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Maraval : « Les Slovènes préfèrent le saut à ski au foot »

Par Florian Lefèvre
Maraval : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Les Slovènes préfèrent le saut à ski au foot<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Formé à l’AS Monaco, Axel Maraval, 22 ans, a atterri l’hiver dernier en Slovénie un peu malgré lui. Sept mois plus tard, le jeune gardien compte bien rester « au moins » une saison de plus dans les bois du NK Domžale. Et il pourrait bien barrer la route de Payet et West Ham au prochain tour de la Ligue Europa.

Bonjour Axel, tu es le gardien du NK Domžale, troisième du dernier championnat slovène. Peux-tu nous retracer ton parcours… J’ai grandi à Marseille, puis j’ai débuté au centre de formation de l’AS Monaco en 2009. Le club est remonté en Ligue 1. Toutes les grosses stars sont arrivées : Falcao, James, João Moutinho… Après deux saisons pleines en CFA, à l’intersaison 2014, je suis parti. Il fallait se rendre à l’évidence : Subašić et Romero, deux gardiens internationaux, étaient meilleurs que moi. Je devais prendre mon envol à mon tour. Mais je n’en tire que du positif. Quand tu travailles avec Claudio Ranieri, tu touches du doigt le très haut niveau. Ça te pousse à travailler. Subašić par exemple, était beaucoup critiqué, il m’apprenait comment gérer ce genre de situations, parce que ça arrive à tous les gardiens de se faire critiquer. On est resté en lien tous les deux, quand j’ai un souci, on s’appelle.

Tu pars à l’AC Arles-Avignon, un autre club proche de ta ville natale. Mais ça ne s’est pas terminé comme prévu…En arrivant en Avignon, j’ai loupé deux bons mois à cause d’une pubalgie. Du fait des mauvais résultats, le club a remplacé Stéphane Crucet par Victor Zvunka, qui a décidé de me mettre titulaire. Et j’ai fait une demi-saison en Ligue 2 dans les buts de l’ACA. Le club est relégué sportivement en National, mais administrativement en CFA parce qu’il y a un gros déficit. Les transferts, c’était n’importe quoi. Ils demandaient le plus d’argent possible pour sauver le club, du coup ça bloquait mon départ. J’ai été libéré fin octobre. C’est un peu une descente aux enfers. J’utilise des mots durs, mais quand tu as des contrats sous les yeux en Ligue 2 et que tu te retrouves deux mois plus tard au chômage… Il y a la galère de trouver un club pour s’entraîner et être à l’affût d’une offre, mais qui cherche un gardien au mois de novembre ?

En France, on est un peu râleurs sur le travail physique, ici ils bossent, voilà.

En janvier dernier, tu signes finalement en Slovénie. Tu as hésité ?À part des situations bancales en bas de tableau de National, il n’y avait que l’étranger qui se présentait. Je l’ai pris comme une expérience. Je me suis dit que ça ne pouvait que m’endurcir. Est-ce que j’appréhendais ? Pour ma famille, non, parce qu’ils ont été habitués à me voir partir tôt. C’est vrai, je ne connaissais pas le pays, mais l’entraîneur (Luka Elsner, ndlr), qui parle parfaitement français, m’a beaucoup rassuré. Il m’a dit : « On te prépare le contrat, tu viens, si au bout de trois jours, ça ne te convient pas, on trouvera quelqu’un d’autre. » Ici, les entraînements sont sérieux, les installations sont bien. J’ai senti que j’avais tout pour progresser, et je n’ai pas hésité à signer.

Comment s’est déroulée ton intégration ?Aux entraînements, les gardiens travaillent avec une autre technique, il faut s’adapter. Comme c’est un petit pays, ici, ils ont besoin de parler anglais ; tout le monde parle anglais, ça facilite vachement les choses. Les premiers matchs, c’est sûr qu’il y a quelques hésitations. L’anglais, ça ne monte pas tout de suite au cerveau. Mais maintenant quand je parle sur le terrain, c’est dans leur langue : « Fais-moi la passe » , « Tu es tout seul » etc, ça vient spontanément en slovène. Depuis deux mois, c’est devenu naturel pour moi. C’est beaucoup mieux, ça rassure la défense. Cette première demi-saison m’a permis de connaître le championnat.

Comment définirais-tu la mentalité slovène ?Ce sont des gros bosseurs ! Ça se joue sur des détails, mais je trouve qu’ils ont des choses qu’on a un peu perdu. En France, on est un peu râleurs sur le travail physique, ici ils bossent, voilà. Sur le niveau, il y a trois, quatre bonnes équipes : nous, qui jouons la Ligue Europa, Maribor et l’Olimpija Ljubljana, champion en titre.

Est-ce que les supporters sont chauds à Domžale ?Non, il n’y a pas de passion. On joue en moyenne devant 1 000 personnes. C’est sûr que tout footballeur aimerait jouer devant 20 000 chaque week-end, mais s’il n’y a pas, ça n’empêche pas pour autant d’être motivé. Maribor et le champion tournent à environ 5 000 supporters chacun. Même quand Ljubljana joue le tour préliminaire de la Ligue des champions, le stade n’est pas complet… Je dirais que le foot est le sport numéro deux ici. Les Slovènes préfèrent le ski ou le saut à ski. Est-ce que les Slovènes se sont intéressés à l’Euro même si la sélection n’était pas qualifiée ? Les gens, je ne sais pas, mais les joueurs de l’équipe, ouais. On s’est donné rendez-vous pour regarder la finale tous ensemble, je me suis fait chambrer, forcément (rires). Si la Slovénie avait perdu en finale, j’aurais fait pareil.

Toi, tu te plais en Slovénie ?En matière de qualité de vie, il n’y a pas à se plaindre. Ce n’est pas un pays sous-développé, bien au contraire. Domžale, c’est dans la banlieue de Ljubljana. Si je devais comparer la capitale à une ville française, je dirais Strasbourg. C’est très joli, propre, sécurisé. Il y a une rivière (le Ljubljanica, ndlr) qui traverse la ville. Au niveau de la bouffe, ils sont friands de ce qui ressemble à des merguez en plus petit : les « Ćevapi » . Des fois, ils vont dire que ça vient de chez eux, mais les joueurs croates, eux, vont dire que ça vient de Croatie. En fait, comme on est à côté de l’Italie, la culture est très similaire de ce qu’on connaît. Je vis avec ma copine, ça aurait été une autre histoire de rester seul… On sort beaucoup, on se renseigne sur ce qu’il y a à voir. Quand je rentre de l’entraînement, je fais une sieste et on va visiter ou faire quelque chose. Tu traverses le pays en une heure et demi/deux heures. Moi ce qui m’a marqué par exemple, c’est le lac de Bled. Franchement, super beau !

Tu regardes la télé slovène ?Juste pour voir les matchs. Forcément, la qualité est meilleure que sur internet. Sinon, ici ils ont Big Brother, un programme de téléréalité qu’on n’a pas en France. Apparemment, c’est assez déjanté.

Cet été, tu n’as pas envisagé de partir ?Mon but premier, c’est de continuer au moins une saison. Il me reste un an de contrat, je veux faire une top saison ici. Le club n’a que 2 millions d’euros de budget, il y a des petites choses qui ne vont pas, mais quoi qu’il arrive ils font tout pour te mettre dans les meilleures dispositions. Il y a aussi la perspective de la Ligue Europa, on s’est qualifiés, j’ai envie d’y participer maintenant. On vient de faire 1-1 à l’extérieur en Biélorussie (face au Chakhtar Soligorsk, ndlr) au deuxième tour, et si on se qualifie on jouera West Ham.

Tu as prévu de revoir les vidéos des coups francs de Payet ?Non, je crois qu’on le connaît déjà bien. J’adore ce joueur. En plus, en tant que natif de Marseille… Est-ce qu’au club, tout le monde a parlé du tirage ? Oui, mais sans plus. Avant de penser à West Ham, il y a un match retour contre une équipe difficile à jouer. C’est sûr que ça serait plus que sympa d’aller à Londres. Ce tirage, ça ne peut que motiver un groupe et te galvaniser.

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