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Mighty Max

Par Mathieu Faure
Mighty Max

Zlatan Ibrahimović, Ángel Di María, Thiago Silva, Edinson Cavani, Javier Pastore, Thiago Motta, Alex, depuis 2011, QSI a sorti le chéquier pour ramener dans la capitale le gratin européen. Ce samedi, l'une des premières recrues de Leonardo va, peut-être, jouer son dernier match avec la liquette du PSG. Et si c'était lui, au fond, la meilleure recrue du nouveau PSG ? Lui, c'est Maxwell.

« Max, je l’ai découvert quand il était à Barcelone. Quand on joue là-bas, c’est qu’on est de classe mondiale. Ce qu’il est en train de me transmettre, c’est… merveilleux. Je n’ai pas connu de joueurs comme lui avant. Des professionnels oui, mais comme lui, jamais. Quand je vois son hygiène de vie ou sa façon de s’entraîner, je me dis que, si je ne réussis pas, c’est que je n’aurai pas fait les bonnes choses. Souvent, on me dit : « Ça ne t’étonne pas de ne pas jouer davantage ? » Face à un autre joueur, je me serais posé la question. Mais là, je sais pourquoi je ne joue pas. » C’était il y a quelques semaines dans les colonnes du JDD. Le garçon qui parle, c’est Layvin Kurzawa, 23 ans, acheté 25 millions d’euros l’été dernier à Monaco. Le Max en question, c’est Maxwell Scherrer Cabelino Andrade, de son nom complet, mais que le commun des mortels appelle « Maxwell » . Latéral gauche de 34 ans, 1,77m, Brésilien avec une ganache d’Argentin. Lorsque votre principal concurrent parle de vous avec autant de respect, c’est que vous avez forcément quelque chose en plus. Et il aura fallu attendre sa fin de carrière pour que le monde se rende compte du talent du Parisien. Pendant (trop) longtemps, le défenseur a été référencé par rapport aux autres. Lorsqu’il débarque en janvier 2012, on parle du « remplaçant du remplaçant d’Éric Abidal au FC Barcelone » , puis, à partir de l’été, Maxwell devient « le meilleur ami d’Ibrahimović » . On ne parle jamais vraiment de Maxwell pour ce qu’il est : le meilleur latéral de gauche de France et, sans doute, le tout meilleur ayant joué au PSG. Recruté en janvier 2012 par Leonardo, l’ancien directeur sportif, le gaucher ressemble étrangement à l’ancien milieu de terrain parisien. « Maxwell est un joueur que j’ai toujours aimé. On a quelque chose de similaire, peut-être parce qu’on a joué au même poste, avec un peu le même profil » , balançait même Leo au moment de la présentation du joueur en janvier 2012. Entre les deux Brésiliens, des similitudes évidentes : cheveux souples et châtains, polyglotte, sous-médiatisé, patte gauche incroyable. Le PSG fait un saut qualitatif gigantesque en passant de Tiéné-Armand à Maxwell, mais c’est surtout parce que le garçon respire le football comme personne. À l’exception de Juan-Pablo Sorín, peu d’arrières gauches ont donné autant de plaisir au public parisien. Dans la moitié de terrain adverse, aucune surprise, l’ancien meneur de jeu sait tout faire. Mais l’homme sait également très bien défendre. Et toujours debout qui plus est. Un positionnement presque dû au hasard. Et à son talent, bien entendu.

Latéral par erreur

Originaire de Vitória, un bled situé entre Rio et Bahia sur les bords de l’océan Atlantique, Max grandit dans une famille plutôt aisée, Papa est ingénieur en chimie et Maman enseigne le portugais. Pourtant, à quinze ans, le petit gaucher quitte le foyer et rejoint Belo Horizonte, où le club de Cruzeiro lui fait les yeux doux. C’est là qu’il se fixe finalement au poste d’arrière gauche. Pas par envie, mais plutôt par hasard, puisque les latéraux habituels étaient sur le flanc. Le jeune Maxwell fait un match pour dépanner, et comme il était là pour briller… Le début d’une histoire d’amour avec le football qui va le mener à Amsterdam, Milan, Barcelone et Paris. Avec des titres à chaque fois et la même attitude : celle d’un seigneur. « À l’entraînement, il est très sérieux. Jamais un mot plus haut que l’autre » , avançait son ancien coéquipier et ex-Parisien Benoît Cauet, dans les colonnes du Parisien lors de son arrivée dans la capitale en 2012. Même son de cloche pour Olivier Dacourt, dans les mêmes colonnes, où le milieu de terrain parlait d’un joueur atypique : « Il n’a rien d’un Brésilien. Ce n’est pas du tout un fêtard ni un extraverti. Il est plutôt casanier, très proche de sa famille. Je ne l’ai jamais vu s’énerver. » Deux ans plus tard, les compliments pleuvent d’un peu plus haut. Il s’agit de son ancien entraîneur au Barça, un certain Pep Guardiola : « Il est attentif, discipliné et ambitieux. Il ne lâche jamais rien et il n’hésite pas à aller là où ça fait mal, tant que c’est pour le bien du club. Il a le souci du collectif à chaque instant. Le fait qu’il ait évolué au sein des plus grands clubs européens n’est absolument pas un hasard. Cet homme mérite le plus grand respect. Il peut se regarder chaque matin dans une glace et être fier de son parcours… » Son parcours, justement, est jonché de breloques. Plus de 25 titres divers et variés dans les différents clubs où il est passé. Sans jamais la ramener. Même Zlatan Ibrahimović, pas du genre à faire des courbettes très facilement, est tombé sous le charme du gaucher. Les deux garçons ont vingt ans, et leur relation va débuter sur les trottoirs d’Amsterdam, comme le géant aime le raconter dans sa biographie : « Il n’était pas comme les autres Brésiliens, bien que j’allais apprendre à le connaître. Il n’avait pas ce côté animal, pas de besoin de se prendre la tête. Il était le contraire, incroyablement sensible, très proche de sa famille, qu’il avait besoin d’appeler régulièrement. » Depuis, les mômes sont devenus hommes et pères de famille. Et le respect a grandi. Des deux côtés.

Le PSG des records

Le PSG ne le sait pas encore, mais en janvier 2012, Leonardo vient de faire un joli braquo. Quatre millions d’euros. C’est le prix de son transfert. Une aubaine. Depuis, le numéro 17 a été élu meilleur latéral gauche du championnat trois fois de suite et claqué une dizaine de buts en Ligue 1, à chaque fois des merveilles. Que ce soit ce lob subtil contre Montpellier à la Mosson, celui de 40 mètres – du droit – contre Lens au Stade de France ou, plus récemment, cet enchaînement dans la surface rennaise au Parc des Princes, Maxwell pourrait jouer numéro 10 dans toutes les taules de Ligue 1. Ce n’est pas pour rien que Digne et Kurzawa – deux internationaux français – se cassent les dents sur son dos depuis trois ans. Maxwell est un crack que le PSG a eu la bonne idée d’aller chercher sur le banc du Barça. Un mec qui laissera une trace dans l’histoire du club. Celle du but le plus rapide, déjà. Avril 2015, Lille – qui va en prendre six – cède au bout de 26 secondes de jeu au Parc. Et c’est Maxwell qui plante. Depuis plusieurs semaines, le PSG s’interroge sur l’avenir du joueur. En fin de contrat en juin prochain, le garçon n’a pas eu le droit à ses adieux officiels au Parc des Princes contre Nantes comme Ibra et Van der Wiel. Tout simplement parce que la direction parisienne aimerait continuer l’aventure encore une saison avec lui, et qu’une prolongation d’un an serait à l’étude. Pour accompagner Kurzawa. Choix judicieux. En attendant, il reste un titre à aller chercher. Une finale de Coupe de France contre l’OM. Et comme Maxwell connaît bien ses classiques, il s’est déjà mis dans l’ambiance au micro de PSG TV : « C’est un match extraordinaire à jouer. On veut finir la saison magnifiquement comme la saison dernière. Écrire quelque chose de plus. Et contre le rival, c’est toujours important, surtout qu’il va vouloir sauver sa saison. Ça va être très difficile. On espère gagner, mais on est conscients que ça va être une guerre. » Moins médiatique et moins omniprésent qu’Ibrahimović, le départ de Maxwell laissera pourtant un vide aussi grand. Parce que la classe ne se mesure pas avec des statistiques.

« À l’OM, la mauvaise réputation du centre prend le dessus sur le prestige du club »
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