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Monaco sans défense

Par Chris Diamantaire
Monaco sans défense

L'AS Monaco aborde sa saison avec une défense qui pose question, entre faillites individuelles et bloc à reconstruire.

« Il faut que tout change pour que rien ne change. » Si l’AS Monaco a fait sienne depuis longtemps la maxime de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, il y a bien un secteur où le mouvement perpétuel semble s’être figé : la défense du Rocher. Malgré deux recrues – Pierre-Gabriel et Barreca –, le club de la Principauté devrait entamer sa saison avec autant si ce n’est plus de doutes qu’il s’en est construit l’année dernière. La faute à une préparation tronquée par les blessures et le retour tardif des mondialistes, mais surtout à un équilibre global à rebâtir.

La défense sans défense

S’il est impossible d’éluder la gêne que procure désormais chaque apparition de Raggi, l’inexpérience de Serrano ou la baisse de niveau de la charnière Glik-Jemerson, la clé demeure collective. Bruno Irles, ancien défenseur de l’AS Monaco, relève les rouages difficiles à huiler avant chaque reprise : « Ça m’amuse de toujours entendre en début de saison que les défenses ne sont pas prêtes. C’est plus compliqué que ça. On est sur des matchs amicaux, les blocs ne sont pas encore formés, les joueurs ne font pas forcément les efforts les uns pour les autres. Ça va se faire, il y a un équilibre à trouver. » Il était déjà un peu précaire la saison dernière, Monaco compensant sa fragilité (45 buts encaissés en championnat, 16 en Ligue des champions) par une efficacité offensive forçant l’admiration. Des failles défensives imputables à toute l’équipe, note l’ancien directeur du centre de formation de l’ASM : « Quand on parle de défense, il faut toujours voir un peu plus large. Pourquoi Glik et Jemerson ont été si bons l’année du titre ? Parce qu’il y avait Fabinho et Bakayoko pour les protéger devant eux. La défense, c’est tout un équilibre du bloc équipe. »

Mais au-delà des réglages collectifs, forcément plus longs à mettre en place au sein du mouvant effectif monégasque, demeurent des interrogations sur les individualités. Alors que Sidibé et Subašić ont repris tardivement, personne n’a semblé marquer de points en leur absence. Le poste de gardien pourrait être une vraie question dans l’absolu, et il y avait le temps de la poser. Le portier croate, bien que décisif au printemps avec son club et cet été avec son pays, paraît être arrivé depuis un moment au bout de ses capacités. Mais, si Roma a eu son Ruffier, il est peu probable de voir le déclinant Benaglio recouvrer une seconde jeunesse et ainsi jouer un mauvais tour à Suba. Dossier clos. Idem pour Sidibé, qui, sauf complications avec son genou ou départ, devrait tranquillement retrouver son couloir en septembre. Jardim n’aime pas bousculer la hiérarchie et personne ne la bouscule pour lui.

Les occasions manquées

C’était pourtant le moment. Ils étaient trois à pouvoir en profiter et Almamy Touré semblait avoir gagné la bataille. Mais, comme une mauvaise habitude, le Franco-Malien s’est blessé en fin de préparation. Ce qui chagrine forcément Bruno Irles, mais ne l’étonne pas outre-mesure : « Les blessures, c’est très difficile à gérer quand on est un peu intermittent. On est dans un rythme de remplaçant où le niveau d’exigence n’est pas très élevé. Là, il a fait la préparation dans la peau d’un potentiel titulaire. Il a fallu qu’il se batte tous les jours pour montrer qu’il était supérieur. Et je pense qu’il a été un peu en surrégime par rapport à ce qu’il avait l’habitude de faire. C’est ce qu’on remarque souvent chez ces joueurs qui naviguent entre le banc et le terrain. Parfois, ils se relâchent complètement quand ils voient qu’ils n’ont aucune chance de jouer. Et à d’autres moments, ils vont être à 300% parce qu’ils sentent une opportunité et veulent absolument la saisir. Et le corps a du mal à suivre. »

Pierre-Gabriel, peu utilisé en préparation, aura lui une fenêtre de tir à Nantes, Raggi ayant le bon goût d’être forfait. À gauche, Jorge écarté, le match se jouera entre Serrano et la recrue Barreca. L’Italien, au profil plus tape-à-l’œil, sort d’une saison quasi-blanche au Torino. Mais Jardim devrait en faire son titulaire à terme. Seule la défense centrale sera épargnée de la saine concurrence. Pas choquant, mais frustrant pour l’ancien entraîneur de la CFA monégasque : « Je ne suis pas forcément fan de Jemerson. Mais il faut reconnaître qu’en un contre un, il est dans les meilleurs défenseurs du championnat. Après, il a parfois quelques errances tactiques. Le problème, c’est qu’ils ont les mêmes points forts avec Glik. Normalement, on cherche la complémentarité quand on est entraîneur. J’avais un peu le même problème, dans un style opposé, avec Touré et Diallo en jeunes. Ça aurait été parfait une charnière Glik-Diallo ou Touré-Jemerson. Mais avoir une relance propre qui part de derrière, ça n’a jamais été dans le projet de jeu de Jardim. » Qu’importe le style, le seul projet de Jardim sera de gagner ce samedi à la Beaujoire. Sa meilleure défense.

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