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  • Disparition de Michel Hidalgo

« Michel était quelqu’un de poétique »

Propos recueillis par Maxime Brigand, Jérémie Baron, Florian Lefèvre et Vincent Riou
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Michel Hidalgo s'est éteint ce jeudi, à l'âge de 87 ans. Il est le premier sélectionneur à avoir remporté un titre international avec les Bleus, l'Euro 1984. Alors, forcément, c'est tout le football français qui pleure. Et qui a souhaité lui rendre hommage ici.

Alain Giresse

« Honnêtement, ça fait mal… Sûr qu’avec l’épidémie en cours, on ne pourra pas aller à ses obsèques. La dernière fois que j’ai vu Michel, c’était en février, on s’était tous retrouvés à Marseille. On avait échangé avec lui le temps qu’il avait pu rester, parce qu’il était très très affaibli, déjà. On avait au moins passé trois heures avec lui, c’était déjà ça. Il n’était pas malade, j’avais plutôt le sentiment d’un abandon de vie. Il ne réagissait plus, il ne se battait plus… On m’a dit aujourd’hui qu’il ne mangeait plus depuis quelque temps. Quand on l’a vu en février, il était déjà pâlot, donc je ne vous dis pas comment il devait être ces derniers jours. La place qu’il a pour moi est énorme. Dans ma vie de joueur, il m’a apporté énormément. Je suis arrivé un peu tard en équipe de France, mais c’est parce que Michel a toujours cru que je pouvais y arriver. Il considérait que mes qualités pouvaient me permettre d’atteindre un tel niveau et me le faisait bien ressentir. Michel Hidalgo a construit une équipe qui correspondait aux joueurs que nous étions. Il a réclamé une philosophie de jeu, mais parce qu’il avait un objectif clair en tête : il voulait gagner. Ce n’était pas qu’un entraîneur poétique, qui voulait déployer un joli jeu… Non, Michel voulait gagner. Nous étions conscients de ce qu’il voulait mettre en place. Nous avions aussi assez de maîtrise individuelle et collective pour pouvoir comprendre ce que nous pouvions apporter. Lui, il mettait le cadre, et nous, à l’intérieur, on animait.

C’était une osmose entre un entraîneur, sa vision des choses, et nous, les joueurs. Aujourd’hui, on ne peut pas dire que notre tactique était construite sur des détails ultra-millimétrés, on avait simplement des idées précises. L’autre clé, c’est que Michel nous responsabilisait beaucoup. Aujourd’hui, je trouve qu’on déresponsabilise beaucoup les joueurs, mais il ne faut les enchaîner dans un cadre. Nous, Michel nous a permis de nous exprimer dans son cadre grâce à de grandes responsabilités. On connaissait notre devoir : il fallait se servir de notre jeu et le rendre efficace. Dès 1978, il a amené quelque chose. On l’a senti. Ça s’est prolongé en 1982, et voyez comme le destin est curieux, puisque le match est repassé à la télé il y a quelques jours. 1984 a conforté tout ça.

Il a amené quelque chose. On avait envie d’être avec lui parce que Michel, c’était un homme pur.

Malgré le fait qu’il ait arrêté, et sans faire ombrage à Henri Michel, c’est aussi le résultat de son travail. D’ailleurs, on n’en a pas beaucoup parlé, mais le passage de témoin entre Michel Hidalgo et Henri Michel est merveilleux. Henri était avec nous en 1984, non pas en tant qu’adjoint, mais en tant que successeur. C’est un geste à son image. Il avait des valeurs humaines exceptionnelles. On peut être raillé pour ça, mais lui avait une façon de te faire ressentir les choses… En février, si on est venu des quatre coins de la France pour le voir, ce n’était pas du cinéma. On avait envie d’être avec lui parce que Michel, c’était un homme pur. »


Bruno Bellone

« Je viens d’apprendre ça… Mon fils était en train de faire ses devoirs et est venu me dire que mon téléphone n’arrêtait pas de sonner. (Il souffle.) C’est dur, vraiment dur. Heureusement qu’on l’a vu en février, avant qu’il ne parte. Ça aurait été triste de ne pas être avec lui avant que la maladie ne l’emporte. Il était très fatigué, il ne nous reconnaissait pas vraiment, mais on l’a senti heureux. C’était un grand moment. Honnêtement, ce repas… J’avais l’impression qu’on ne s’était jamais quittés. Michel, je le considère comme mon deuxième papa. C’est lui qui m’a permis de jouer en équipe de France, de disputer une première Coupe du monde, puis une deuxième, et un championnat d’Europe. Je me rappelle le jour où je suis revenu d’Irlande, où j’avais marqué. Il y avait tous les journalistes, la télé, et il s’est mis à côté de moi pour me dire : « T’inquiète pas, je vais répondre à ta place… » Il était protecteur, il avait toujours les bons mots, les bonnes paroles, beaucoup d’humour. Je trouve que c’était quelqu’un de poétique. Michel, c’était le jeu, le plaisir… On s’est tellement fait plaisir que ça nous a sûrement coûté le match contre la RFA en 1982. On aurait pu faire les Italiens et aller en finale, mais bon… On a vécu de superbes choses tous ensemble, parce qu’il y avait une ambiance exceptionnelle. Il n’y avait pas de différences entre les générations. Et ça, c’est l’un des succès de Michel.

Heureusement qu’on l’a vu en février, avant qu’il ne parte. Ça aurait été triste de ne pas être avec lui avant que la maladie ne l’emporte. Il était très fatigué, il ne nous reconnaissait pas vraiment, mais on l’a senti heureux. C’était un grand moment.

Il nous demandait d’être solidaires. J’ai l’impression que les gens sont nostalgiques de notre époque en plus… On en parlait récemment avec Emmanuel Petit, Dugarry et Lebœuf, ils me le disaient aussi. Les gens s’identifiaient à nous. Tout le monde est triste parce que huit ans de vie, c’est énorme. On a tout fait ensemble : des grands moments, l’élimination de 1982… Je m’en rappellerai tous les jours. J’étais dans le vestiaire, les gars pleuraient, j’étais le plus jeune du groupe… Puis, on a eu 1984, un Euro difficile, avec une grosse pression, une énorme attente. On dormait chacun dans notre chambre, on gambergeait, on avait une heure par jour avec les journalistes, mais là encore, Michel nous tranquillisait. Il avait le pouvoir de fédérer les gens autour de lui. Avec cette saloperie de coronavirus, on ne pourra pas assister à son enterrement, mais dans le cœur, on sera tous là. »


Olivier Rouyer

« Ce qui revient en premier, c’est la grandeur de l’homme. C’était quelqu’un de tellement humble, gentil, pédagogue, psychologue… Toutes mes sélections, je les lui dois. Sincèrement, je pense que si on a aujourd’hui deux étoiles côté cœur sur le maillot, c’est grâce à lui. À l’époque, quand il a repris les choses en main, il a amené quelque chose de nouveau, il a su déculpabiliser, désinhiber les joueurs français pour leur dire : « Non les gars, vous êtes aussi bons que les autres. » C’était ce qu’il nous disait et ce que je retenais toujours dans ses causeries.

C’est lui qui a fait que l’équipe de France est aujourd’hui aussi belle, grande et dynamique. C’était le jeu, la philosophie de Michel Hidalgo.

Quand on bat l’équipe d’Allemagne en 1977 vingt ans après (1-0 en amical) et que je marque ce but, c’était la finalité de ça, c’est ce qui nous a portés. C’est lui qui nous a emmenés à la Coupe du monde 1978 : grandiose. C’est aussi lui qui a emmené l’équipe de France en demies en 1982, là aussi un grand moment : si on n’avait pas eu un arbitre bidon, cette équipe serait allée en finale. C’est lui qui a fait que l’équipe de France est aujourd’hui aussi belle, grande et dynamique. C’était le jeu, la philosophie de Michel Hidalgo, c’est ce qui guide tous ceux de ma génération. Il faisait partie de ces entraîneurs qui aimaient ça. Quand il fait jouer Jean-Marc Guillou, Henri Michel et Michel Platini au milieu de terrain, quel bonheur ! Du jeu, de la création : c’était ça, Michel Hidalgo. C’était hyper agréable, j’étais heureux comme tout à chaque fois que j’étais sélectionné. On prenait plaisir à retrouver ce sélectionneur au discours et à la personnalité différents. C’était vraiment un très grand monsieur. Je savais qu’il était malade, c’est un jour triste et d’autant plus triste qu’avec les mesures de confinement, on ne pourra pas aller lui dire au revoir. »


René Girard

« Le football français a perdu un sage. Michel, sa qualité forte, c’était d’être humeur égale, de ne pas être altéré par le résultat. C’est quelqu’un qui faisait passer ses messages avec beaucoup de simplicité. Il avait la confiance de tout le monde et réciproquement. Il faisait les bons choix. Il demandait beaucoup de choses à son groupe, mais ce n’était pas un gueulard. Je l’ai très rarement vu se mettre en colère. Le jour où il s’est mis en colère ? Michel avait été très virulent lors de notre match contre le Koweït, au Mondial 1982. Le cheikh (Fahad al-Ahmed al-Jaber al-Sabah, N.D.L.R.) était descendu sur la pelouse pour demander l’arrêt du match. Dans la bousculade, Michel avait pris un coup de caméra… C’est un moment qui a aussi lancé notre Coupe du monde 1982 après un démarrage difficile contre les Anglais. La demi-finale contre la RFA ? Moi, j’ai vécu ce match en tribune. Là, je l’ai senti très très en colère quand Patrick (Battiston) s’est fait mettre K.O. par Harald Schumacher. Mais il n’a pas perdu son sang-froid. On mène 3-1, on se fait rejoindre. Les tirs au but ne nous sourient pas…

Michel, sa qualité forte, c’était d’être humeur égale, de ne pas être altéré par le résultat.

Il y a des défaites qui valent des victoires. Et là, il est resté quelque chose. On avait vraiment torturé ces Allemands. Ce qui manquait à l’équipe de France, c’était de gagner. Il y a eu 1982. Il y a eu la victoire à l’Euro 1984. C’est ce qu’il fallait pour que la France soit reconnue comme une grande nation au niveau du football mondial. Et je crois que Michel y est pour beaucoup. »


Christian Lopez

« Michel Hidalgo a été à la relance du football français. C’était un grand monsieur. Il était paternaliste. Il n’aimait pas les conflits. Comment faisait-il pour les régler ? Il n’y en avait pas ! Il connaissait la personnalité des joueurs qu’il sélectionnait, il n’y a jamais eu de problème particulier, car il avait un groupe acquis à sa cause. Michel, je ne l’ai jamais vu engueuler un joueur. C’était un footballeur (sic) qui animait son équipe pour jouer au football. En 1978, déjà, Platini, (Jean-Marc) Guillou et (Jean) Petit, c’étaient des joueurs de ballon au milieu !

La tentative d’enlèvement qu’il a subie avant la Coupe du monde en Argentine ? C’était la veille de notre départ. Moi, j’étais chez moi à Saint-Étienne, j’ai appris la nouvelle le soir en regardant le journal à la télé. Ça faisait tellement longtemps que la France n’avait pas participé à une Coupe du monde (depuis 1966, N.D.L.R.) qu’on est partis là-bas « en touristes » . On a un souvenir extraordinaire : on a joué avec des maillots vert et blanc contre la Hongrie. On devait jouer en bleu et la Hongrie en blanc, mais quand on est partis de Buenos Aires pour aller jouer à Mar del Plata, l’intendant n’a pris qu’un jeu de maillots : les blancs. Il a fallu trouver des maillots, et on a récupéré des maillots d’un club de pêcheurs de Mar del Plata. Les maillots étaient troués sous les bras. Pendant les hymnes, je peux vous dire qu’on avait tous les vestes de l’équipe de France, et elles étaient fermées jusqu’au cou. Quand on a retiré les vestes pour commencer le match, avec beaucoup de retard, on a reçu une de ces broncas !

Quand le cheikh est descendu sur la pelouse, Michel est venu aussi se mêler. Et comme il était habillé en short, T-shirt avec sa petite sacoche à la main, les flics l’ont attrapé.

En 1982, il y a eu le match contre le Koweït. Le cheikh est descendu sur le terrain pour réclamer à l’arbitre l’annulation du but pour hors-jeu, il y avait des palabres… Michel est venu aussi s’en mêler. Et comme il était habillé en short, T-shirt avec sa petite sacoche à la main, les flics l’ont attrapé. Ils croyaient que c’était un spectateur qui était descendu de la tribune sur le terrain. Ils l’ont pris et ils l’ont emmené dans le vestiaire. Et l’arbitre a refusé le but. C’était fou ! D’ailleurs, quand le match a repris, on a laissé tomber du bois… On a mis des coups. Je suis entré (à la 59e, N.D.L.R.), le mec que j’avais en face, il a reçu ! (Rires.) En demi-finales, quand on menait 3-1, peut-être qu’en ayant été un peu plus défensif, on ne se serait pas fait remonter par les Allemands. Mais, à partir du moment où tu as cette philosophie de jeu offensive, le match, tu le commences et tu le termines avec tes armes. »


Bernard Genghini

« Michel, il a lancé un nombre de jeunes incroyable. Moi, ma première sélection contre la Grèce en 1980, j’ai 22 ans déjà, mais Stopyra qui joue avec moi à Sochaux, il en a trois de moins. Et à cette époque, il lance Amoros, et plein d’autres par la suite, Bellone. Il avait participé à mettre en place les centres de formation « modernes », donc en fait, on était les premiers fruits de cette vision, et il n’hésitait pas à se servir. Je crois qu’il en était assez content, il avait de la qualité dans ces premières récoltes et je crois qu’il était fier de voir que le travail était arrivé à maturité. On est venu copier la France ensuite, même les Allemands.

On le voyait comme quelqu’un qui nous a fait confiance. Et alors moi, particulièrement parce qu’il me fait jouer contre la Hollande dans un match que l’on ne peut pas perdre – ni même faire nul – si on veut aller à la Coupe du monde 1982.

Même les gens qui n’aimaient pas le foot avaient de la sympathie pour lui, pour son personnage, son discours, ils l’aimaient parce qu’il était humain, c’était un homme de dialogue.

Contre la Hollande, il m’aligne à la place de Tigana, en 6 ! Jeannot n’était pas dans sa meilleure forme, blessé je crois. Et alors il me met 6 avec Giresse et Platini devant moi, et devant eux trois attaquants : Rocheteau, Six et Lacombe ! Il fallait oser ! Moi, je n’avais jamais joué à ce poste, il m’avait prévenu la veille, en me prenant à part : « C’est toi qui vas jouer parce Jeannot n’est pas au mieux. » Mais je crois que l’équipe a vu la composition le matin du match, alors je ne suis pas dans leur tête, il y avait eu des entraînements, des mises en place qui pouvaient donner des indices, mais certains ont dû se dire : « Il est fou. » Mais il était comme ça, il fallait gagner, quoi. Alors avec une équipe comme ça, quand t’as le ballon ça va, mais quand tu ne l’as pas… Mais on s’est qualifié, et heureusement pour lui parce qu’après avoir loupé l’Euro en 1980, déjà… C’était un pari fou, mais c’était lui, il aimait les beaux joueurs, la technique, l’offensive.

Michel, je pense que même les gens qui n’aimaient pas le foot avaient de la sympathie pour lui, pour son personnage, son discours, ils l’aimaient parce qu’il était humain, c’était un homme de dialogue, je ne l’ai jamais vu énervé, sauf contre le Koweït, ou une ou deux fois dans le vestiaire quand ça ne marchait pas. Dans les causeries, il insistait sur le plaisir que l’on doit prendre, la fierté que l’on représente pour nos parents, nos frères et sœurs, nos amis, nos proches, des choses comme ça. Il savait nous émouvoir, être solennel, mais sans nous plomber, il avait des mots justes et forts. En fait, il parlait peu de l’adversaire, il parlait de nous surtout, de l’équipe qu’on était, et les défenseurs, il les rassurait en leur disant : « Jouez simple, donnez à Gigi, à Michel, relancez sur les côtés. » C’était quelqu’un qui n’aimait pas s’ennuyer comme spectateur, donc il était sur le banc d’une sélection, mais il avait sa philosophie de jeu.

À Séville, j’avais pris un coup au mollet de Kalz, juste avant qu’on égalise sur penalty. À la mi-temps, dans le vestiaire, je lui dis : « Je ne peux pas continuer, Michel. » « Mais si, ne te refroidis pas, va te faire masser, bouge ! » Je suis revenu sur le terrain, mais dix minutes après, j’ai dû abandonner la mort dans l’âme. J’avais fait une belle Coupe du monde jusque-là. C’est Battiston qui m’a remplacé… Ce match, longtemps après on en a reparlé, de ma sortie aussi, et il m’a dit : « Ah, Bernard, on ne saura jamais comment ça aurait pu tourner…« 

C’était un homme bon. Évidemment, moi j’étais dans la force de l’âge, ce n’était pas simple, je n’étais pas ravi de perdre ma place au profit d’un gars plus défensif, mais c’était son choix et je le respectais un peu plus facilement, parce qu’il ne faisait pas semblant d’être emmerdé !

En 1984, j’ai perdu ma place au milieu au profit de Luis (Fernandez), mais j’ai continué à être dans le groupe, toujours. Moi, je n’étais pas quelqu’un de revendicatif, à demander des explications. Lui, il faisait l’équipe, il n’avais pas à se justifier, mais on avait une belle relation, du respect, de l’estime, au point qu’après un entraînement où j’avais vraiment été bon, il pouvait venir me demander : « Bernard, tu peux pas jouer avant-centre ? » « Bah non, je suis un vrai milieu, j’ai jamais joué attaquant en pro, quoi. » « Et ailier, à gauche ? » « Bah non, je suis pas assez rapide, coach ! » C’était vraiment un gars bon, il était emmerdé de me sortir du 11, il en était à vouloir trouver une solution. C’était un homme bon. Évidemment, moi j’étais dans la force de l’âge, ce n’était pas simple, je n’étais pas ravi de perdre ma place au profit d’un gars plus défensif, mais c’était son choix et je le respectais un peu plus facilement parce qu’il ne faisait pas semblant d’être emmerdé ! Une fois, il nous a fait jouer tous les cinq, Platini, Giresse, Tigana, Fernandez et moi. C’était contre la Belgique. Il voulait que Luis s’occupe en particulier de Vercauteren, et nous a remis tous les quatre au milieu, comme avant. On a gagné 5-0.

On se revoyait toujours avec plaisir, lors de matchs. C’est vraiment bien de l’avoir revu tous ensemble, à Marseille en février. On a pu sentir dans des sourires qu’il était content. »

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