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Naples-City : la bataille du pressing

Par Adrien Candau
Naples-City : la bataille du pressing

Le match aller avait été annoncé comme une guerre sans merci pour la possession de balle, entre deux formations qui aiment monopoliser le cuir. Un style de jeu lié à la capacité de City comme du Napoli à construire sereinement de derrière. Un exercice pour lequel les Sky Blues semblent mieux armés que les Partenopei.

Asphyxiés. Si les Napolitains sont repartis de Manchester City il y a deux semaines après avoir encaissé une défaite honorable, ils n’oublieront pas de sitôt la première demi-heure cauchemardesque que leur ont fait subir les Citizens. Trente minutes de souffrance, où le Napoli de Sarri n’a pas vu le jour, City tuant dans l’œuf toute possibilité pour les Partenopei de relancer proprement depuis leurs bases arrière. La faute à la pression étouffante que les attaquants des Citizens ont imprimé sur la défense des Azzurri.

Naples face à ses limites

Pour tenter d’inverser la tendance ce mercredi au San Paolo, nul doute que Maurizio Sarri s’est repassé en boucle la vidéo du match aller. Une rencontre qui, si elle s’est nettement équilibrée par la suite, a vu Guardiola remporter sa première manche face au technicien napolitain en gagnant la bataille du pressing. Car pendant le premier tiers du match, Naples n’a pas existé. Tout simplement parce que la charnière centrale des Partenopei, étranglée par le bloc compact et agressif de Guardiola, n’a pas pu dégager de solutions de passes vers ses milieux de terrain. Les chiffres sont impitoyables avec les Azzurri. Lors des trente premières minutes, City a réussi à tirer pas moins de neuf fois au but, marquant deux fois. En étouffant la sortie de balle napolitaine, les Sky Blues ont également monopolisé le cuir, un paramètre essentiel dans un sommet entre deux équipes qui font de la maîtrise du ballon un ingrédient déterminant de leur jeu respectif : City a ainsi confisqué la gonfle 63% du temps lors de la première demi-heure, un chiffre qui monte même à 74% du temps dans le premier quart d’heure.

De quoi ramener sur terre ce Napoli, qui survole jusqu’ici la Serie A, mais n’est bien entendu pas exempt de faiblesses qui se feront plus visibles à l’heure d’affronter les plus grandes formations continentales. Face à City, ce sont donc les limites techniques de l’arrière-garde napolitaine qui sont apparues au grand jour : Raúl Albiol et Kalidou Koulibaly ne sont pas précisément réputés pour leur qualité de relance, tandis que le jeu au pied de Pepe Reina alterne entre le bon et le moins bon. Sur les côtés de la défense, seul Faouzi Ghoulam fait régulièrement démonstration de sa capacité à se sortir du pressing adverse pour combiner dans les petits espaces, son homologue à droite Elseid Hysaj se distinguant surtout par son volume de jeu conséquent sur les ailes.

Blockbuster contre film d’auteur

Un plafond de verre technique auquel se heurte inévitablement Sarri. Bien qu’important, le budget avec lequel le Mister partenopeo doit composer est relativement serré. Le mercato estival quasi atone des Napolitains en atteste : ces derniers ont recruté seulement Adam Ounas pour dix millions d’euros, sans se donner l’opportunité de renforcer un secteur défensif souvent identifié par les observateurs italiens comme le talon d’Achille de leur formation. Voilà donc Sarri contraint de bricoler avec une arrière-garde dont quatre des cinq titulaires (portier compris) étaient déjà des cadres de la défense de Naples quand son prédécesseur, Rafael Benítez, était à la tête du club de Campanie.

Un problème qui ne se pose évidemment pas à Pep Guardiola. Si Naples a des airs de séduisant film d’auteur piloté par Aurelio De Laurentiis, un président ambitieux, mais aux fonds limités, City ressemble plus à un blockbuster à l’américaine, qui n’a pas à regarder à la dépense. L’ex-prophète du Barça a ainsi pu remodeler en à peine plus d’un an la défense des Citizens pour qu’elle puisse mettre en application ses principes de jeu. Depuis 2016, les Sky Blues ont notamment aligné les millions pour recruter Ederson Moraes, un portier spécialiste du jeu au pied, John Stones, un stoppeur pas embarrassé avec le ballon, et Kyle Walker, latéral offensif aussi bon passeur que dribbleur.

Et si, à l’image de City, Naples fait d’un pressing incessant l’une des clés de son jeu, l’arrière-garde des boys de Guardiola a démontré avoir les armes nécessaires pour exister face aux courses de Mertens, Callejón et Insigne. À l’heure d’analyser le match, Sarri ne disait pas autre chose : « À l’aller, les trente premières minutes ont été difficiles, nous leur avons facilité la tâche. Nous n’avons pas pressé assez. Ils ont de très bons joueurs et nous ont contournés facilement. » S’il estime ses hommes un ton en dessous techniquement, le Misternapolitain n’est cependant pas du genre à rendre les armes : « Depuis plusieurs mois, City est la meilleure équipe d’Europe. Mais la C1 est la plus grande des compétitions et nous devons l’aborder avec orgueil. Ce sera dur, mais on leur fera face avec fierté et un vrai esprit de confrontation. » Tout en gardant en tête qu’un bon film d’auteur peut parfois rivaliser au box office avec la plus pharaonique des superproductions.

Par Adrien Candau

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