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Nantes, le complexe rennais par Vahid

Par Florian Manceau
Nantes, le complexe rennais par Vahid

Voilà neuf matchs que Nantes n'a plus battu Rennes, son dernier derby gagné remontant au 29 septembre 2013. Les Canaris, qui vont beaucoup mieux depuis l'arrivée de Vahid Halilhodžić, comptent donc sur les méthodes du technicien bosnien pour stopper cette humiliante série. Et tant pis s'ils doivent souffrir.

« L’esprit de la gagne a un peu disparu ici. Je fais tout pour imposer la culture du travail, la culture de la gagne. Le FC Nantes est un monument du football et pas seulement en France. Pour le moment, on est un petit peu loin. » Début octobre, Vahid Halilhodžić était nommé nouvel entraîneur de Nantes, succédant à Miguel Cardoso, et n’attendait pas pour balancer aux journalistes le fond de sa pensée. Le Bosnien est comme ça : lorsqu’il a quelque chose à dire, il ne passe pas par quatre chemins. Et au moment où les Canaris pointaient à l’avant-dernière place du championnat de France avec une seule victoire en Ligue 1 au compteur, personne ne pouvait franchement le contredire.

Un peu plus d’un mois plus tard, tout va mieux. Tant concernant les résultats que dans l’atmosphère régnant à la Jonelière. Car si l’unique chemin de communication by Coach Vahid est parfois dur à cerner, celui emprunté par ses poulains sur le terrain semble pour l’instant le bon. Les joueurs ont retrouvé le plaisir de taper dans le ballon, les tremblements de filets adverses se multiplient (au contraire de ceux de Ciprian Tătăruşanu), et les succès convaincants s’enchaînent. En témoignent cette dixième position et cette série de quatre victoires consécutives (quatorze pions marqués pour un seul encaissé !), Coupe de la Ligue comprise.

Souviens-toi l’été 2013

Sauf que maintenant, c’est un déplacement à Rennes qui les attend. Et qu’en parlant de série, la suivante ne parle pas en faveur des Nantais : voilà neuf rencontres d’affilée (toutes en championnat) que les Canaris ne parviennent pas à vaincre leur rival. Avec cinq défaites et quatre nuls dans les dernières confrontations, Emiliano Sala et ses potes doivent programmer la machine à remonter le temps au dimanche 29 septembre 2013 pour retrouver trace d’une défaite des Rouge et Noir (3-1). C’était au Roazhon Park, à une époque où le FCN (dirigé par Michel Der Zakarian) s’appuyait sur Filip Djordjevic en attaque, Jordan Veretout au milieu, Papy Djilobodji en défense et Fabrice Pancrate sur le banc. Dans le camp d’en face, Philippe Montanier était sur le banc, accompagné de Tiemoué Bakayoko ou Romain Alessandrini, et Jonathan Pitroipa représentait le principal danger.

Cet après-midi-là, les joueurs actuels d’Halilhodžić ne l’ont sans doute pas en mémoire, mais sont bien conscients des statistiques qui font bien rigoler le Stade rennais. Et si un derby se suffit souvent à lui-même en guise de motivation, les chiffres et la méthode Vahid corroborent encore un peu plus leur état d’esprit guerrier. « Les statistiques sont faites pour évoluer, a souligné le technicien en conférence de presse, comme un avertissement. Ce sera un match assez costaud avec de l’engagement physique et des duels. Il y aura un peu de piment qui donnera davantage d’envie de gagner. Il faut se préparer mentalement, psychologiquement, et ne pas tomber dans l’excès de confiance ou d’agressivité. Je reste très prudent sur beaucoup de choses, mais la détermination pour gagner le match doit être très présente. »

Vahid souhaite monter, Sabri ne veut pas sauter

Et Halilhodžić de poursuivre : « J’ai déjà discuté avec les joueurs au fil de la semaine pour leur rappeler qu’on n’a encore rien fait.(…)Quand il y a une petite variation, on recadre. C’est obligé pour ne pas tomber dans le relâchement. Je suis vigilant. » Autrement dit, la rigueur légendaire de l’entraîneur est fixée à un niveau extrême, les joueurs sont maintenus sous pression aussi bien psychologique que physique, tirent la langue à l’entraînement… mais seront ravis de courir en terre ennemie, avec la réelle détermination de faire tomber le voisin.

Suffisant pour faire, cette fois, la différence ? Pas dit. Parce que dans l’autre clan, l’urgence est également de mise. Non pas d’un point de vue historique, mais pour la réalité sportive du moment : avec deux victoires seulement sur leurs dix dernières parties, les Bretons ne se montrent pas à la hauteur de leurs ambitions et placent Sabri Lamouchi dans un siège low-cost. Lequel deviendrait encore plus inconfortable s’il devenait le premier tacticien à perdre contre Nantes depuis cinq ans.

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