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Moussa Marega quitte la pelouse après des cris racistes

Par Steven Oliveira
Moussa Marega quitte la pelouse après des cris racistes

Buteur face au Vitória Guimarães avec le FC Porto, Moussa Marega a subi des cris racistes de la part du public du stade D. Afonso Henriques. Résultat, le natif des Ulis a quitté la pelouse sous le regard de ses coéquipiers qui ont tout fait pour l'en empêcher.

Revenir chez son ex n’est jamais une chose facile. Et ça, les joueurs de football en ont l’habitude au moment de voir leurs anciens supporters les accueillir avec des sifflets. Moussa Marega, passé au Vitória Guimarães le temps d’une saison à 13 buts en 2016, n’a donc pas échappé à la règle. Sauf que les sifflets ont très vite laissé place à des cris de singe. Pas de quoi déstabiliser Moussa Marega pour autant, qui s’en va marquer le but du 2-1 à l’heure de jeu d’une jolie pichenette avant de montrer sa couleur de peau au public en réaction à leur bêtise. Le début de dix minutes qui vont voir les supporters balancer des chaises sur l’attaquant de Porto, l’arbitre de la rencontre lui montrer un carton jaune pour provocation à un public qui intensifie alors les cris de singe à l’égard de Moussa Marega. Ce dernier décide alors de quitter la pelouse – malgré la résistance de ses coéquipiers – en adressant un doigt d’honneur plus que justifié en direction du public Bienvenue en 2020.

« Nous sommes Marega »

Après la rencontre, Moussa Marega, habituellement si discret, a sorti la sulfateuse sur son compte Instagram : « Je voudrais juste dire à ces idiots qui viennent au stade pour lancer des cris racistes… allez vous faire foutre ! Et je remercie également les arbitres de ne pas m’avoir protégé et de m’avoir donné un carton jaune parce que je défends ma couleur de peau. J’espère que je ne vous reverrai plus jamais sur un terrain de football ! Vous êtes une honte ! » Les réactions du monde du football ont rappelé que Moussa Marega n’était pas seul dans son combat. Le quotidien portugais A Bola n’a pas hésité à écrire sur sa une « Nous sommes Marega » pour rappeler que ce combat ne devait pas être mené par le seul Marega. Son coach Sérgio Conceição, lui, est encore sous le choc : « Nous sommes complètement indignés par ce qu’il s’est passé. On sait la passion qui existe au Vitória et je pense que la plupart des fans ne se reconnaissent pas dans l’attitude de certaines personnes qui ont insulté Moussa dès l’échauffement. Nous sommes une famille, indépendamment de la nationalité, de la couleur de peau ou de cheveux. Nous sommes tous humains, nous méritons du respect. Ce qui s’est passé ici est lamentable. »

Pourtant, lorsque Moussa Marega a quitté la pelouse, il semblait bien seul dans sa lutte. Et c’est bien cela le problème. Aussi important soit-il dans la course au titre, ce match n’aurait jamais dû se terminer. À moins d’avoir des boules Quies, l’arbitre de la rencontre aurait dû stopper la rencontre bien avant, dès les premiers cris de singe. Et surtout, les coéquipiers de Moussa Marega auraient dû quitter le rectangle vert avec l’international malien. Sauf qu’il ne s’est rien passé de tout cela. Bien au contraire puisqu’ils ont tout fait pour le retenir et l’empêcher de rentrer aux vestiaires. À l’image d’Otávio, particulièrement énervé et déterminé à le faire rester. Et si Marega a calmé le jeu avec le Brésilien ( « C’est mon frère ! Il a juste essayé de me calmer comme un frère et je sais qu’il est avec moi ! » ), il n’en reste pas moins que voir toute l’équipe solidaire du natif des Ulis aurait été une belle avancée dans la lutte contre le racisme.

Un mal profond

Car oui, l’UEFA et la FIFA ont beau enchaîner les messages « No to racism » , le problème est profond. Et n’existe pas seulement en Italie. Il n’y a qu’à voir les réactions au club du Vitória Guimarães pour comprendre le mal qui touche encore le Portugal, comme d’autres pays européens. Car si le club a condamné « toute manifestation de violence, de racisme ou d’intolérance » , le président Miguel Pinto Lisboa a, lui, parlé de « comportements provocateurs qui ont contribué à incendier le spectacle » . Des propos qui ressemblent à ceux prononcés par Leandro Bonucci en avril 2019 lorsque son coéquipier d’alors à la Juventus Moise Kean avait été victime de cris racistes à Cagliari avant de fixer les supporters après son but. L’international italien avait alors balancé que « la faute est partagée, c’est du 50-50. En célébrant de la sorte, Kean s’est trompé. La Curva aussi. Il y a effectivement eu des « buuuu » racistes, mais Moise sait que lorsqu’il marque, il doit penser à exprimer sa joie seulement avec l’équipe et basta. »

De leur côté, les ultras des Conquistadores, les White Angels, se sont fendus d’un communiqué qui mélange bêtise et inhumanité : « Le tifo a été fait, comme toujours, par des noirs et blancs (en référence aux couleurs du club, N.D.L.R.). Fait avec l’amour que nous avons pour notre Vitória, un amour « raciste », en effet, on n’accepte d’être que blanc et noir… Que viennent les amendes et les interdictions de stade. Faites de nous un exemple… unique. Félicitations à la machine de la communication sociale qui n’a vu que le « racisme » contre un joueur et pas le « racisme » de ce même joueur. Nous serons toujours noir et blanc, nous ne serons jamais Marega et Conceição. » Et pourtant, plus que jamais, il faut être Moussa Marega.

Par Steven Oliveira

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