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Moussa Sissoko, le soldat bien connu

par Steven Oliveira
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Moussa Sissoko, le soldat bien connu

Didier Deschamps a laissé entendre qu'il hésitait entre Moussa Sissoko et Kylian Mbappé pour occuper le couloir droit de son 4-2-3-1, samedi en Bulgarie. Une hérésie ? Pas tant que ça si l'on considère le vécu et le début de saison solides du meilleur joueur de la finale de l'Euro 2016.

À chaque liste de Didier Deschamps, toujours la même rengaine. Que fait encore Moussa Sissoko en équipe de France, alors que Nabil Fekir, Anthony Martial ou encore Tiémoué Bakayoko ont été snobés par la Desch’ ? Et pourtant, la présence de l’ancien Toulousain chez les Bleus n’a jamais semblé aussi légitime que maintenant. D’ailleurs, Didier Deschamps n’a pas vraiment hésité avant de rappeler Moussa Sissoko en sélection, comme il l’a confirmé en conférence de presse : « Il a retrouvé du temps de jeu, il enchaîne les matchs où il est performant. Il a de l’expérience. Il a fait un Euro très performant. C’est un bon soldat comme on dit. À chaque fois, je sais qu’il va répondre présent. »

Pochettino sous le charme

Fan de la première heure de son « soldat » Moussa, Didier Deschamps lui avait pourtant retiré son totem d’immunité lors du dernier rassemblement en août dernier. Il faut dire que le milieu de Tottenham sortait d’une saison à seulement huit titularisations en Premier League avec les Spurs, et il était bien parti pour vivre le même cauchemar cette année. Mais alors, pourquoi ce retour en équipe de France un mois après ? Entre-temps, Paul Pogba s’est blessé, mais surtout, Moussa Sissoko a su se faire enfin accepter par Mauricio Pochettino qui lui a trouvé une place dans son 3-4-3. Plutôt utilisé côté droit par Didier Deschamps, le natif du Blanc-Mesnil a profité des absences de Victor Wanyama et Moussa Dembélé pour revenir à son premier amour : l’axe.

Combatif, box-to-box, polyvalent, l’international français a régalé dans le derby face à West Ham (3-2), avant d’inscrire son premier but avec Tottenham, une semaine plus tard face à Huddersfield. Il lui aura donc fallu une année, mais Pochettino est, lui aussi, tombé sous le charme de la Mouss’ : « Sissoko est différent de Dembélé. Il peut aller vers l’avant sur le côté droit et étirer le bloc adverse. Je suis content parce qu’il apporte quelque chose en plus. Face à West Ham, il a été fantastique. Il a tout réussi et je suis satisfait de son début de saison. » Avant de poursuivre ses éloges au Daily Star : « J’étais plus qu’heureux de le voir rester et de pouvoir lui donner la possibilité de jouer. Ce n’est jamais simple de s’imposer d’entrée, ensuite c’est difficile de jouer, car il y a une pression liée au montant du transfert. Même Zidane a lutté au Real Madrid quand il est arrivé de la Juventus. »

La caution physique du groupe

Même si la comparaison avec le double Z semble un brin flatteuse, Moussa Sissoko partage une chose avec l’actuel entraîneur du Real Madrid : le goût des finales, comme il a pu le prouver face au Portugal en finale du dernier Euro. Et ça tombe bien, cette rencontre face à la Bulgarie résonne clairement comme une finale. Avec en jeu, cette fois-ci, non pas un titre, mais une qualification à la Coupe du monde 2018. Face au Luxembourg, les Bleus ont péché par manque de réussite offensive certes, mais les hommes de Didier Deschamps ont surtout totalement perdu le combat physique. Un domaine dans lequel le joueur de 28 ans règne en maître incontesté.

Désireux de ne pas reproduire les mêmes erreurs en Bulgarie, Deschamps pourrait donc très bien titulariser Moussa Sissoko sur l’aile droite. D’autant plus que les Bulgares sont intraitables chez eux – quatre victoires en quatre rencontres – et que le sélectionneur a noté chez eux « une excellence dans l’attaque rapide » . Alors oui, Sissoko n’a pas la grâce et l’avenir de Kylian Mbappé, mais il a pour lui ses muscles saillants, son mental de guerrier et ses 52 sélections. De quoi pousser Deschamps à succomber à la tentation Moussa. Et, comme lors du dernier Euro, les premiers à critiquer ce choix seront aussi les premiers à entonner : « Il m’entraîne à la Coupe du monde (qui ça, qui ça ?) C’est Moussa Sissoko. »

par Steven Oliveira

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