S’abonner au mag
  • Italie
  • Serie A
  • J16
  • AS Roma/Milan AC
  • Portrait

Nainggolan ou les exploits du Ninja

Par Valentin Pauluzzi
Nainggolan ou les exploits du Ninja

Radja Nainggolan s'apprête à conclure une année 2014 de très haut vol avec la Roma, non sans quelques écarts de conduite remarqués sur la toile.

Si l’on devait juger les performances annuelles d’un joueur en ne prenant en compte que les prestations individuelles pures et dures sur l’année considérée, Radja Nainggolan ne serait pas loin d’être le meilleur footballeur de l’année 2014 en Serie A. Déjà très bon lors de ses saisons à Cagliari, il a parfaitement appréhendé le passage dans un top club, faisant fi de l’énorme concurrence pourtant présente à son poste à la Roma. Un joueur déjà apprécié en Italie, mais que l’Europe a vraiment découvert cette année. Nainggolan est le prototype du footballeur moderne. Puissant physiquement, à l’aise techniquement, capable de construire et de détruire (avec le titre honorifique de meilleur tacleur européen), passeur et buteur. Il fait tout et bien. À tel point qu’il est en train de mettre un certain Strootman sur le banc même si ce dernier revient d’une longue blessure. Pierpaolo Bisoli, un de ses anciens entraîneurs, le trouve « meilleur devant la défense, même s’il joue très bien en mezzala » . C’est là que Garcia l’utilise depuis un an dans son milieu à trois. Un rendement extraordinaire qui contraste avec ses difficultés à s’imposer avec les Diables rouges, lesquelles s’expliquent aussi par ses écarts de conduite récurrents sur la toile.

« Allo papa bobo »

Nainggolan fait partie de ces footballeurs avec une histoire personnelle difficile qui ont forgé un caractère bien trempé. D’abord une multi-culturalité qui – comme de nombreuses personnes dans ce cas – a certainement créé des petits soucis d’identité. La maman est belge catholique flamande, le papa est indonésien protestant et a d’ailleurs vite plié ses gaules, comme il le raconta à la Gazzetta dello Sport : « J’ai grandi seul avec ma mère, mon père est parti très tôt. Il nous a laissés dans une situation précaire, ce n’était pas facile. » Sa sœur jumelle, Riana, attaquante de la Res Roma qui évolue en D1 féminine, est le portrait craché de Radja. Radja n’est pas seulement le prénom du tigre de Jasmine, cela signifie « roi » en indonésien. Mais c’est bien dans la patrie du Koning Filip qu’il apprend le football, notamment au Koninklijke Beerschot Antwerpen Club à Anvers où il se distingue avec les catégories de jeunes.

Mais c’est lors d’un… échauffement que l’agent suisse Alessandro Beltrami le remarque. Ils noueront des liens très proches, ce dernier devenant le parrain de la petite Claudia. À 16 ans, Nainggolan débarque ainsi en Italie dans un club qui végète en Serie B. Débuts pros à 17 ans, puis explosion trois saisons plus tard avec Stefano Pioli. Très vite, la deuxième division italienne est trop étroite pour lui et il découvre la Serie A avec Cagliari où il s’affirme rapidement. Les entraîneurs se succèdent, mais lui est intouchable pendant quatre années. Les top clubs italiens l’ont vite dans le viseur. Tous les six mois, le feuilleton Nainggolan reprend : Juve, Milan, Inter, Roma ? Cette dernière remporte la mise non sans avoir allongé la monnaie. Prêt avec option d‘achat pour la copropriété, soit 9 millions en tout. Il en faudra probablement sortir une autre dizaine pour l’acquérir entièrement l’an prochain. Mais vu son impact dans le club de la capitale, le jeu en vaut largement la chandelle.

« Dont’feed the troll »

Nainggolan a le vent en poupe et est épanoui dans sa vie professionnelle, que ce soit d’un point de vue individuel ou collectif. Sa progression exponentielle se poursuit sans embûches, et son club, lui, est à la lutte avec la Juve pour le titre. Néanmoins, cette irrésistible ascension est gâchée par des traits de caractère qui virent à l’excès. Passons sur ses tatouages à foison et sa crête d’un goût tout particulier qui font désormais partie des classiques du foot moderne. Difficile en revanche d’ignorer son hyperactivité sur Twitter. Radja est un twittos, un vrai. Du genre qui s’embrouille dès que possible sur la toile. Alors la proximité avec les tifosi et compagnie… Mais quand il se fait troller, il ne se retient pas pour rétorquer. Provoquez-le, insultez-le, et il vous répondra. Choisissez le thème Juve-Roma, et ce sera un jeu d’enfants. Vous écoperez probablement en retour d’un « testa di cazzo » , « vai a fanculo » ou « tifoso di merda » . Un florilège d’insultes d’une tristesse sans nom qui n’a pas l’air de préoccuper la Roma plus que ça puisqu’il continue son festival en toute tranquillité.

Appelé également « Le Ninja » , il fait parfaitement honneur à son surnom puisqu’il a la caresse un peu ferme. En mai dernier, une dispute avec sa femme sur la voie publique a fait le tour des gossips, et pas seulement. Claudia – très active également sur les réseaux sociaux – a fini à l’hosto avec quelques lésions et des excoriations. Tout est visiblement rentré dans l’ordre, mais Nainggolan était bien à deux doigts de finir avec une mise en examen sur le dos pour « maltraitance de la gent féminine » . Les discours sur le respect de la sphère privée tournent vite aux simagrées quand on expose aussi souvent sa vie publique entre selfies et tweets. Il possède toutefois une vraie force intérieure pour faire la part des choses et continuer d’avoir un rendement très élevé sur le terrain. C’est le principal, diront les supporters de la Roma. Certes, mais ça gâche quand même le plaisir.

Dans cet article :
Dans cet article :

Par Valentin Pauluzzi

Articles en tendances

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

20
Revivez France-Belgique (2-0)
Revivez France-Belgique (2-0)

Revivez France-Belgique (2-0)

Revivez France-Belgique (2-0)

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

Italie

13
Revivez France-Italie (1-3)
Revivez France-Italie (1-3)

Revivez France-Italie (1-3)

Revivez France-Italie (1-3)