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Marco Verratti touche au but

Par Maxime Brigand
Marco Verratti touche au but

Buteur pour la première fois sous le maillot parisien depuis novembre 2017 et pour la seconde fois en une semaine, Marco Verratti a une nouvelle fois prouvé mercredi soir face à Nantes que le PSG était dépendant des performances de son milieu italien.

Il y a quelques jours, la chose faisait encore marrer Thomas Tuchel : « Le but de Marco avec l’Italie ? C’est incroyable… Pour moi, c’était impossible qu’il marque. » La preuve par les chiffres : depuis son arrivée au PSG en juillet 2012, lors d’une journée où il avait timidement concédé une « grande pression » à l’idée de « jouer avec ces grands champions » qu’il regardait alors évoluer au fond de son canapé, Marco Verratti n’avait planté qu’à huit reprises. Malgré ça, Tuchel avait tenté de rassurer son monde et avait évoqué la séance d’entraînement de la veille, où l’international italien avait de nouveau marqué. « Bon, c’était dans un mini-but sans gardien, mais il a marqué, gloussait le technicien allemand quelques heures avant d’emmener ses gars s’imposer sans lumière à Toulouse (0-1) lors d’une soirée où Verratti ne s’est pointé qu’en seconde période. Il y a beaucoup de blagues autour de ça dans le vestiaire. On verra maintenant s’il est capable de continuer ou si c’était le seul but de sa carrière… » Action, réaction : mercredi soir, au Parc des Princes, alors que le PSG tournait en rond, Marco Verratti a été décalé par Kylian Mbappé et a secoué le petit filet droit de Ciprian Tătăruşanu. Suffisant pour lancer la seconde demi-finale de Coupe de France, remportée largement par les Parisiens (3-0) malgré un paquet de décisions litigieuses. Insuffisant pour l’Italien, qui a profité des arrêts de jeu pour garnir sa feuille de stats d’une merveilleuse passe décisive pour Dani Alves. Confirmation : ce PSG articule toujours mieux avec un Verratti à un tel niveau.

Blagues et pomme coupée

Mercredi soir, comme depuis les départs de Blaise Matuidi et Thiago Motta, l’animation parisienne aura été dépendante du milieu italien. Pourquoi ? Car Marco Verratti possède une qualité rare : il offre du temps à ses coéquipiers, construit de l’incertitude chez l’adversaire et invente des espaces pour les autres. Lors d’une soirée où le PSG a perdu Marquinhos juste avant la pause sur blessure, Verratti aura de nouveau été l’accélérateur des mouvements parisiens, le seul mec capable de donner du rythme, et ce, pour une raison simple : ce type maîtrise le football et en connaît le fonctionnement. Il sait le construire, sait comment le parler et en domine le tempo. Verratti étant trop doué techniquement pour paniquer, il faut le voir jouer avec le rythme, équilibrer son équipe, empêcher son équipe de souffrir, conserver le ballon et aider son groupe à respirer dans le camp adverse.

Cette fois, Paris en a eu besoin, tant Kylian Mbappé, qui a raté un penalty et en a marqué un, a été partout et nulle part, tant Layvin Kurzawa est apparu emprunté, tant Thilo Kehrer semble avoir perdu ses initiatives ballon au pied depuis le match contre Manchester United et tant Choupo-Moting a fait du Choupo-Moting face à un Nantes qui aurait au moins mérité un but, surtout Kalifa Coulibaly, très bon avant son expulsion. Il fallait un joueur pour assurer le minimum et Verratti a enfilé le costume, dans le rôle exact qu’imaginait pour lui Thomas Tuchel lors de l’automne : « C’est un joueur clé dans mon système, car il joue avec beaucoup de confiance et peut trouver des solutions offensives, parfaitement servir les joueurs devant lui. Sans ballon, c’est un super joueur, notamment dans le pressing à la perte. » Cette fois encore, Verratti aura également servi, avec le ballon, de meneur de jeu reculé et de dictator. Ce mec est un archer qui a besoin d’espace pour pouvoir bander son arc. « Normalement, il cherche toujours la passe pour faire un cadeau. Pendant l’entraînement, même lorsqu’il est à deux mètres devant le but, il cherche un partenaire. Il veut toujours rendre heureux les autres, c’est son caractère. Il doit être parfois plus égoïste. Mais aujourd’hui, il a réussi à marquer. Les blagues l’ont peut-être motivé » , s’est satisfait l’Allemand après la rencontre. Et si cet arc lui servait désormais pour de bon à couper des pommes en deux sur la durée ? On a envie d’y croire, car il ne manquait plus que ça au Hibou pour encore un peu plus piquer la nuit.

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