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On connaît (enfin) le Sanson

Par Florian Cadu
On connaît (enfin) le Sanson

Un peu en retrait lors de son arrivée à l'Olympique de Marseille en 2016, Morgan Sanson semble s'être définitivement installé parmi les cadres de l'effectif de Rudi Garcia. Plus sûr de lui et moins réservé, l'ancien de Montpellier avance plein d'ambitions.

Même s’il part de loin au regard de la concurrence exacerbée, Morgan Sanson y pense sûrement un peu. Peut-être pas tous les jours en se rasant, mais sans doute à chaque fois que la trêve internationale pointe le bout de ses moustaches. Et cela risque d’être d’autant plus vrai depuis la récente et grave blessure de Corentin Tolisso, victime d’une rupture des ligaments croisés du genou droit et absent de longs mois en conséquence. S’il n’est pas franchement toléré de se réjouir du malheur d’autrui, la vérité n’a pas à être mise de côté : le Munichois sur le flan, c’est une place au milieu de terrain qui se libère au sein de l’équipe de France.

Dès lors, pourquoi le Marseillais n’aurait pas le droit d’y croire ? Pourquoi ne pourrait-il pas s’imaginer s’entraîner en bleu foncé plutôt qu’en bleu clair derrière Florian Thauvin et devant Adil Rami ? Le bonhomme joue au même poste que le champion du monde à béquilles, a développé une polyvalence similaire (il peut faire le taf en milieu relayeur avancé ou reculé), évolue dans un des plus grands clubs français, y est titulaire, y est bon et dispute la Ligue Europa. Surtout que maintenant, son nom rime enfin avec patron.

Petit frère n’a qu’un souhait : devenir grand

C’est ce dont on pouvait douter lors de sa signature en faveur de l’Olympique de Marseille : arrivé durant l’hiver 2016 sur la Canebière, Sanson débarque avec une réputation de gentil premier de la classe dans une immense cour bruyante remplie de grandes gueules. Si les qualités du discret garçon ne sont pas remises en cause, son adaptation dans ce nouvel environnement empli de pression et d’excès laisse songeur. Le petit Morgan semble en effet être attaché à la quiétude et au calme. En réalité, il cherche un moyen de s’en détacher pour grandir.

« Beaucoup de gens ne me voyaient pas à Marseille à cause de ma mentalité, de ma tranquillité, c’est vrai. Je suis assez simple, posé, ce n’est pas toujours le cas ici. Mais c’est exactement ce que je voulais : me mettre en danger, dévoile-t-il dans les colonnes de L’Équipe.J’ai eu des contacts avec des clubs comme Lyon ou Monaco, à l’époque, mais j’ai préféré aller à Marseille pour voir ce que j’avais dans le ventre. J’avais besoin de me confronter à cette pression, à cette passion.(…)Je savais où je voulais aller, mais c’est vrai que j’ai pris la décision de venir ici pour me tester. J’avais besoin de voir si j’avais du caractère et des cojones. »

Cadre parmi les internationaux

Bien sûr, la mue a réclamé du temps. Un peu en retrait lors de ses premiers mois (malgré de nombreuses titularisations), Sanson prend ses marques. La saison suivante, l’ancien de la Mosson s’installe doucement, mais sûrement, en suivant une trajectoire linéaire, au sein de l’effectif olympien. Gars sûr de Rudi Garcia (33 matchs en Ligue 1, 17 en Ligue Europa !) qui l’utilise à différents postes, l’ex du Mans prend véritablement confiance, devient plus décisif (douze buts toutes compétitions confondues, quatre passes décisives), apparaît davantage taulier dans ses relations avec ses partenaires et confirme qu’il peut faire affaire avec l’OM. Jusqu’à devenir véritablement incontournable actuellement (au-delà de ses deux assistsen cinq journées), faisant définitivement partie des cadres avec Dimitri Payet, Thauvin, Rami, Steve Mandanda ou Luiz Gustavo. Que des internationaux…

Alors, à lui le tour ? « Quand je vois Tiémoué Bakayoko, Rabiot, Coco Tolisso qui étaient avec moi en Espoirs, ça me donne envie d’y aller. Si eux y sont et que je n’y suis pas, ça veut dire que je dois peaufiner certains points, soulignait-il très justement en mars 2017 pourLa Provence. Ils jouent aussi les coupes d’Europe, donc quand tu es bon, tu es plus apte à être appelé en équipe de France. Le fait de les voir me donne envie d’être de la partie et de pouvoir goûter un jour à cette équipe de France.(…)Ça fait partie de mes objectifs à moyen terme d’y être un jour. » Quoi de mieux que la Coupe d’Europe, justement, pour que le beau gosse de 24 ans attire le regard de Deschamps ?

Par Florian Cadu

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