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Memphis Depay, taille patron

Par Mathieu Rollinger
Memphis Depay, taille patron

Pour la première fois capitaine de l'Olympique lyonnais, Memphis Depay a remis son équipe sur de bons rails avec un but et un penalty provoqué face à Metz. Une nouvelle prestation convaincante pour un garçon qui n'a jamais perdu la face dans cette période trouble et qui prouve une nouvelle fois qu'il est le joueur majeur de cet OL.

Rudi Garcia a trouvé un allié. Sans une boulette d’Anthony Lopes, capitaine d’une semaine, Memphis Depay avait tout pour endosser mercredi dernier le costume de sauveur de l’Olympique lyonnais face au Benfica. Car quelques minutes plus tôt, en reprenant avec promptitude un des rares centres corrects de Léo Dubois, son égalisation était censée enlever une épine du pied de son équipe. Trois jours plus tard, lors de la réception du FC Metz, le gardien a laissé son brassard à l’attaquant comme s’il passait un témoin dans ce relais de médiocrité. Si cette promotion qui est due à une revue des leaders de la part de Rudi Garcia, le nouvel entraîneur lyonnais se laissant du temps pour « voir comment vit [son] groupe pour désigner le capitaine » , elle est aussi due à l’attitude irréprochable du Néerlandais depuis plusieurs semaines. Et ce, bien avant le changement d’entraîneur.

Et ce samedi, c’est encore lui qui a permis de dégoupiller la situation. Face aux Grenats, les Gones semblaient paralysés après deux mois sans succès en championnat et un mois sans trouver le chemin des filets. Ça, c’était avant la demi-heure de jeu, moment où le gamin de Moordrecht s’est saisi du ballon pour transpercer la défense messine et fusiller Alexandre Oukidja d’une frappe croisée. Son cinquième but de la saison. Cinq minutes plus tard, c’est encore lui qui est à la réception d’un centre de Youssouf Koné qu’il aurait pu reprendre sans la poussette de Manu Cabit. Le penalty est transformé par Moussa Dembélé, mais c’est bien le Néerlandais que l’avant-centre vient congratuler lors de la célébration. Le patron est clairement identifié.

Bras droit et main armée

Blessé pour le premier match de Rudi Garcia, avec la réception de Dijon la semaine dernière (0-0), Memphis apparaît comme la seule satisfaction lyonnaise dans un début de saison morne. En effet, s’il entame sa troisième saison entre Rhône et Saône, c’est seulement aujourd’hui qu’il semble mesurer son statut de leader. Une prise de conscience qu’a longtemps attendue Bruno Genesio, avec qui les relations étaient plus que fluctuantes. Par moments lassé d’être poussé sur un côté, le Hollandais avait pourtant salué son coach lors de son départ. « Après Manchester, j’avais besoin de confiance. Bruno et le président Aulas me l’ont donnée, expliquait-il en mai, reconnaissant. Je pense que Bruno a encore de très belles choses à faire dans le football, même si je ne peux pas prédire l’avenir.[…]J’ai une très bonne relation avec Bruno. Je le remercie pour l’opportunité qu’il m’a donnée à Lyon. » À l’arrivée de Sylvinho, il n’avait cependant pas caché que « ce changement était nécessaire » , apportant une « impression de fraîcheur » bienvenue. Et malgré les déboires collectifs, l’entente entre le coach brésilien et son attaquant n’était en rien feinte.

Intégré dans le clan des leaders, c’est avec pas mal d’amertume que Memphis a vu partir Sylvinho après un derby perdu. Appelé en sélection quelques jours plus tard, il ne cachait pas avoir « du mal à dormir » , à cause du « désordre » à Lyon, avant d’avouer un certain malaise. « Ce n’était pas de la faute (de Sylvinho) si on a eu des mauvais résultats match après match. Et je continue à dire que c’est l’équipe, assurait-il au micro de la chaîne L’Équipe. Je suis vraiment désolé qu’il ait été sacrifié parce que je pense qu’il a apporté de la passion à l’équipe et au club, de la fraîcheur, un nouvel état d’esprit. Mais ça prend du temps ce genre de choses pour changer un club comme l’OL. Je me sens mal pour lui, mais je sais qu’il va faire de grandes choses dans le futur. » Une loyauté pas forcément soupçonnable au premier abord, mais qui ne peut que conforter Rudi Garcia dans son choix. Et au moment où les joueurs ont été appelés par leur propre public à prendre leurs responsabilités, Memphis a eu le droit à une belle ovation du Groupama Stadium au moment de son remplacement. Méritée, forcément, mais surtout à confirmer.

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