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« Neymar, casse-toi ! »

Par Maxime Renaudet
«<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Neymar, casse-toi !<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Les banderoles aperçues dimanche soir au Parc des Princes lors de la réception de Nîmes sont formelles : les supporters du PSG veulent que Neymar quitte le club.

Pour le retour de la Ligue 1 au Parc des Princes, le virage Auteuil a ardemment manifesté son mécontentement à l’égard de Neymar en insultant celui qui souhaite quitter le club après un mois de juillet plus que mouvementé. Entre manque de respect à l’égard de l’institution, comportement extra-sportif « limite » et ode à la remontada, le prodige brésilien est devenu officiellement indésirable aux yeux des ultras parisiens. Pourtant, Neymar a été défendu pendant deux ans, même quand l’indéfendable n’était pas loin et que son comportement n’avait rien de différent de celui d’aujourd’hui. Comme si la direction du club avait besoin de l’aval du public pour acter son divorce avec sa star brésilienne.

De l’encre et du sang

Ce dimanche soir, avant que les hommes de Thomas Tuchel ne retournent Nîmes (3-0), le virage Auteuil a exprimé avec véhémence son avis sur le dossier Neymar. Une première depuis l’arrivée du Brésilien dans la capitale à l’été 2017. Avant l’entrée des joueurs sur la pelouse, des « Neymar hijo de puta » ont été entonnés par le Collectif Ultra Paris (CUP), marquant un point de non-retour entre l’idole du Parc et ses hôtes. Si les supporters parisiens auraient pu faire l’effort de traduire l’invective en portugais, les banderoles déroulées par la suite ne nécessitaient aucune interprétation.

Après un « Neymar, casse-toi ! » sans détour, les fidèles d’Auteuil a tenté de faire dans l’humour pour tacler celui qu’ils défendaient lorsque ses adversaires et les médias lui demandaient d’arrêter d’en rajouter. « Se faire taper par une pute n’arrive pas qu’en remontada, tu t’en souviens ? » s’interrogeait le virage parisien, non sans une dose d’ironie à l’égard des propos tenus par la nouvelle brebis galeuse du Parc. Si son départ est encore loin d’être acté, le divorce semble quant à lui définitivement consumé, preuve en est avec le tract distribué ce dimanche par les Parias Cohortis MMXIII du virage Auteuil : « Nous, Parias Cohortis MMXIII, serons particulièrement vigilants quant au traitement du cas Neymar aussi capricieux qu’outrancier et qui, à n’en pas douter, restera le joueur le plus mal élévé de l’histoire du PSG. […] Fous de la capitale et du PSG, fous du maillot Hechter, fous du Parc des Princes et de notre V.A qui, à l’aube de ses 30 ans, n’attend qu’une chose : sentir son béton trembler au rythme d’un Neymar conspué. »

Une institution en manque d’éducation

Alors oui, Neymar est une diva. Mais cela ne date pas d’hier et en ce sens, la haine déversée par une partie du Parc donne presque raison à celui qu’on annonce de retour en Liga avant la fin du mercato d’été. Si ces messages servent l’intérêt du Brésilien, ils font surtout officiellement de lui un indésirable, ce que ne manquera pas de relever le Barça et le Real, attentifs à la situation du joueur de la capitale. Les supporters et la direction réclament depuis plusieurs années du respect à l’égard de l’institution parisienne. Mais cette dernière ne devait-elle pas en devenir une en montrant, justement, qu’elle est capable de gérer une star de ce calibre ? L’exemple du Real et du Barça, capables de gagner tout en gérant à merveille l’égo de Ronaldo et Messi, montre bien que le PSG n’est pas encore capable de mettre dans de bonnes conditions ce genre de joueurs.

Pourtant, pour transformer le PSG en une véritable institution et mettre de l’ordre dans le vestiaire, le club de la capitale a parié cet été sur le retour de Leonardo, encensé dimanche soir par les ultras parisiens qui lui ont adressé une banderole pour son retour au Parc des Princes. Sauf que depuis le come-back du directeur sportif brésilien, l’affaire Neymar n’a pas vraiment été résolue, et elle continue même de polluer l’atmosphère médiatique qui encercle le champion de France. Les supporters parisiens considèrent l’ancien Barcelonais comme le joueur le plus mal élevé de l’histoire du club, mais oublient sans doute, par exemple, le jour où Mateja Kezman a jeté son maillot sur la pelouse du Parc avant d’aller s’asseoir sur le banc. Ils omettent aussi qu’au milieu de ses arabesques de génie, Ronaldinho avait lui aussi montré des signes de paresse et de suffisance quand il ne faisait pas monter une prostituée dans sa chambre lors d’une mise au vert. L’achat de Neymar était un défi de taille pour le PSG, en soif de légitimité. Deux ans plus tard, le joueur se retrouve conspué par ceux-là même qui s’agenouillaient au moment de son arrivée. Les supporters parisiens sont aujourd’hui perdus quelque part entre l’ambition et la quête d’une institution digne de ce nom. Le genre de situation qui laisse de la place aux paradoxes. Ils visent ainsi encore une fois cette saison une victoire finale en Ligue des Champions, mais leur plan pour y parvenir est, avant toute autre chose, de se séparer de l’un des meilleurs attaquants du monde. Et tant pis si Neymar a cruellement manqué lors des deux dernières éliminations européennes du PSG.

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