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Milner, serial passeur

Par Adrien Candau
Milner, serial passeur

Utilisé à presque tous les postes du milieu et de l'attaque tout au long de sa carrière, James Milner s'est même retrouvé arrière gauche la saison dernière, sous les ordres de Jürgen Klopp. Cette saison, le voilà enfin de retour dans l'entrejeu, où il fait la loi, comme en atteste son statut de meilleur passeur de la Ligue des champions.

Un jour, James Milner s’est sans doute réveillé dans son lit, a jeté par terre son bonnet de nuit aux couleurs de Manchester City et s’est dit qu’il en avait ras le bol. Marre de jouer partout. Marre de boucher les trous. Comme ce 4 janvier 2015, où il se retrouve avant-centre du Manchester City de Manuel Pellegrini lors d’une rencontre de FA Cup face à Sheffield. Un match comme un symbole de la saison de Milner, qui a encore joué aux quatre coins du pré : sur les ailes, dans l’entrejeu, en soutien de l’attaquant et donc, en pointe. Alors, le natif de Leeds prend ses cliques et ses claques direction Liverpool. Où Brendan Rodgers lui a murmuré ce qu’il voulait entendre : « Il veut me voir jouer au milieu, où il pense, comme moi, que je suis le plus à l’aise. Ça a beaucoup joué dans mon choix. »

Klopp : « L’un des cinq joueurs les plus professionnels avec qui j’ai pu travailler »

Manque de pot pour Milner : Rodgers est remplacé dès octobre 2015 par Jürgen Klopp. Qui, lui, ne lui a fait aucune promesse. Si l’Allemand fait majoritairement évoluer l’Anglais comme milieu relayeur, son poste de prédilection, pendant l’exercice 2015-2016, ses plans changent la saison suivante. Il veut essayer l’ancien Citizen à un poste inédit pour lui : celui de latéral gauche. Toujours bien élevé, Milner la boucle et encaisse. Fataliste, il sait bien que son aisance des deux pieds, son volume de jeu, sa technique et sa hargne défensive font de lui l’un des joueurs les plus polyvalents du Royaume. Sans compter qu’il a déjà joué latéral à Aston Villa entre 2008 et 2010. Quelques matchs pour dépanner, où il avait fait le boulot, sans hausser le ton : Milner as usual.

Avec les Reds, l’Anglais reste fidèle à sa réputation de parfait team player : Klopp fait de lui le tenant indiscutable du côté gauche de sa défense et Milner compose avec ce qu’on lui donne, sans rechigner : « Avec Klopp, les latéraux jouent très haut et participent au jeu. Parfois, je me retrouve au centre et c’est l’un des trois milieux qui prend ma place… Je ne vais pas mentir et dire que j’adore jouer à ce poste, mais si en jouant là l’équipe gagne… L’équipe doit passer en premier. » Klopp, lui, n’a plus qu’à sortir la boîte à compliments : « C’est tout simplement l’un des cinq joueurs les plus professionnels avec qui j’ai pu travailler. Il est parfait. »

Bataille pour la terre du milieu

L’Allemand, pourtant, a de la suite dans les idées. En juillet 2017, Liverpool dégaine onze millions d’euros pour Andrew Robertson, le latéral gauche de Hull City. De quoi combler un manque en défense et permettre à Klopp de récompenser l’esprit de sacrifice de Milner, en le faisant remonter au milieu de terrain. À condition que ce dernier parvienne à s’imposer face à la concurrence de Henderson, Can, Lallana et Wijnaldum. D’abord relégué sur le banc de touche, Milner prend son mal en patience : « Au début de la saison, le manager m’a dit qu’il compterait sur moi au milieu. J’en suis ravi. Je n’ai pas trop joué après ça, mais c’est à moi de me frayer un chemin dans l’équipe. Je veux juste avoir une chance de montrer ce que je vaux. » L’heure de l’Anglais viendra courant octobre, lorsqu’il enchaîne quatre titularisations face à Maribor, Tottenham, Huddersfield, puis encore Maribor. Bilan : trois passes décisives et quatre matchs de patron. À 32 piges, Milner montre alors qu’il a encore les épaules pour intégrer le onze type des Reds, qu’il squatte de plus en plus régulièrement.

Goodbye England

Surtout, l’ex Citizen brille en C1, où, après la phase de groupes, son expérience et ses réflexes de taulier font la différence. Impeccable face à Porto en huitièmes, hyperactif au milieu de terrain lors de la claque que les Reds infligent à Manchester City en quarts de finale aller, impérial face à la Roma la semaine dernière, Milner est devenu, sans faire de bruit, le plus gros distributeur de caviars de la compétition, avec huit services décisifs à son actif. De quoi réveiller l’intérêt du sélectionneur anglais, Gareth Southgate, qui, à en croire le Times, aurait tenté de faire sortir le joueur de sa retraite internationale, alors que ce dernier a tiré un trait sur la sélection depuis la fin de l’Euro 2016. Refus poli, mais ferme de Milner : « Mon retrait de la sélection anglaise a été une décision difficile, mais je pense que ces semaines de repos (pendant la période internationale, N.D.L.R.) m’ont beaucoup aidé. » Une manière comme une autre d’expliquer que, s’il pète toujours autant le feu à 32 piges passées, c’est aussi parce qu’il a arrêté de se dépouiller corps et âme en sélection. La marque d’un type qui, après s’être sacrifié pendant tant d’années pour les autres, pense enfin un peu à sa gueule. Pour peut-être terminer sur une ultime note de plaisir, le maillot des Reds sur le dos.

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Par Adrien Candau

Tous propos issus du Guardian et de Liverpoolfc.com

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