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Metz 1997-1998 : « On pouvait vraiment parler d’un jeu à la messine »

Propos recueillis par Valentin Lutz et Mathieu Rollinger

On vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Un temps où Lens et Metz se disputaient un bout de gras auquel ils n'ont plus droit aujourd'hui. Mais si les Sang et Or sont allés au bout de leur rêve, celui des Grenats s'est envolé pour cinq petits buts. À tout jamais ? Neuf des joueurs du club à la croix de Lorraine racontent « l'échec » du FC Metz saison 1997-1998, le plus beau et le plus savoureux de leur carrière.

Metz 1997-1998 : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>On pouvait vraiment parler d’un jeu à la messine<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

 

Le casting :

Philippe Gaillot : arrière capital (31m., 3b.), actuel directeur général adjoint du FC Metz.Sylvain Kastendeuch : capitaine rigueur (34m., 1b.), actuel co-président de l’UNFP.Lionel Letizi : gardien du temple (34m.), actuel formateur à l’OGC Nice.Sylvain Marchal : aspirant défenseur (0m.), actuel entraîneur des U17 du FC Metz.Frédéric Meyrieu : milieu électrique (32m., 5b.), actuel conseiller municipal au Revest-les-Eaux et formateur au Racing Club de Toulon.Robert Pirès : idole des jeunes (31m., 11b.), champion du monde et consultant sur M6.Grégory Proment : jeune pousse (15m.), actuel entraîneur de la réserve du FC Metz. Cyril Serredszum : passe-plats (14m., 1b.), actuel responsable du recrutement du FC Metz.Geoffray Toyes : piston de rechange (15m., 1b.), aujourd’hui consultant en immobilier.


1. À la croisée des chemins

Gaillot : Je fais partie des régionaux de cette équipe. Je suis né à Château-Salins, à 60 kilomètres de Metz. J’ai fait toute ma carrière ici, en dehors d’une année (en prêt à Valenciennes, NDLR). J’ai commencé ma carrière à Metz dans les années 1980, juste après l’exploit de Barcelone. Une belle période, donc, suivie de saisons plus tranquilles. Et puis un nouveau cycle nous a permis de gagner la Coupe de la Ligue en 1996 et de retrouver l’Europe. Et au début de cette saison, j’ai 33 ans, donc j’approche de la fin de ma carrière.

Kastendeuch : Quand je suis parti de Metz en 1990 (pour Sainté puis Toulouse, NDLR), on s’était promis avec le président Molinari de rester en contact et de réfléchir à un retour. Et quand j’ai choisi de revenir en 1994, même si j’étais évidemment confiant et heureux, il y a forcément eu une interrogation du public pour savoir comment ça allait se passer. Mais finalement, ça s’est bien imbriqué. En 1997-1998, j’étais capitaine et en lien avec Carlo Molinari et Joël Muller. À l’époque, j’étais aussi déjà investi à l’UNFP, donc très impliqué dans le sens de l’intérêt général, de la dimension collective. Je n’étais pas forcément présent sur tout ce qui était « extra-pro » , mais dès qu’on se retrouvait pour le boulot, j’étais le capitaine.

Dream Kast’, en finale de Coupe de la Ligue en 1996. J’aurais certainement gagné plus d’argent en Italie ou au Portugal, mais j’avais cette opportunité de jouer à Metz. Ce club m’avait proposé un contrat professionnel à mes 18 ans : ça, je ne pouvais pas l’oublier. Pirès : J’étais un jeune joueur qui faisait partie d’un bel effectif. Un jeune qui avait l’entière confiance de son président, de son coach. Oui, j’étais dans l’effectif de la sélection nationale, mais je savais aussi que ma place n’était pas assurée au Mondial 1998. Pour y arriver, la meilleure chose à faire était de se battre pour cette équipe de Metz. Ça faisait quelques mercatos que des clubs s’intéressaient à moi, notamment le Benfica. Je sais aussi que la Juve s’était renseignée. Mais disons que le plan avec Carlo Molinari était de rester, parce que tout ce que je demandais, c’était de jouer. J’aurais certainement gagné plus d’argent en Italie ou au Portugal, mais j’avais cette opportunité de jouer à Metz. Ce club m’avait proposé un contrat professionnel à mes 18 ans : ça, je ne pouvais pas l’oublier.

Letizi : Je suis arrivé en Lorraine un an auparavant. Passer de Nice à Metz, c’était franchir un palier, car Metz jouait l’Europe. Je me suis retrouvé à faire un binôme avec André Biancarelli. Qu’est-ce qu’on s’est marrés, avec le Dédé ! On est arrivés en même temps à Metz, et Michel Ettorre venait de céder sa place à Pascal Janin. Il y avait aussi un jeune qui sortait de la formation, Christophe Eggimann. Tous les quatre, on bossait sérieusement sans se prendre au sérieux. La première saison, on finit quatrièmes, ce qui est déjà pas mal, mais la seconde, c’est la meilleure de ma carrière. J’ai joué 34 matchs, je commence en équipe de France… Tout va bien.

Meyrieu : J’avais fait quatre très bonnes saisons à Lens (1992-1996) et je restais sur un doublé en Suisse avec le FC Sion (1997). J’avais l’idée de rester à l’étranger, mais j’ai croisé Bernard Zénier, qui était venu superviser Vladan Lukić qui jouait avec moi en Suisse. Comme j’avais joué avec Bernard avec l’OM, on a discuté et il m’a dit que le président Molinari était intéressé par mon profil. Ça n’a pas été une décision facile pour moi de revenir en France, mais Bernard Zénier m’a mis le pied à l’étrier en me disant qu’il y aurait des nouveaux joueurs et que Metz voulait jouer l’Europe. Ça ne pouvait que m’intéresser. Metz était un club exemplaire, qui avait déjà permis à de bons joueurs d’exploser. Il ne lui manquait que ce petit truc pour basculer au sommet.

Proment : C’était ma première saison avec les pros, et je ne suis monté en pro qu’en août parce que Jeff Strasser s’était blessé et qu’ils avaient besoin de quelqu’un à l’entraînement. Et en fin de compte, je ne suis plus parti : j’ai réussi à convaincre Joël Muller de me garder et j’ai joué une quinzaine de matchs cette saison, toutes des entrées en jeu. Pour commencer ma carrière, j’ai eu le choix entre trois clubs, dont le PSG, qui était pourtant à quinze minutes de chez moi, mais j’avais choisi Metz. Et ça a été l’endroit idéal : commencer à 18 ans dans une équipe qui gagne tout, c’est extraordinaire. Et à partir du moment où tu leur montrais du respect et que tu ne faisais pas de vagues, les pros étaient tellement extraordinaires qu’ils étaient prêts à tout pour t’aider, à aller à la mort pour t’aider, toi le petit jeune.


2. Stabilité + progrès = succès

Gaillot : La meilleure performance du club, c’était une troisième place en 1969. Nous, quand on finissait cinq ou six, c’était déjà super. Metz est un club qui compte en D1 surtout grâce à sa longévité dans l’élite. De 1967 à 2002, on n’en a pas bougé, et je pense que notre classement moyen, ça doit être dixième. Notre force, c’était cette stabilité. De 1967 à 2002, on n’en a pas bougé et je pense que notre classement moyen, ça doit être dixième. Notre force, c’était cette stabilité. Serredszum : Au début des années 1990, ça avait été un peu difficile pour nous. On a stagné pendant trois ou quatre saisons et après, il y a eu une progression : sans devenir un grand du championnat, Metz a eu une certaine continuité dans les résultats, notamment avec la victoire en Coupe de la Ligue en 1996. L’équipe ne bougeait pas beaucoup et avait une assise défensive intéressante, ce qui est toujours la clé. Et puis il y a eu l’avènement des « PP flingueurs » , et lorsque Pouget est parti, de très bonnes pioches sur des joueurs offensifs. On les appelait les «  PP flingueurs  » Pirès : Quand j’ai vu l’équipe qui se construisait, on ne pouvait pas forcément prétendre gagner le championnat, mais on savait qu’on pouvait rivaliser avec les grosses écuries. Et c’est pour ça que j’ai choisi de rester pour cette année.

Kastendeuch : Le club fonctionnait comme ça, d’une année sur l’autre. Ça se passait toujours en fin de saison, dans un petit restaurant italien : Carlo Molinari discutait individuellement avec les joueurs pour prolonger ou non.

Avec Carlo, ça coule de source.

Serredszum : À l’intersaison, on a d’abord su garder des joueurs importants, comme Jocelyn Blanchard et Bruno Rodríguez devant.

Gaillot : Et puis ce mercato 1997 avec Lukić, Meyrieu et Boffin, ça nous a apporté de la qualité à des postes où on en manquait. Ce sont des mecs qui avaient l’habitude du haut niveau : Boffin avait disputé la Coupe du monde avec la Belgique, Lukić avait connu le championnat d’Europe et l’Atlético de Madrid…

Meyrieu : Vladan, ce n’était pas évident au départ de lui faire parler français. Mais il a fait des efforts quand il est arrivé à Metz. Sur le terrain, en revanche, c’était un top joueur. Un attaquant techniquement très fort, plus remiseur que dans la profondeur, capable de se retourner rapidement ou de jouer en une touche, complémentaire avec Bruno Rodríguez… On avait pas mal d’affinités au niveau du jeu. Vladan Lukić : du FC Metz à l’armée serbe Serredszum : On voyait bien que les recrues nous apportaient une qualité qu’on n’avait peut-être pas avant, au moins en nombre. On avait déjà Robert qui faisait la différence, mais là, on avait plusieurs armes.

Pirès : Un palier a été franchi. C’est surtout grâce à l’exigence du président Molinari qui s’est dit : « J’ai une bonne équipe, mais je veux la rendre meilleure. » Boffin, personne ne le connaissait quand il est arrivé. À la fin, je crois que les présentations étaient faites. (Rires.)

Serredszum : Molinari avait le nez pour dénicher des joueurs qui avaient une revanche à prendre ou des inconnus qui se sont révélés à Metz.

Pirès : Quand Fred et Danny sont à côté de toi, quand tu as un peu de talent, tu es obligé de travailler et de progresser. Comme avec Philippe Vercruysse quelques années plus tôt, ça m’a enlevé de la pression que j’avais sur les épaules. Ça m’a fait du bien.


3. Un monde Meyrieu

Gaillot : Quand Meyrieu est arrivé, il avait un peu une réputation d’enfant terrible.

Meyrieu : J’étais sorti d’une désillusion à Lens parce que j’avais un problème avec le directeur sportif, Jean-Luc Lamarche, qui était très ami avec l’entraîneur de l’époque, Slavo Muslin. Je me sentais pourtant bien dans ce club, j’en étais même le capitaine. Mais ça s’est mal passé sportivement sur la fin. Quand un entraîneur vous dit pendant six mois que vous n’aurez aucune chance de revenir, il faut ouvrir les yeux et regarder les choses en face. J’ai dit les choses, ça n’a pas plu. J’étais fâché par rapport à la mentalité française, parce que personne n’ose vous dire qu’on ne vous garde pas avant le 31 décembre, la date butoir pour les transferts. Tout ça, dans l’objectif que je ne me retrouve pas dans un autre club en France et donc ne pas avoir à me voir jouer contre Lens. Fred arrivait un peu revanchard, il voulait montrer qui il était et il y a eu une conjonction d’intérêts qui a fait que ça ne pouvait que bien se passer. Kastendeuch : À l’arrivée de Fred, il y avait une forme de curiosité évidemment, mais on avait aussi une très grande confiance dans notre capacité à l’accueillir. Parce que ce n’était pas non plus le premier avec un très fort caractère qui arrivait. Fred arrivait un peu revanchard, il voulait montrer qui il était et il y a eu une conjonction d’intérêts qui a fait que ça ne pouvait que bien se passer. Tout de suite, il y a eu énormément d’affinités avec Danny Boffin : les deux se sont éclatés et ont mis une super ambiance.

Gaillot : Mais il avait surtout la réputation d’être un excellent joueur. Il avait une qualité dans le jeu long, de frappe de balle, sur les coups de pied arrêtés… Je pense qu’il s’est rapidement senti bien à Metz. On a toujours eu ce souci de mettre dans les meilleures conditions nos numéros 10.

Meyrieu : J’ai été très bien accueilli dans ce groupe. On a toujours une étiquette dans le dos, moi j’ai mon caractère, mais c’est toujours la qualité du joueur qui commande la confiance et le respect vis-à-vis du groupe.

Marchal : Je le trouvais énorme, il m’impressionnait. Un pied gauche de folie et une vraie personnalité, très charismatique. Sur le terrain, il ne rigolait pas. Tu pouvais te faire secouer si tu ratais une passe ou un contrôle, mais il se montrait super sympa en dehors.

Proment : À l’entraînement, j’avais Fred Meyrieu au marquage direct. Au début, je prenais un bouillon extraordinaire. En tant que jeune, on s’attend à le mettre en difficulté quand il fait contrôle, mais lui non, il fait tout en une touche. Et en plus, il joue à des endroits où t’as l’impression qu’il n’a pas vu, et en fait, il a vu.

Pirès : Avec Fred Meyrieu, on respire le même football. C’est tout. On était compatibles.

André Rieu, Fred Meyrieu ou les deux ?

Meyrieu : Pour mon anniversaire, il y a quelqu’un qui m’a envoyé une compilation de 5 ou 6 buts d’affilée. Je les ai redécouverts. Même mon fils qui a 17 ans, il n’a pas trop regardé mes matchs, mais quand il me voit marquer des 25 mètres ou sur un lob, il me dit : « Ah ouais quand même ! » Je lui réponds : « Tu m’as pris pour qui ? Pour un Bee-Gees ? »

Proment : On dit que Fred Meyrieu est un joueur difficile quand on est son adversaire, parce qu’il a un sale caractère et qu’en plus, c’est un bon joueur. Mais quand on est son coéquipier, c’est une personne très agréable. C’est simple, c’est une des plus belles personnes que je connaisse. Il m’a toujours aidé. Quand il allait en vadrouille à Paris, il me disait : « Monte dans la voiture, tu viens avec moi. » Il m’invitait au resto ici et quand je voulais payer, il me disait : « Petit, tu ne payes pas. » Moi, j’avais 18 ans, lui avait la trentaine (30 ans, tout pile, NDLR), ce sont des choses improbables.

Meyrieu : Que ce soit Jeff Strasser, P’tit Louis Saha ou Greg Proment, je prenais soin des jeunes. Je sais d’où je viens : quand je suis arrivé à l’OM à 17 ans, je me suis retrouvé au milieu de Giresse, Förster, Allofs ou Papin. C’est parce qu’ils m’ont pris sous leur aile que j’ai pu apprendre vite.

Kastendeuch : Carlo Molinari, Joël Muller et moi-même étions par ailleurs très attentifs sur le comportement, sur l’attitude, sur le collectif, donc ça se faisait naturellement. Celui qui arrivait le sentait.


4. Wattwiller, le Canal de l’Est et Anderlecht

Gaillot : En pré-saison, il me semble qu’on a fait un stage en Ardèche.

Letizi : Pour moi, dans mes souvenirs, on va à Wattwiller, en Alsace. J’en suis même sûr. Je détestais ces périodes, parce que je savais qu’on allait souffrir. Je me souviens des footings le long du canal à Metz… Oh la la ! Gaillot : En tout cas, c’était un stage comme on en a fait tant d’autres. Je ne pense pas que la préparation de cette saison-là était particulière par rapport à ce qu’on a fait d’habitude. D’ailleurs, c’était trois séances dans la journée, un footing le matin à sept heures, beaucoup de travail.

Pirès : Je détestais ces périodes, parce que je savais qu’on allait souffrir. Je me souviens des footings le long du canal à Metz… Oh la la ! (Il souffle.) Souvent très tôt et souvent très longs.

Serredszum : La pré-saison, c’est toujours difficile, parce qu’on travaille beaucoup. Mais on avait quand même des cadres qui étaient là depuis longtemps et qui savaient où on allait, donc tout le monde tirait dans la même direction. Ça a été une préparation de qualité.

Letizi : Après deux ou trois matchs amicaux et quelques entraînements, tu sens que l’alchimie peut se créer. On joue contre Anderlecht, des clients quand même, dans la banlieue de Metz. Et tu vois tout de suite que ça joue bien.

Avec un tel effectif, c’est Castoche !


5. Partying, karting et tuning

Pirès : Dès la présaison, c’était une ambiance formidable. Ça rigolait tout le temps. Quand ça gagne, ça va crescendo, mais dès le départ, on se régalait.

Gaillot : En 1997, il y avait une osmose que je n’ai jamais retrouvée ailleurs. C’était un truc un peu invraisemblable : entre des gars solides en expérience, comme Pascal Pierre, Sylvain Kastendeuch et moi pour stabiliser le groupe, et des jeunes très talentueux comme Robert Pirès, Jocelyn Blanchard et Rigobert Song, ça donne un amalgame incroyable.

Kastendeuch : Il y avait un équilibre sur la nature même des joueurs : il y avait un mélange très intéressant de joueurs du cru, de joueurs venant de partout en France et aussi des quelques étrangers qui étaient là. Danny Boffin et Vladan Lukić, ces deux-là ont amené des choses un peu différentes. Tout s’est construit comme un puzzle et chaque pièce rapportée a amené sa plus-value. C’est sous la douche que se crée une cohésion et une ambiance. Et quand tu as ça dans un groupe, c’est de l’or en barre. Meyrieu : Il y avait les très vieux, il y avait les vieux, il y avait les jeunes et il y avait Rigo. Un mec perché, mais il y a besoin de joueurs comme ça. Danny Boffin aussi était dans ce genre. On rigolait avec eux. C’était la joie de vivre au quotidien.

Kastendeuch : Meyrieu, Boffin ou Bruno Rodríguez étaient des garçons charmants, très boute-en-train, idéaux pour créer une bonne ambiance, pour qu’il y ait une forme de dédramatisation.

Meyrieu : Je crois que je n’ai pas loupé un seul entraînement. Même blessé ou malade, tu avais envie de passer pour voir le groupe. On arrivait une heure ou trois quarts d’heure avant l’entraînement et on repartait une heure après la fin. Dans les vestiaires, on avait mis une table au milieu et il y avait toujours trois ou quatre gars qui traînaient pour faire un tennis-ballon quand les autres étaient partis.

Pirès : Quand Danny Boffin est arrivé, il a instauré un rituel : tous les quinze jours, on allait au karting. Ça se passait dans la banlieue de Metz. Qu’est-ce qu’on rigolait ! Je crois que le meilleur, c’était encore Fred Meyrieu… Bon pilote, Fred !

Meyrieu : C’est pas faux. J’aimais bien le karting. On a même passé le permis bateau ensemble avec Robert et Danny : les cours sur la Moselle et l’examen vers Châlons. Un jour, on était sur le bateau avec l’instructeur, chacun fait une manœuvre, et à un moment donné, on voit sur la berge une trentaine de collégiens. Ils nous reconnaissent directement. L’instructeur n’y connaissait rien au foot et il n’a pas compris cet engouement. Avec Danny, on allait aussi faire du jet-ski sur la Moselle.

Proment : Dans le bus, quand on partait en déplacement, certains jouaient aussi aux cartes, parce qu’à l’époque, il y avait la mode du tarot ou des trucs comme ça. Quand on arrivait à Saint-Symphorien, on était habillés en civil, on n’avait même pas de survêtement.

Serredszum : Il y avait aussi une chose importante : même si les plus expérimentés ne sortaient pas forcément avec les jeunes, il y avait beaucoup de restaurants après les matchs, pour manger tous ensemble avec les familles. Et forcément Fred Meyrieu, qui sortait aussi avec les jeunes. C’était aussi quelqu’un d’important dans ces soirées. Il permettait de solidifier le groupe.

Meyrieu : On allait boire des coups au centre-ville aussi après les matchs. Matchs gagnés, je précise bien. C’était important, parce que c’est là qu’on fait, qu’on défait et qu’on refait les matchs. Aujourd’hui, je vois les gamins qui ne prennent plus la douche après les matchs, ça me rend fou parce que c’est dans ces moments que tu refais les actions. C’est dans tous ces moments que se crée une cohésion et une ambiance. Et quand tu as ça dans un groupe, c’est de l’or en barre.

Proment : Nous, on n’était pas de la même génération, donc aller manger avec Fred Meyrieu après les matchs, ce n’est pas souvent arrivé. Les jeunes, on était dans notre délire à nous. Mais en revanche, quand Fred nous disait de se joindre à eux, on y allait. Parfois, il venait aussi nous voir dans les vestiaires visiteurs – parce que c’est là qu’on devait s’installer, nous les jeunes -, on rigolait ensemble, c’était des bons moments.

Pirès : Il n’y a pas de secret, pour qu’un groupe fonctionne, il faut qu’il se passe quelque chose en dehors du terrain. Donc souvent, on se faisait des soirées au resto et quand on gagnait, on se retrouvait souvent en boîte de nuit.

Before en terrasse.

Kastendeuch : Malheureusement, moi, j’étais rangé, je ne participais pas trop à tout ça.

Serredszum : Pour sortir, il y avait de bons candidats, notamment Rigobert.

Pirès : Avec Rigobert, on était voisins de palier. On vivait au même étage, et nos deux portes restaient ouvertes. Il y avait toujours des va-et-vient entre chez lui et chez moi. Le truc, c’est qu’il y avait toujours plus de monde chez lui que chez moi. Il venait me voir et me disait : « Ça te dérange pas que mes potes restent chez toi ? » J’étais célibataire, alors il n’y avait pas de problème. Je m’occupais de la caisse des amendes, et forcément, il y avait quelques oublis. De mon côté, je protégeais les énergumènes comme Rigo Song en disant au coach qu’il payait. Serredszum : À l’époque, c’est moi qui m’occupais de la caisse des amendes et forcément, il y avait quelques retards, quelques oublis. De mon côté, je protégeais les énergumènes comme Rigo qui avait beaucoup d’amendes et qui avait du mal à payer. À chaque fois, je disais au coach qu’il payait. Bon, à un moment donné, il était obligé de le faire parce qu’autrement, ça mettait en danger le groupe : il y avait un respect à avoir pour tout le monde.

Pirès : Le plus marrant, c’est quand il est arrivé un jour avec une BMW jaune… décapotable. Alors là ! (Rires.) Joël Muller va le voir et lui dit : « Rigo, tu peux pas arriver avec une voiture comme ça ! » En plus à Metz, le soleil, on ne le voit pas beaucoup, quoi. C’était un personnage, mais une fois qu’il était sur le terrain, changement de bonhomme.

Marchal : Pour moi à 18 ans, c’était mes premières soirées. Il y avait du monde dans les cafés, dans les restos, dans les rues et les gens reconnaissaient les joueurs dans les discothèques. Nos QG, c’était le Rouge et le Tiffany.

Proment : Quand Fred Meyrieu débarquait au Rouge, c’était magnifique. Moi, j’y suis allé une fois avec lui, parce qu’il ne sortait pas tout le temps non plus, mais quand il arrivait, il n’y en avait aucun là-dedans qui allait dire : « C’est un footeux de merde. » Non, c’était vraiment : « Ouah, il y a Fred Meyrieu qui est là ! » À l’époque, il y avait une union sacrée avec toute la ville, tous les supporters. Tout le monde était content de nous voir et était à fond derrière ce club. C’était magique. En 1996-1997, on avait été champions avec la réserve et on sortait au Rouge après les matchs. Les pros jouaient le samedi soir et parfois, ils venaient. Le DJ de l’époque, qui est devenu mon pote, annonçait les résultats. Et souvent, c’était une victoire du FC Metz, donc toute la salle s’enflammait. Et après, il donnait notre résultat à nous et tout le monde s’enflammait aussi. Maintenant, ça ne se voit plus, ce genre de choses.


6. Captain Kast’, Boss Muller et gros entraînements

Pirès : On a vite compris qu’en dehors du terrain, on faisait un peu ce qu’on voulait, mais sur le terrain, ça ne rigolait plus. Joël Muller avait ses lieutenants : les mecs qui étaient derrière et notamment son capitaine, Sylvain Kastendeuch. Sylvain Kastendeuch : «  Je n’ai aucun souvenir de ce match  » Joël Muller a eu un rôle essentiel. On voyait les choses de la même manière et on avait le même caractère et la même personnalité. En fait, on n’avait même pas besoin de se parler. Kastendeuch : Philippe Gaillot, Pascal Pierre, Lionel Letizi, moi-même, on n’était pas réputés pour être des boute-en-train et on était là pour amener le sérieux. Joël a eu un rôle essentiel. On voyait les choses de la même manière et on avait le même caractère et la même personnalité. En fait, on n’avait même pas besoin de se parler : on était en phase sur la manière dont on devait se comporter, très attentifs sur la dimension collective, sur la manière d’éviter les dérapages et les états d’âme.

Serredszum : Quand on sortait après un match où on avait fait ce qu’il fallait, le décrassage du lendemain était parfois un peu dur pour certains. Mais Joël était aussi malin et il n’y avait pas de conséquences.

Marchal : Il était intelligent dans son management. Il savait quand piquer, mais il n’embêtait pas trop les cadres. Comme c’étaient des mecs sérieux, qui se connaissaient, l’équipe était assez autonome. Il n’y avait pas besoin d’intervenir beaucoup.

Cyril Pouget et Mister T-shirt Muller 1996

Serredszum : Pour un entraîneur, c’est évidemment plus facile de coacher quand les résultats sont là, car forcément, ceux qui ne jouent pas ne peuvent pas dire grand-chose. Et quand ils ont des possibilités de jouer, ils sont contents de participer et ils donnent tout. Mais ça reste une alchimie qui n’est pas facile à trouver.

Marchal : En revanche, il se montrait d’autant plus exigeant lors des séances d’entraînement. L’accent était mis sur les duels, les valeurs, le don de soi.

Serredszum : Il savait qu’on n’avait pas de marge et que pour rester dans le haut du classement, il fallait travailler, être sérieux, faire des efforts.


7. Débuts canon, volcan en ébullition et football panache

Gaillot : Le titre, ça paraissait inatteignable. Il y avait l’OM, Nantes, Bordeaux, Monaco ou des clubs comme Paris ou Lyon qui commençaient à grandir.

Serredszum : Dès les premières journées, on a eu des résultats positifs. Personne ne nous attendait, et on ne se projetait pas encore sur la fin de saison : on se disait juste qu’on était bien là et qu’on allait tout faire pour y rester.

Toyes : Dans un premier temps, tu te dis que les points pris ne sont plus à prendre et au fur et à mesure, tu y prends goût, forcément, et tu te dis qu’il ne faut pas lâcher. Tu ne sais jamais en début de saison comment tu vas tenir sur la longueur. Parfois, ça ne tient pas à grand-chose : il suffit d’un mauvais match pour tomber dans une spirale négative.

Gaillot : On ne verse pas dans l’euphorie. Parce qu’on avait déjà connu des bons débuts de saison et on savait que ça pouvait virer à tout moment. Mais là, cette belle série s’est étirée et on n’est jamais vraiment rentrés dans le rang.

Kastendeuch : Ce n’est peut-être pas l’impression qu’on donnait, mais rien ne se passait dans la facilité. En tout cas, pour nous derrière, on s’est arrachés pendant toute la saison. Par rapport aux effectifs de Paris, Marseille et Monaco, bon, ça n’avait rien à voir. Mais en revanche, en matière d’hommes, d’ambiance et de solidarité, on éclatait tout le monde. Proment : Il y avait une grosse solidarité, une homogénéité entre chaque joueur, on était une vraie équipe. Il y avait quelques super joueurs, mais dans l’ensemble, par rapport aux effectifs de Paris, Marseille et Monaco, bon, ça n’avait rien à voir. Mais en revanche, en matière d’hommes, d’ambiance et de solidarité, on éclatait tout le monde.

Pirès : Honnêtement, quand ils venaient à Saint-Symphorien, nos adversaires ne faisaient pas les malins. Ils savaient qu’on allait leur faire mal.

Toyes : Derrière, ça ne rigolait pas. Dans les duels, c’était rugueux, et c’est ce qui faisait aussi la différence : les équipes qui venaient jouer chez nous, derrière, c’était dur. On leur montrait qu’on était là d’entrée de jeu.

Meyrieu : On était insolents dans le jeu, dans le comportement sur le terrain. Les grandes équipes, il ne fallait pas les respecter. Il fallait imposer notre jeu pour les mettre en difficulté. Si on se contentait d’avoir un 4-3-3 avec des ailiers qui débordent gentiment et qui se replacent dans la même zone, ça n’aurait rien apporté. Ce n’est pas du football panache. Tandis qu’un attaquant qui décroche et qui va libérer un espace pour un coéquipier, tout ça, c’est la vie.

22, Vladan Lukić !

Kastendeuch : Sur le terrain, c’était volcanique. Entre Fred Meyrieu, Danny Boffin, qui ne payait pas de mine, mais était très explosif, ou Bruno Rodríguez qui ne se laissait pas faire non plus, on avait des garçons de caractère. Rigo Song notamment avait tendance à dépasser les bornes.

Toyes : Rigo, c’était Rigo. Je me demandais des fois s’il ne faisait pas exprès – et je pense qu’il le faisait exprès – de ralentir un peu sa course pour faire un joli tacle, prendre le ballon… et le joueur. Il adorait ça ! Et nous, on le chambrait un peu : dans le vestiaire, on lui disait : « Rigo, hier, quand il y a l’ouverture sur machin, t’aurais pas ralenti ta course pour faire un joli tacle ? » Il le prenait avec le sourire, mais des fois, je suis sûr qu’il faisait ça pour faire une belle envolée et le spectacle : c’était aussi son charme, il était rugueux, et on pouvait compter sur lui.

Proment : Rigobert, c’était magique. Même à l’entraînement, parfois, on rigolait. Il faisait des coups du foulard, et Joël s’énervait. Il disait : « Eh Rigo, la prochaine fois que tu fais ça, tu dégages ! » Il se prenait pour un technicien, alors qu’il était tout l’inverse.

Pirès : Si tu les regardes bien, si tu les analyses, Rigo et Sylvain, ils n’ont rien à voir. Il y avait ce mélange de générations, de football. Mais on savait tous que Rigo était comme ça, donc Sylvain s’est adapté à son mode de fonctionnement, et sur le terrain, ils étaient compatibles.

Kastendeuch : En tant que capitaine, je ne vous cache pas que dans la saison, j’ai aussi passé quelques matchs à calmer tel ou tel garçon, parce que comme on était une équipe qui marchait, on était soit provoqué, soit un peu agressé. Je suivais ça de près parce que je savais que ça pouvait exploser à chaque instant. En tant que capitaine, j’instaurais toujours un dialogue avec les arbitres, et il y avait un respect mutuel parce qu’ils savaient que j’étais très vigilant. Et d’ailleurs, c’est resté dans les limites, puisque je crois qu’on a fini en tête du classement du fair-play.

L’équipe type de la saison 1997-1998

FC Metz (4-4-2) : Letizi – Pierre, Song, Kastendeuch, Gaillot – Boffin, Blanchard, Meyrieu, Pirès – Rodríguez, Lukić.


8. Le football à la messine : rouleau compresseur, défense de fer et Monsieur Plus

Gaillot : Les deux saisons précédentes, on produisait déjà un football entreprenant. Il y a un exemple : c’est la chenille. On commence à la faire en 1995-1996 et ça devient un symbole du dynamisme, du plaisir de jouer, du plaisir d’être ensemble. Donc ces ingrédients étaient déjà là. Mais ce qui change cette année, c’est qu’on a de la constance. Donc c’est l’aboutissement de trois saisons.

Pirès : On pouvait vraiment parler d’un « jeu à la messine » . Il y avait la patte de Joël Muller qui était un technicien fin. Il a monté une équipe capable de jouer un beau football. Et puis avec les lascars de derrière, il ne pouvait rien nous arriver.

Toyes : À l’époque, c’était Sylvain qui était en couverture, et on était encore quasiment en marquage individuel. Il fermait tout et lisait le jeu : dans les relances, il était hyper propre. Et les trois autres, Rigo, Gaillot et Pascal, faisaient le boulot : quand ils devaient intervenir, ils savaient être nets et propres.

Gaillot : Dans les buts, on avait aussi un gardien assez exceptionnel avec Lionel Letizi. Il était au sommet de son art.

Marchal : Les mercredis après-midi, Joël aimait bien organiser des séances de frappes qui concernaient essentiellement les jeunes. Et quand Letizi était là, on se disait : « Ce n’est pas possible, on ne peut pas marquer de buts ! » C’était un mur.

Le meilleur Lionel du foot.

Proment : Le football à la messine, il n’a pas changé. Il a toujours correspondu aux valeurs du club : la générosité, l’abnégation, le travail, l’humilité et le don de soi. Fred Meyrieu, on dit l’enfant terrible, l’enfant tout ça, mais quand on regarde ses statistiques de courses sur un match, il était le premier ! Et en plus de ça, il courait au bon endroit au bon moment et à bon escient. Et quand des mecs comme ça sortent des stats comme ça, tout le monde est obligé de suivre. Et en fin de compte, c’est une sorte de rouleau compresseur qui passe. Pas un rouleau compresseur technique comme le Barça à la grande époque, mais un rouleau compresseur de vertus extraordinaires et de valeurs magiques.

Gaillot : On avait tous le goût pour le travail. Ça se traduisait par une grosse solidarité défensive et la possibilité pour tout le monde d’apporter quelque chose offensivement. C’était assez moderne pour l’époque.

Meyrieu : Joël a su mettre les joueurs où il fallait, mais tout le monde pouvait dépasser sa fonction. J’étais installé en 10, mais je savais aussi que quand il y avait quatre ou cinq coéquipiers qui partaient devant, je devais revenir devant la défense pour compenser. Quand Danny partait avec sa mobylette sur le côté gauche, on pouvait se retrouver en 4-2-4.

Toyes : Lui, c’était un truc de dingue, il était inépuisable. Sur son côté, ça faisait… (Il imite le bruit d’une moto.) En plus, il faisait cinquante kilos ! Le football à la messine, c’était ça. Avec Rob et Danny, ça tranchait dans le vif. Ça te fait du bien quand t’es dans un match, que tu subis, et que tu donnes à un attaquant et lui partait au coin opposé pour éloigner le danger ou faire une contre-attaque. Le ballon, en deux secondes, il est de l’autre côté, et toi, tu souffles un peu. Robert Pirès, c’est Monsieur Plus. C’est lui qui a fait de nous une équipe qui pouvait s’immiscer dans la course au titre. Proment : Dès qu’on était en galère, on donnait le ballon à Pirès, et il débloquait le match. Je l’ai vu faire des choses magiques et j’en ai vu, des adversaires qui ont pleuré.

Meyrieu : Robert, c’était la coqueluche du FC Metz. Il devait confirmer et faire une grosse saison pour avoir son ticket de sortie. C’est ce qu’il s’est passé.

Toyes : Rob, extraordinaire… Je me rappelle, dès qu’il accélérait, il faisait la différence offensivement. Sur certains matchs, on ne devait certainement pas gagner, parce qu’on faisait le dos rond pendant une heure, et sur une accélération de Rob, ça finissait en but, ça tenait derrière et on gagnait 1-0.

Letizi : Il y a un déplacement à Monaco (J5, 29 août 1997, 1-2) où on gagne dans les toutes dernières minutes sur un but venu de nulle part : je fais une relance à la main, Bruno Rodríguez frappe sur la barre, ça revient en cloche, et Robert Pirès fait une volée des 18 mètres…

RP Flingeur…

Gaillot : Robert Pirès, c’est Monsieur Plus. On ne manquait pas de talent dans cette équipe. Mais je pense que c’est lui qui a fait de nous une équipe qui pouvait s’immiscer dans la course au titre. Réussir à conserver un joueur comme lui pendant cinq ou six ans, ça ne serait plus possible de nos jours. Ainsi, on a pu profiter de Robert Pirès à maturité.

Toyes : On était aussi bons sur les coups de pied arrêtés, avec Fred et le jeu de tête. Mon premier but, c’est contre Bordeaux (J2, 8 août, 4-1), en début de saison : on est menés 1-0, et j’égalise, sur corner. Je ne suis pas très grand, mais je saute haut et j’ai un bon timing. Donc certainement que des coups de pied arrêtés ont déclenché des buts.


9. Champions d’automne mon frère !

Serredszum : Après un début de saison en fanfare, on a subi un contrecoup en octobre, que tout le monde connaît dans une saison. Et évidemment, on se dit que si on avait été un peu moins mauvais à cette époque-là et qu’on avait pris quelques points… Mais voilà, il y avait aussi une grosse fatigue mentale et physique. On avait aussi le petit facteur chance, la chance du champion. Kastendeuch : On n’avait pas l’habitude de lutter pour le titre. Il a fallu lutter contre tous les favoris et puis Lens qui était dans la même situation que nous. Il y a aussi un sacré stress à gérer : on n’a plus le droit à l’erreur, on doit répondre aux attentes, et l’attente grossit au fil des mois.

Gaillot : On s’attendait à ce que ces choses arrivent. Mais ce n’était ni des grosses contre-performances, ni quelque chose qui a duré. Et ça, à Metz, c’était nouveau.

Serredszum : Malgré ce trou noir, on a su rebondir et repartir de l’avant. Et puis après, il y a eu la chance d’avoir peu de blessures, peu de suspensions, ce qui a permis d’être très régulier et d’imaginer qu’on pouvait aller loin en gardant ce même état d’esprit.

Proment : Cette année-là, on avait aussi le petit facteur chance, la chance du champion, même si on ne l’a pas été. On avait un gardien extraordinaire qui sortait tout, et quand il ne sortait pas les ballons, le peu qui arrivait à passer la défense, ça tapait le poteau.

Gaillot : Le titre de champion d’automne, c’est symbolique, mais à Metz, ça reste exceptionnel.

Pirès : On prend conscience de nos qualités à ce moment-là. Et puis on se dit que si on le fait une fois à l’aller, on peut le faire deux fois sur le retour.

Kastendeuch : C’était une première pour le club. Bon, ça a été un plaisir ponctuel parce que c’est une remise en question chaque semaine, donc on n’a pas eu beaucoup de temps pour apprécier ça, mais c’était évidemment un petit marqueur, une récompense.

Proment : Je n’ai pas souvenir d’une euphorie quelconque. C’est seulement à quatre ou cinq matchs de la fin qu’on s’est dit qu’on allait peut-être le faire. À la trêve, on était plus là à kiffer le moment, à jouer ensemble et à gagner des matchs et avancer comme ça. Mais je n’ai pas souvenir qu’on puisse voir plus loin que ça : c’était juste une bande de potes qui jouaient au ballon.

Classement de D1 au soir de la 17e journée (Source : LFP)

Propos recueillis par Valentin Lutz et Mathieu Rollinger

Photos : Iconsport.

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