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Manchester City-PSG : le bâton pour se faire battre
Cette victoire de Manchester City face au PSG (2-1) en Ligue des champions a rappelé deux choses : que malgré la défaite du match aller, le collectif des Citizens est plus costaud que celui des Parisiens. Et que Lionel Messi aime pratiquer la marche sur gazon.
Sur les genoux, Kylian Mbappé fait semblant de conduire une voiture, ou de jouer à Mario Kart, avec son nouveau meilleur ami Achraf Hakimi. Le tableau d’affichage du stade indique la 50e minute, et un large sourire est présent sur le visage du champion du monde et de ses coéquipiers. Logique, Mbappé vient de planter son deuxième but de la saison en Ligue des champions pour permettre au PSG d’ouvrir le score contre Manchester City. À ce moment-là, les Parisiens sont donc devant au score, qualifiés pour le prochain tour et en très bonne voie pour terminer premiers de leur groupe de C1. Sauf que ceci était trop beau pour être vrai. Et surtout cela sonnait trop faux pour être vrai.
PSG : Passer Sans Gagner
Et cela n’a pas loupé, puisque dans la foulée, Pep Guardiola lance Gabriel Jesus dans l’arène, et 25 minutes plus tard, les Citizens mènent 2-1 et s’assurent ainsi d’être tête de série lors du tirage au sort des huitièmes de finale. En s’inclinant, Paris devra, lui, se coltiner du lourd au tour suivant dont il a obtenu le ticket uniquement grâce à la déroute de Bruges contre Leipzig (0-5). Et les Parisiens ne méritaient pas mieux. Que ce soit lors de ce match où ils ont été surclassés, ou sur l’ensemble de cette phase de groupes lors de laquelle ils n’ont pas montré grand-chose de positif, si ce n’est lors de ce match aller contre Manchester City (2-0). Une parenthèse dorée qui leur évite de vivre une dernière journée avec la peur au ventre.
Un monde. Voilà ce qui sépare actuellement Manchester City et le Paris Saint-Germain. Un immense fossé qui porte un nom : le collectif. Et ça, les Citizens l’ont bien compris. C’est simple, le collectif est le maître mot des hommes de Pep Guardiola. Que ce soit sur le plan offensif où les joueurs semblent jouer une partition de musique avec des transversales et des changements d’ailes dans tous les sens. Un procédé que chaque adversaire connaît, mais qui finit toujours par faire mouche comme sur les deux buts copier/coller. Si le jeu avec ballon de Manchester City est un régal, c’est finalement sur le plan défensif que le mot collectif prend tout son sens. Il n’y a qu’à voir les trois attaquants de devant effectuer un pressing à l’unisson et revenir ensuite dans leur propre moitié de terrain si l’adversaire a finalement réussi à traverser la ligne médiane. Ce qui n’arrive pas souvent, puisque la heat map du PSG montre que c’est dans leur propre surface de réparation que les potes de Presnel Kimpembe ont touché le plus de ballons.
Messi, la marche de l’empereur
Un homme symbolise plus que tout autre cette machine sans huile : Lionel Messi. Une Pulga qui ne ressemble plus vraiment à celle qu’a connue Pep Guardiola du côté de Barcelone, qui courait alors dans tous les sens. Désormais, l’Argentin marche, marche beaucoup, regarde Manchester City dérouler son jeu, remarche, met les mains sur ses hanches, marche encore, voit un coéquipier s’arracher pour gratter un ballon, demande alors le cuir, accélère, fait une passe, puis une fois l’action terminée, se remet à marcher. Et ainsi de suite. Visiblement, Lionel Messi n’a pas retenu la leçon de son ancien coach Guardiola qui répète à longueur de temps que l’attaquant est le premier défenseur. Alors peut-être que Mauricio Pochettino laisse la possibilité à Messi de rester devant pour garder de l’énergie, mais il faudrait alors que Neymar et Mbappé fassent les efforts pour trois. Ce qui n’est pas le cas. À écouter les dires de Marquinhos en zone mixte après la rencontre, il n’est pas certain que la Pulga ait le droit à un traitement de faveur : « Il faut travailler sur les détails. Défensivement surtout. L’aspect défensif, c’est collectif, il faut que tout le monde fasse mieux pour qu’on prenne moins de buts. Et après, on va marquer parce qu’on a une bonne force devant. » C’est peut-être ça la différence entre les deux clubs. À City, on ne parle pas de « force devant », mais de force collective. Et cela se traduit au classement du groupe.
Par Steven Oliveira