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Naples-Juve, l’histoire sans fin

Par Adrien Candau
Naples-Juve, l’histoire sans fin

Archi dominateur en seconde période face à une Juve complètement apathique, le Napoli a pourtant dû se résigner à s'incliner une fois de plus ce dimanche face aux Piémontais (1-2) après avoir notamment manqué le penalty de l'égalisation en fin de partie. La marque d'un club qui ne semble décidément pas parvenir à se débarrasser de son complexe face aux Bianconeri.

Il faut croire que c’était écrit. À la 84e minute de jeu, Lorenzo Insigne dépose délicatement le ballon aux onze mètres. Son Napoli, mené deux buts à un par la Juventus, mais impérial en seconde période, vient de se voir accorder un penalty. Il Magnificoa le regard fuyant, les épaules légèrement voûtées. En face de lui, Wojciech Szczęsny fait mumuse avec sa barre transversale. Comme si le portier polonais savait déjà la fin de l’histoire. Qu’importe, Insigne feint de l’ignorer pour commencer sa course d’élan. Et frappe le poteau. Le San Paolo gronde de fureur. Cette fois-ci, Naples a définitivement laissé passer sa chance de recoller au score. Rideau.

Domination totale

À se demander ce que le Napoli d’Ancelotti aurait pu faire de plus pour faire trébucher cette Juventus-là. Surtout en seconde période, où les Bianconeri n’ont purement et simplement pas existé face à la machinerie collective déployée par les Azzurri. Reboostés par l’expulsion de Pjanić à la 48e minute de jeu, qui a ramené Piémontais et Napolitains à 10 contre 10 (Alex Meret ayant déjà vu rouge en début de rencontre), les poulains de Carlo Ancelotti ont tout bien fait. Ou presque.

Allan et Fabián Ruiz avaient la patte sur le milieu, les percussions de Zieliński et Insigne ont fait souffrir le martyr aux ailes des Juventiniet Callejón a fort logiquement réduit le score à l’heure de jeu. La suite ? Les Napolitains ont enquillé les tirs (21 contre 6), privé la Vieille Dame de ballons (63% de possession) et empilé les corners (12 contre 4). Pour finalement… s’incliner, encore une fois. Injuste ? Peut-être. Surprenant ? Pas vraiment.

Cercle vicieux

Car ce n’est pas la première fois que Naples réalise une partie convaincante face aux Juventini, pour finalement devoir courber l’échine au coup de sifflet final. Ces dernières années, les Partenopeiont livré des copies de qualité diverse face à la Vieille Dame, mais ils ont parfois déployé un football autant (voire plus) sophistiqué que celui de la Juventus. Pour un résultat nul, sur le plan comptable. L’illustration la plus récente ? Le match aller entre les deux équipes à l’Allianz Stadium en Serie A cette saison, où les Azzurri avaient mené au score rapidement, regardé les Piémontais dans le blanc des yeux avant de sombrer à la suite de l’explosion de Mário Rui peu avant l’heure de jeu.

Regrettable alors que la Juve ne menait encore que deux buts à un et que la rencontre, plutôt équilibrée, était loin d’avoir encore donné son verdict. Problème : ce 29 septembre dernier, Naples avait cédé face à une Juventus qui avait déroulé cliniquement et habilement son football. Rien à voir avec la Vieille Dame de ce dimanche soir, complètement stérile offensivement et pétocharde au point d’évoluer si bas qu’elle en a rendu fou Massimiliano Allegri sur son banc de touche.

Mystique de la lose

Face à ces Bianconeri résolument à côté de leurs pompes, le Napoli aurait probablement dû arracher le nul. Au minimum. Mais il s’est comme laissé contaminer une fois de plus par cette mystique de la losequi lui semble chevillée au corps. Comme quand Kévin Malcuit a offert une passe en retrait suicidaire à Cristiano Ronaldo. De quoi permettre à la Juve de faire coup double, en condamnant Alex Meret à commettre une faute synonyme de rouge direct puis à Pjanić d’ouvrir le score dans la foulée sur coup franc.

Le coup de grâce fut ensuite évidemment ce penalty, venu récompenser une seconde période où la domination napolitaine avait été totale, mais manqué par Insigne. Une histoire de petits détails, souvent les mêmes, qui font toute la différence entre le Napoli et la Juventus. Et tant que les hommes de Carlo Ancelotti ne parviendront pas à régler d’une façon ou d’une autre ces bugs dans la machine, une certitude demeure : ces matchs entre la Juventus et Naples auront tendance à accoucher d’un scénario déjà vu et revu.

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