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Merci pour tout, Blaisou !

Par Mathieu Faure
Merci pour tout, Blaisou !

295 matchs pour le PSG (33 buts et 27 passes), des titres à la pelle, titulaire sous Carlo Ancelotti, Laurent Blanc et Unai Emery... À trente ans et après six ans dans la capitale, Blaise Matuidi va signer à la Juventus. Ce n’était pas le plus beau joueur de l’ère QSI, mais il aura sans doute, à sa manière, marqué un passage important de l’histoire du club. Pilier des Bleus, « Blaisou » ira danser sur du Niksa chez la Vieille Dame. À Paris, il restera l’homme qui, un soir d’avril, du droit, a nettoyé la lucarne de Steve Mandanda.

Il y a des choses que les gens ne pourront pas lui enlever. Ses 295 matchs et ses quinze titres au PSG, pour commencer. Alors oui, Blaise Matuidi n’a pas été la recrue la plus clinquante ni la plus technique de l’ère QSI, loin de là. Mais il aura été, à un moment donné, parmi les milieux de terrain les plus influents d’Europe. Quelque part entre la prise de fonctions de Carlo Ancelotti et le début de celle de Laurent Blanc, Matuidi a marché sur l’eau. C’était l’époque où le trident Thiago Motta-Verratti-Matuidi était présenté comme une référence sur le Vieux Continent. La « pieuvre » , ou le « chewing-gum » comme il était surnommé au PSG, croquait les mollets adverses en permanence. Il se projetait, balançait des centres, prenait la profondeur, claquait des buts improbables, mais aussi importants comme ceux contre le Barça (2013, 2014), celui du Vélodrome un soir de Classico fou (2015), ou son début de saison 2015 incroyable. Bref, par moments, Blaise Matuidi a sans doute été le meilleur milieu de terrain français sans qu’on ne s’en aperçoive vraiment. Pas spécialement élégant balle au pied ni même technique, des vidéos best-of de ses horreurs ont pullulé sur internet. À côté de Motta et Verratti, la différence était flagrante, mais Matuidi était immense dans un autre registre : celui du harcèlement, de la profondeur, des courses. En résumé, du fameux jeu sans ballon qui permettait à la fois de bien presser, mais aussi de fendre des blocs compacts par la prise d’espaces. Ce n’est pas pour rien qu’avec les Bleus, durant son passage parisien, il va enfiler 57 fois le maillot frappé du coq. Quelque part, Blaise Matuidi dans ce PSG, c’était l’idée qu’avec le travail, un bon joueur de Ligue 1 pouvait devenir une référence en Europe. Et ce fut le cas.

Il s’est imposé là où Bodmer, Chantôme et Ménez se sont épuisés

Au-delà des titres, de sa longévité, du fait d’être passé dans l’écurie de Mino Raiola, Matuidi aura survécu dans le temps. Là où Clément Chantôme, Mamadou Sakho, Jérémy Ménez, Mathieu Bodmer, Christophe Jallet, Kevin Gameiro n’ont pas réussi à durer au-delà de dix-huit mois, Matuidi aura tenu bon jusqu’au bout alors qu’il n’était pas forcément le plus talentueux. Intouchable jusqu’à l’éclosion d’Adrien Rabiot. Travailleur, hygiène de vie irréprochable, à l’écoute, il a même su s’adapter à des exigences tactiques folles, comme ce poste d’ailier gauche pour défier Arsenal en C1. Sans physique au top, Blaise Matuidi perd de son influence, et ça commençait à devenir le cas. Peut-être lassé mentalement, aussi, à propos de son avenir. Mais avant cela, le natif de Fontenay-sous-Bois aura tenu une cadence incroyable, au gré des saisons à soixante matchs d’un club qui souhaitait gagner la C1 (cinq saisons à cinquante matchs de moyenne de rang, rien que ça). C’était sans doute le bon moment pour se séparer. Pour ne pas faire la saison de trop. Paris se déleste d’un gros salaire, réalise une plus-value intéressante sur un trentenaire acheté entre sept et huit millions en 2011, à un an de la fin de son contrat. Matuidi, de son côté, part dans une immense institution qui a toujours su (re)donner sa chance à des joueurs mûrs (Pirlo, Évra, Daniel Alves, Barzagli) et ne régresse pas sportivement. Moins sexy que Maxwell, moins décisif qu’Ibrahimović, moins drôle que Lavezzi, moins paternaliste que David Luiz, moins bien accompagné que Van der Wiel, Matuidi part sans larme, mais sans haine. C’est une page du PSG qui se tourne. Celle d’un homme qui aura joué plus de matchs au PSG que Dominique Baratelli, Luis Fernandez, Daniel Bravo, Dominique Rocheteau ou Joël Bats. Celle d’un milieu de terrain bosseur dans une équipe de stars. Celle d’un mec qui sera allé chercher chaque titularisation à la force du poignet et qui n’aura, finalement, que rarement déçu. Un totem qui s’effondre. Blaise Matuidi n’a rien volé au PSG. Hélène Ségara nous avait prévenus : dans tout couple, il est important de savoir se dire que l’on s’aime tout en se disant adieu.

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