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Málaga, premier vainqueur de la Ligue des champions

Par Robin Delorme, à Madrid
Málaga, premier vainqueur de la Ligue des champions

Pour son baptême en Champions League, Málaga a réussi l'exploit de se qualifier pour les quarts de finale. Un rêve éveillé dont la fin, inéluctable, démultiplie l'ambition des Boquerones. Un conte de fées, un vrai.

« Ah, ce match retour face à Porto… Il aurait fallu que tu sois au stade pour que tu puisses voir comment j’ai vécu ce moment… Avant, pendant, après le match, les gens au stade étaient fous ! » Antonio Fernández Benítez en a encore des frissons. Lui, l’emblème d’un club avec qu’il a tout connu, ne peut cacher son émotion. Après 54 ans à jouer, entraîner, diriger, puis supporter le Málaga CF, il assiste, béat, au plus bel exploit de ses Andalous en Europe. Pour la première fois de leur histoire en Ligue des champions, les Boquerones sont à 180 minutes – ou plus si affinité – d’une demi-finale dans la plus prestigieuse des compétitions de clubs. Après tout juste huit coups d’envoi en C1, il affiche un statut de Petit Poucet décomplexé face aux monstres européens. Dans une saison pourrie par des problèmes avec l’UEFA, sa trésorerie et son propriétaire fantôme, l’exploit n’en prend que plus d’épaisseur. Avec un effectif qui a perdu ses meilleurs éléments – Cazorla, Rondón, Monreal… – la bande à Pellegrini prend son pied. Car, entre un nouvel exploit retentissant et une élimination qui n’aurait rien d’humiliante, elle a déjà remporté sa Ligue des champions.

Du club de loser au riche endetté

Un titre fictif mais qui remplit d’allégresse tout bon supporter boquerone. D’armoire à trophée, la Rosaleda n’en a pas : depuis sa fondation en 1904, le Málaga CF n’a connu que quatre titres de champion de seconde division. Un palmarès digne du TFC. Lorsque l’on demande à Antonio Fernández Benítez, joueur de 1960 à 1976 puis entraîneur de 1976 à 1987 et 1994 à 1996, son plus beau souvenir sous les couleurs bleu et blanche, il hésite longuement : « Je me rappelle une très bonne saison que nous avions faite en 1971 (Málaga termine alors à une neuvième place en Liga, puis à la septième la saison suivante, ndlr), ou alors celle de 2002 ou 2003 où nous étions allés jusqu’en quart de finale de la Coupe de l’UEFA. Mais ça n’a rien de comparable avec ce que cette équipe a réussi aujourd’hui. Pour le moment, que ce soit au niveau des résultats et du jeu, c’est la saison la plus aboutie de Málaga. » Avant l’arrivée des pétrodollars qataris en 2010, supporter Málaga relevait du masochisme. Illustration de cette facette de « loser » , jusqu’à cette année, le meilleur résultat du club en Copa del Rey était un huitième de finale… lors de la saison 2011-2012 !

« Mon pire souvenir remonte aux descentes que nous avons pu avoir. J’ai joué puis entraîné pendant très longtemps ici, et j’ai connu quatre relégations. Je vous laisse imaginer ma joie aujourd’hui, sourit ce même Antonio Benítez. Je peux enfin dire que Málaga sait enfin gagner. Tu ne gagnes pas face à Porto, au Milan AC ou au Zénith Saint-Pétersbourg avec de la chance. Je ne parle pas seulement des gros matchs, mais le club a enfin cet esprit de la gagne qui manquait peut-être avant. Cette équipe a réussi à faire connaître Málaga à travers l’Europe. » Tout fraîchement entré dans le top 8 européen grâce à son huitième de finale victorieux face à Porto (1-0 au Portugal, 2-0 à domicile), le Málaga CF doit beaucoup aux millions investis par le cheikh Abdullah bin Nasser Al-Than. Aux commandes du club depuis son rachat au début du mois de juillet 2010, le cousin du Prince sort la machine à billet. En deux étés, il réussit à ramener de vieux briscards (Mathijsen, Demichelis, Van Nistelrooy), des joueurs confirmés (Toulalan, Monreal, Joaquín) et deux pépites (Isco et Cazorla). La mayonnaise prend, et l’Ingénieur, Manuel Pellegrini, envoie en mai dernier ces Boquerones en Ligue des champions.

« Le match le plus important de l’histoire du club »

Depuis, la belle histoire a pris du plomb dans l’aile. Suspendu de sa prochaine compétition européenne, sans nouvelle de son richissime propriétaire, Málaga perd son ossature et redevient un club presque fauché et sympa. Oui mais voilà, cette belle histoire prend fin pour laisser place à un conte de fées. Avec un recrutement malin, une solidarité à toute épreuve et du talent, tout de même, les résultats subsistent (le club est aujourd’hui cinquième de Liga). « Nous vivons un rêve duquel nous ne voulons pas nous réveiller » , explique Joaquín. Pour Juan Calderón journaliste au Diario Sur, même topo : « Toute la ville, toute la population, tous les supporters sont très excités. Toutes les places pour ce match ont été vendues en à peine quelques heures. La ville de Málaga vit un rêve éveillé. » Cette finale avant l’heure – cette fois, le dicton n’est pas usurpé – devient même « le match le plus important de l’histoire du club » , dixit Antonio Benítez : « On joue pour une qualification en demi-finale de la Ligue des champions ! La répercussion que peut avoir ce match dépasse tout ce que nous connaissons et avons connu ici, à Málaga. » Une fois le songe terminé, les Boquerones se retourneront vers la devise du club : « Memoria, Compromiso y Fe » – « Mémoire, engagement et foi » , en VF. La foi de croire en l’avenir de leur club.

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