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Petit à petit, Randal fait son Kolo Muani

Par Jérémie Baron

Parti libre outre-Rhin après avoir offert un trophée à son club formateur, le FC Nantes, Randal Kolo Muani n’a pas eu besoin de période d’acclimatation dans ce nouveau championnat. Alors qu’il revient déjà en France, ce mardi pour y affronter l’OM, l'actuel meilleur passeur de Bundesliga sera l’une des armes de l’Eintracht.

Petit à petit, Randal fait son Kolo Muani

Olympique de MarseilleEintracht Francfort

13/09/2022 à 21:00 Ligue des champions

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C’était il y a un peu moins d’un an dans la salle de réunion de la Jonelière, au début de l’automne, quand Randal Kolo Muani ne savait pas encore que sa deuxième saison professionnelle rentrerait dans les annales. L’attaquant ignorait qu’il bouclerait cet exercice à treize caramels, six passes décisives et une Coupe de France soulevée, mais il se disait déjà que l’Eintracht Francfort était sur ses côtes et que son avenir se dessinerait loin de la cité des ducs de Bretagne. À l’idée de débarquer en Bundesliga quelques mois plus tard, donc, le Canari salivait d’avance, dans nos colonnes : « En Allemagne, je vois des joueurs qui s’épanouissent : Moussa Diaby, Nkunku, Ibrahima Konaté, Mukiele… C’est un championnat qui me va bien, je vois des attaquants qui s’épanouissent là-bas. Ce n’est pas seulement Francfort : s’il y a Wolfsburg, le Bayern Munich ou même Fribourg qui viennent… L’Angleterre aussi m’attire énormément, ce sont les seuls championnats que je regarde beaucoup. » En contre, il est redoutable dans le jeu en profondeur. Niveau ballon rond, RKM tape souvent juste, et il en est de même lorsqu’il se décide à sortir de son mutisme. Ainsi, depuis que le natif de Bondy a posé le pied au pays du Badische Schneckensuppe du haut de ses 23 ans, tout s’est à peu près passé comme il l’avait planifié. Convaincant en préparation puis passeur décisif pour Lucas Alario dès sa première entrée en match officiel avec l’Eintracht, en Pokal contre le FC Magdeburg (D2) le 1er août, RKM a rapidement pu être mis dans le bain en enchaînant face au Bayern (1re journée de Bundesliga) et au Real Madrid (Supercoupe de l’UEFA), avec un but contre les Bavarois 19 minutes après son entrée en jeu sur lequel il piège Manuel Neuer, malgré la rouste finale (1-6). Le début d’une belle série pour l’ancien Canari, puisque le 3 septembre, après un probant succès face à Leipzig (4-0 avec deux passes décisives pour le Français), il facturait deux pions et cinq assists sur ses sept premières rencontres avec les Adler, rapidement tombés sous le charme de sa bouille, son jeu de jambes, sa conduite de balle chaloupée, sa pointe de vitesse de libellule, sa générosité dans les efforts et les caviars et sa faculté à croquer le moindre espace pendant 90 minutes. De quoi rapidement gagner sa place de titulaire aux côtés de Mario Götze ou Daichi Kamada, malgré la concurrence de Rafael Borré et Lucas Alario, et se poser en tant que meilleur passeur décisif de BuLi avec quatre unités. « Non seulement Randal a convaincu par ses courses vers l’avant et son sens du but, mais aussi parce qu’en contre, il est redoutable dans le jeu en profondeur, grâce à sa vitesse et à son explosivité », posait son entraîneur Oliver Glasner en août.

Au plus grand bonheur des supporters de Francfort, qui découvrent une pépite que leur club est allé chercher pour peanuts : n’ayant pas réussi à le prolonger, le FC Nantes a vu son crack – arrivé sept ans plus tôt sur les rives de l’Erdrequitter le nid libéré de tout contrat, et certainement pas mécontent d’en avoir fini avec Waldemar Kita et compagnie, alors que son destin avait été un véritable feuilleton en Loire-Atlantique. Une manière de faire perdurer la tradition des joueurs convoités et partis libres de la maison jaune ces dernières années (Filip Djordjevic en 2014, Adrien Thomasson et le capitaine Léo Dubois en 2018, Ciprian Tătăruşanu en 2019 ou encore Batista Mendy en 2021). « Les infrastructures, le stade, les supporters, tout est impressionnant », a récemment confirmé dans Kicker RKM, qui connaît néanmoins un passage à vide avec son équipe depuis deux rencontres (défaites sèches contre le Sporting en C1 et Wolfsbourg). « Le style de jeu offensif prôné en Bundesliga avec beaucoup de mouvements et d’intensité me convient à merveille. […] Quant au nombre de buts, je veux clairement faire mieux qu’à Nantes la saison passée. » Débarrassé des duels avec Jean-Louis Leca, Anthony Lopes ou Gauthier Gallon et désormais opposé aux passoires du calibre de Manuel Neuer, Randal Kolo Muani ne devrait pas avoir trop de mal à atteindre cet objectif.

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