match a surtout été l’occasion de regarder le résultat des capteurs sur leurs mollets. « Ce sont des capteurs qui vont nous donner toutes les statistiques techniques et physiques (nombre de kilomètres, nombre de sprints, de passes, de tirs, vitesse de sprint, etc.) pour que chacun ait une vision globale de sa performance, explique Quentin, commercial chez Footbar. Ce sont des stats brutes, hors buts et passes décisives. Donc un joueur qui a travaillé dans l’ombre peut être mieux noté qu’un joueur qui aura campé devant et mis cinq buts. » Et le résultat est sans appel : Kheiron a été celui qui a envoyé la plus grosse pointe de vitesse à 22,2 km/h, et Vincent Queijo a dégainé la plus grosse frappe à plus de 90 km/h. Sans que l’on sache si tout cela a été réalisé dans une bulle ou avec les yeux bandés.

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Par Steven Oliveira, au Five Paris 18

Crédit photo : © Ayoub Benkarroum

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