ACTU MERCATO
Victor Osimhen, voir Naples et pourrir
Annoncé sur le départ à Naples durant tout l’été, Victor Osimhen n’est pas parvenu à trouver une porte de sortie lors du mercato. L’attaquant nigérian part donc en prêt du côté de Galatasaray, alors que son club espérait encore en tirer plus de 100 millions d’euros il y a quelques semaines.
En 2023, Victor Osimhen permettait à tout Naples de faire péter ses plus beaux feux d’artifice pour célébrer son premier Scudetto depuis 1990. Avec 26 buts en 32 matchs de Serie A, le Nigérian avait pratiquement acquis le statut d’idole dans la ville du Sud. Un an plus tard, la fête semble déjà bien loin : l’après-titre a ressemblé à une longue gueule de bois pour le Napoli, et Victor Osimhen est aujourd’hui devenu persona non grata. L’attaquant n’était même pas inscrit sur la liste d’Antonio Conte pour la saison de Serie A et se rabat sur un prêt étonnant à Galatasaray, où il doit signer en prêt pour une saison ce mardi. Sans surprise, il a reçu un accueil digne d’une immense rock star dans la nuit, à son arrivée à l’aéroport : un peu de frissons pour celui qui avait perdu la flamme et le fil à Naples.
Victor Osimhen ilk üçlüsünü çektirdi! (Galatasaray Youtube Katıl) pic.twitter.com/XarQrcYKQl
— Forza Cimbom (@forzacimbomtr) September 3, 2024
Un indésirable indésiré
Les comptables napolitains se mordent probablement les doigts de ne pas avoir cédé Osimhen un an plus tôt, au moment où sa valeur marchande était au sommet. Car après une dernière saison moins impressionnante (15 buts en Serie A), il était évident que les acheteurs seraient plus prudents au moment de sortir leur portefeuille. Aurelio De Laurentiis, le président du club, espérait pourtant encore monnayer le Nigérian pour plus de 100 millions d’euros cet été. Le sulfureux producteur italien a toujours été réputé pour son sens intransigeant des affaires, si bien que le Napoli a hérité pour certains de cette étiquette d’équipe tremplin qu’il n’est en réalité jamais facile de quitter.
Trois clubs ont régulièrement été cités pour s’offrir les services de l’ancien Lillois : le PSG, Chelsea et les Saoudiens d’Al-Ahli. Malgré la blessure de Gonçalo Ramos, les champions de France n’ont pas bondi sur le Napolitain, la faute à un profil qui ne correspondrait pas tout à fait à Luis Enrique. Du côté de Londres, c’est le salaire qui aurait posé souci : les Blues lui proposaient une rente fixe de quatre millions d’euros par an avec quatre millions supplémentaires en bonus, contre les onze briques annuelles que touche le joueur à Naples. Si la péninsule Arabique semble au premier abord moins regardante sur les chiffres à aligner, même Al-Ahli a fini par se retirer des négociations. Alors que les excellents buteurs se font désormais rares, l’un des meilleurs numéros 9 en activité s’est finalement retrouvé sans qui que ce soit pour le sortir du pétrin.
Du loft à la prolongation ?
À défaut d’avoir trouvé une solution avant le 30 août, c’est donc vers un championnat comme la Turquie qu’Osimhen est obligé de se tourner pour ne pas passer plusieurs mois sans jouer. Une décision triste à mourir pour celui qui a coécrit la plus belle page de l’histoire récente des Azzurri. Mais s’il est facile de pointer du doigt le Napoli comme le grand méchant de l’histoire, le joueur et son agent, Roberto Calenda, ont probablement eux aussi eu leur part de responsabilité. En janvier dernier, l’attaquant avait assuré « connaître la prochaine étape » de sa carrière. Giovanni Manna, directeur du club campanien, a quant à lui déclaré que « Victor a exprimé son désir absolu de ne pas rester à Naples ». Dans ces conditions, il n’est pas étonnant de voir le club recruter son remplaçant en la personne de Romelu Lukaku et de forcer son départ en le plaçant sous le très discutable statut de « lofteur ».
On n’a toutefois peut-être pas encore fini d’entendre parler du départ d’Osimhen : si le Nigérian devrait bien rejoindre le Galatasaray, il s’agirait d’un prêt sans option d’achat. Et avec à la clé, une prolongation à Naples jusqu’en 2027 en vue d’une meilleure revente dans le futur. Prolonger un joueur indésirable, encore un nouveau symbole du football business : rendez-vous l’été prochain pour la suite d’un feuilleton à la sauce napolitaine.
Par François Linden