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Marie-Antoinette Katoto, jamais trop tôt

Par Mathieu Rollinger
Marie-Antoinette Katoto, jamais trop tôt

La nouvelle pépite de l'équipe de France féminine s'appelle Marie-Antoinette Katoto, a 20 ans, empile les buts avec le PSG, et a toutes les armes pour exploser à la prochaine Coupe du monde. Une coïncidence ? Peut-être pas.

Corinne Diacre a eu raison de tirer sur la bride. « Avec ce que j’ai vu ce matin(à l’entraînement), elle n’est absolument pas prétendante à une place de titulaire, il faut qu’elle fasse plus » , grondait la sélectionneuse française à propos de Marie-Antoinette Katoto, à quelques heures d’un amical de prestige face aux États-Unis, en janvier dernier. Un avertissement qui s’est traduit dans les actes, l’attaquante parisienne commençant le match sur le banc du stade Océane du Havre. Bousculée, elle marquera neuf minutes après son entrée en jeu, sur un appel en profondeur et après un duel gagné face à Naeher. Son premier but en équipe de France, pour sa deuxième sélection avec les A, à seulement 20 ans.

Ce soir-là, les Bleues s’imposeront largement (3-1) face aux championnes du monde en titre. Un résultat encourageant pour les Bleues qui sont aujourd’hui à 99 jours de l’ouverture de leur Mondial, mais aussi un signal fort envoyé par Katoto pour briguer une place dans les 23. « Maintenant, il faut qu’elle me montre que je ne sois pas obligée de la piquer pour qu’elle soit performante, assurait Diacre après la rencontre. Elle a compris le message, elle est intelligente, c’est une compétitrice. » Une compétitrice qui pèse 18 buts en 17 journées de D1, soit deux de plus qu’Ada Hegerberg, premier Ballon d’or féminin de l’histoire.

Katoto ne blague pas

Pourtant, au fil des témoignages, c’est le portrait d’une fille aussi complète sur un terrain que réservée en dehors qui se dessine. Un défaut dont « MK » a pris conscience et qu’elle cherche à lisser en suivant des séances de media training. « Elle a un peu peur d’aller vers les gens, et elle donne l’image d’une personne froide, alors qu’elle n’est pas du tout comme ça, confiait sa coéquipière Grace Geyoro à L’Équipe. Je lui ai dit qu’elle devait faire attention. Les gens ont envie de la connaître et c’est une bonne chose, il faut qu’elle prenne ça du bon côté. On s’intéresse à elle parce qu’on voit qu’elle a beaucoup de qualités. » Des qualités qu’elle a développées dans les rues du quartier des Grèves de Colombes, en regardant avec de grands yeux Ronaldinho et Pauleta depuis les tribunes du Parc des Princes, et surtout en intégrant dès l’âge de 7 ans le club 100% féminin du Colombes FFC.

Dans les Hauts-de-Seine, c’est en défense qu’elle fait ses premiers pas, avant d’être attirée irrémédiablement par le but. Puis à 12 ans, c’est le PSG qui la repère et lui permet de se dédier à 100% au football. Une vraie formation, comme peuvent en disposer les garçons, un privilège dont peut profiter la nouvelle génération. Ce qui implique aussi des sacrifices, pour mener de front carrière sportive et école, avec des retours à la maison à 23 heures passées. Mais l’évidence est là : Katoto est beaucoup trop douée pour passer inaperçue et ce ne sont pas les sélections jeunes de l’équipe de France qui la louperont, ni la section pro du PSG. Si bien qu’en 2015, son premier match avec les grandes se fait lors d’une demi-finale retour de Ligue des champions, titularisée par Farid Benstiti contre Wolfsburg. Un talent précoce qui tractera les Bleuettes jusqu’au titre de championne d’Europe U19 en 2016 en Slovaquie. Une compétition dont elle finira meilleure buteuse, avec 6 réalisations.

Un trône dans le viseur

Alors qu’elle venait de rejoindre l’agence dirigée par Booba, Lifetime Players, sa progression si linéaire connaissait alors un premier accroc. En octobre 2016, face à Montpellier, elle se déchire les ischio-jambiers de la cuisse gauche en inscrivant le but de la victoire, et rate le Mondial U20 en Papouasie Nouvelle-Guinée. Le genre de coup dur qui permet de savoir si une joueuse prometteuse a les ressources pour passer un cap. Cette confirmation arrivera quelques mois plus tard, quand Gilles Eyquem, le sélectionneur de U20, décidera de lui confier le brassard. « Je pensais que ça pouvait l’aider un peu, parce que la problématique de Marie-Antoinette, c’est qu’elle a connu pas mal de déboires physiques… Elle a eu du mal à revenir et elle a été très longtemps marquée par ça, confiait-il à Foot d’Elles. Là, j’ai trouvé qu’elle commençait à s’ouvrir, qu’elle était plus à l’aise, et je pense que ça peut être une leader. Ce n’est pas forcément une fille qui s’extériorise beaucoup, donc ça pouvait l’aider. Et puis naturellement, elle est devenue une leader pour les autres. »

Une révélation qui laisse penser aujourd’hui qu’elle a les armes pour s’épanouir en équipe de France, même si elle devra encore patienter dans l’ombre d’Eugénie Le Sommer, la référence à la pointe de l’attaque française. Mais ce jeudi contre l’Allemagne, l’aînée sera absente. Flanquée de son acolyte du PSG, Kadidiatou Diani, la benjamine du groupe tient une occasion en or pour marquer des points. Après tout, la France n’a pas de problème avec les joueurs précoces. Et elle n’a que 50 jours de plus qu’un certain Kylian Mbappé. Alors, pourquoi pas elle ?

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