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Marseille, les bricoleurs du dimanche

Par Mathieu Rollinger
Marseille, les bricoleurs du dimanche

Face au PSG, Rudi Garcia a choisi de jouer sans réel attaquant de pointe, installant Dimitri Payet seul dans l'axe. Mais si son rafistolage a permis à la structure marseillaise de faire bonne figure pendant une heure, il ne peut masquer à lui seul le vrai déficit à ce poste-clé.

Kostas Mitroglou et Valère Germain étaient eux bien à l’heure à la causerie de Rudi Garcia. Et c’est certainement là qu’ils ont appris qu’ils seraient associés sur le front du banc de touche, face au Paris Saint-Germain. Car si personne n’a manqué de souligner les choix forts de Thomas Tuchel de laisser de côté Kylian Mbappé et Adrien Rabiot au coup d’envoi, au profit de Choupo-Moting et Julian Draxler, ceux faits par l’entraîneur marseillais ne manquaient pas d’originalité. Sans vrai 9 de métier, c’est Dimitri Payet qui était chargé d’occuper l’axe de l’attaque, devant partager son temps entre son rôle de meneur de jeu, de tireur de coup franc, de premier défenseur à la poursuite de Marco Verratti, mais aussi de finisseur. Du moins sur le papier. Car dans les faits, c’est une tout autre réalité qui a pu être observée ce dimanche au Vélodrome, et le capitaine phocéen n’a pas su être le Cesc Fàbregas de coach Garcia.

Déshabiller l’attaque pour habiller le milieu

À la base de cette décision audacieuse, il y avait la volonté de rivaliser avec les Parisiens sur le plan technique. Et donc de sacrifier un attaquant de métier pour renforcer l’entrejeu. « On voulait bien défendre, on voulait aussi bien utiliser le ballon, et pour ça, il faut des joueurs techniques, expliquait Rudi Garcia après la rencontre. Tous mes joueurs techniques étaient sur la pelouse, pratiquement. Cela aurait pu suffire à égaliser, au moins. » Loin d’être incongru, ce dispositif en 4-3-3 a d’abord apporté une vraie stabilité au milieu, avec une association Strootman-Gustavo enfin effective et efficace. Le Néerlandais fut précieux dans sa capacité à freiner Neymar, alors que le Brésilien a pu étaler sa science autant défensivement qu’en se projetant vers l’avant. Le troisième élément, Morgan Sanson, était quant à lui chargé de faire les transmissions vers ses attaquants et d’apporter le surnombre aux abords de la surface sur les attaques placées. Mais coupable d’une perte de balle amenant l’ouverture du score de Mbappé et n’ayant pas assez pesé par son jeu de passe, l’ancien Montpelliérain a peut-être été le vrai maillon faible du stratagème de Rudi.

Small ball

Pendant près d’une heure, cette tactique a au moins permis à l’OM de regarder Paris dans les yeux. Mais il a manqué de poids pour convertir ces bonnes intentions. Jordan Amavi et Bouna Sarr, intéressants dans leur rôle de piston, ont trop souvent trouvé une surface vide au moment de délivrer leurs centres, quand les combinaisons entre Ocampos, Thauvin et Payet apportaient du danger seulement par à-coups. Auteur de seulement six frappes dont deux cadrées, le trio a finalement fait illusion, avant d’éclater une fois la machine Mbappé entrée sur le terrain pour dispenser une leçon de réalisme. « Même sans attaquant, on a fait ce que l’on a pu et on s’est procuré des occasions, assurait Adil Rami. Je ne veux pas parler de mes coéquipiers, mais c’est vrai qu’il nous faut peut-être un attaquant méchant qui fasse peur à la défense adverse. » Et c’est bien le message sous-jacent qu’il y avait à déchiffrer, adressé par Rudi Garcia à sa direction : la venue d’un « grantatakan » est toujours espérée.

Lancés respectivement aux 72e et 85e minutes, Germain et Mitroglou ne sont dans son esprit plus que des solutions de dépannage. Avec trois buts chacun à leur compteur en Ligue 1, ils peuvent bien sûr apporter leur contribution à l’édifice, comme lorsque le Grec a poussé au fond des filets un but qui aurait dû être valable. Si l’OM a joué sans 9, ce n’est pas pour copier le modèle espagnol de Del Bosque, mais plus par réelle nécessité. Dimanche soir, Rudi a essayé de cuisiner avec les ingrédients qu’il avait dans le frigo, et ça aurait pu être à peu de choses près un plat réussi. À Zubizarreta et McCourt d’aller faire les courses pour ne pas se retrouver chaque week-end avec des pâtes au beurre.

Par Mathieu Rollinger

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