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Mais qui es-tu Luc Sassion, le préparateur physique de Monaco ?

Par Théo Denmat
Mais qui es-tu Luc Sassion, le préparateur physique de Monaco ?

Est-ce de sa faute si l’AS Monaco accumule les blessés ? Arrivé dans les valises de Thierry Henry, le nouveau préparateur physique de l’AS Monaco pose déjà question. Retour sur le CV pourtant déjà bien rempli d'un homme aux méthodes révolutionnaires.

On le dit ermite. Rares sont les chanceux à l’avoir déjà vu, mais ceux qui en font partie témoignent en chœur d’un trait vestimentaire étonnant : l’homme, glabre, porterait depuis trois semaines un bob rouge et blanc. En-dessous, une longue toison brune et emmêlée, qu’il aurait arrêté de se laver pour « se faire des dreadlocks » . Son actualité, il faut le dire, n’est pas des plus propres : avec dix-sept blessés dans l’effectif monégasque, il ne fait, ces derniers temps, pas très bon être préparateur physique de l’AS Monaco. Thierry Henry a même soumis en conférence de presse l’idée de « reprendre une licence » pour pallier la pénurie.

Mais alors, qui est vraiment Luc Sassion ? Arrivé dans le staff de Thierry Henry au moment de la passation de pouvoir avec Leonardo Jardim, l’homme présente pourtant un CV aux références flatteuses. Certains joueurs du Rocher attestent même d’un individu éminemment sympathique, et dont la verve en privé contraste avec son silence dans les médias. Mais aujourd’hui, au cœur de la tempête, il a choisi de parler. Retour sur le parcours tempétueux d’un type dans l’œil du cyclone.

Proche d’Abou Diaby

Nous sommes en 1999, et Luc, 34 ans, sort à peine de l’école. Il a été embauché par Arsène Wenger deux ans auparavant pour gérer l’équipe première d’Arsenal, après trois ans d’études à l’université de Lyon et l’obtention d’un DUEPP (diplôme universitaire européen de préparation physique). Là-bas, il a suivi les cours du grand professeur René Kimose, un ponte de la préparation physique sportive, notamment connu pour son travail avec Teddy Tamgho. Dès le premier entraînement avec Thierry Henry, c’est le coup de foudre : le gamin, tout juste champion du monde, vient de trouver l’homme qui va le mener au bout de ses capacités physiques. Ses entraînements sont révolutionnaires, la méthode aussi, comme il en témoigne aujourd’hui par téléphone : « J’étais sorti de ma promotion au rattrapage, dit-il. Mais j’ai eu le déclic un an plus tard, en voyant Kamel Ouali à la Star Ac’. Cette manière d’appuyer sur les cuisses de Mario pour le forcer à améliorer sa souplesse… C’était fascinant. » Au cours des quinze ans qu’il passe dans l’organigramme des Canonniers, il prend sous son aile plusieurs membres de l’effectif, comme Abou Diaby, Jack Wilshere, Tomás Rosický ou Theo Walcott, qui le surnomment tous affectueusement « Gaston » pour sa propension à briser tous les outils médicaux du centre d’entraînement. Grand ami de David Seaman, il était d’ailleurs présent le soir où le bonhomme avait contracté une lombalgie en voulant ramasser sa télécommande pour enregistrer un épisode de Coronation Street à la télévision.

Et puis survient un épisode, longtemps tu. Lassé par le monde du football, Luc décide en janvier 2016 de s’adonner à sa passion première, le chant. Recruté par René Angélil sur les vifs conseils de Juan Martin Del Potro, qu’il avait rencontré deux ans auparavant, il rejoint en début d’année le staff de Céline Dion, afin de préparer la star à la nouvelle salve de ses shows au Caesars Palace de Las Vegas. Mais l’aventure tourne court : René succombe à un cancer le 15 janvier, et Céline perd sa voix divine dans la foulée, annonçant être atteinte d’un trouble rare de la trompe d’Eustache de Patulous. Elle doit être opérée de son autophonie. Dépité par sa reconversion manquée, Luc quitte l’encadrement de la chanteuse et tombe en dépression, s’enfermant chez lui à la recherche de nouvelles méthodes d’entraînement. Jusqu’à ce qu’une rencontre sauve son existence : celle du parkour.

« Son film préféré, c’est Yamakasi »

Ingurgitant tout ce qu’il peut sur la discipline, Sassion y voit un exemple à suivre en matière de préparation physique. Toutes ces figures aériennes sans une égratignure ? Il y a là quelque chose à fouiller. Kamil Glik, pour l’instant sur la touche, confirme dans un sourire : « Son film préféré c’est Yamakasi, on a droit à une projection toutes les deux semaines. Du coup, il nous emmène régulièrement grimper sur les murs du casino. Une fois, Alain Robert est même venu nous donner une masterclass de trois heures. C’est à la suite de ça que Danijel s’est pété le pied, il était persuadé de pouvoir escalader Louis-II sans baudrier. » En laissant traîner une oreille dans les coursives de la Turbie, on apprend par exemple que le bonhomme accorde une importance toute particulière à la bonne ambiance générale, organisant des concours de grand écart et des compétitions de ski nautique le week-end. De la même manière, il a également remis au goût du jour le travail à froid, s’appuyant sur « plusieurs études américaines » ayant prouvé que l’échauffement était nuisible à la performance. Depuis son arrivée, toutes les séances d’entraînement commencent donc par vingt minutes de frappes depuis le rond central.

Aleksandr Golovin, actuellement blessé pour une entorse à la cheville, en glisse un peu plus contre deux comprimés de Doliprane 500 : « Pour éviter qu’on ne se fatigue en se déplaçant dans la Turbie, il a fait acheter au club toute une collection de bâtons sauteurs, je n’ai jamais vu Jemerson sauter aussi haut. Avec lui, c’est une nouvelle idée par semaine. Son dernier truc, c’est de nous forcer à marcher avec des talons aiguilles pour améliorer notre équilibre. Puis, il nous dit toujours que c’est très bon pour le souffle de courir avec un bâton de sucette dans la bouche. » Tous dressent finalement le portrait d’un bon vivant, maillon indispensable au maintien de la bonne ambiance dans un club dans le dur. Personne là-bas ne comprend d’ailleurs pourquoi l’infirmerie continue de se remplir des blessures conjuguées de Nacer Chadli et Jordi Mboula contre Paris, unique point noir au tableau de Luc Sassion. Seul Rony Lopes, blessé aux ischio-jambiers lors d’un entraînement de septembre, ose une petite moue à la mention du professionnel : « J’étais sur le point de revenir la semaine dernière, mais je me suis pété la rotule en tombant dans les vestiaires, j’en ai repris pour trois mois. C’est à cause de sa grande blague, il adore attacher les lacets de nos chaussures entre eux, ça le fait marrer. Il est sympa, Luc, mais parfois il est un peu lourd. »

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Par Théo Denmat

Ceci est évidemment une fiction, toute ressemblance avec une personne existante ou ayant existé doit conduire à un signalement de celle-ci aux autorités médicales.

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