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Mais qui es-tu, Granville ?

Par Gad Messika
Mais qui es-tu, Granville ?

Ce mardi soir, Granville, petit club de CFA 2, rencontre Bourg-Péronnas pour les 8es de finale de Coupe de France. Une première pour ce petit club de Normandie qui fait office de Petit Poucet de la compétition. Mais qui es-tu, l’US Granville ?

Fondé en 1918, l’US Granville est un petit club de la Manche qui évolue dans le stade Louis Dior. Oui, Dior, comme Christian et sa famille d’industriels qui ont élu résidence dans le coin il y a de ça des siècles. Au rayon football, le dernier exploit de l’USG date également. C’était il y a presque cinquante ans et une défaite en 32es de finale de Coupe de France contre le FC Rouen, ancien pensionnaire de D1. Depuis, la situation du club n’a pas vraiment changé. Mais l’arrivée de l’entraîneur, Johan Gallon, il y a presque trois ans, a bouleversé le train-train quotidien. Même si l’équipe officie toujours en CFA 2, l’opération reconquête a bien été lancée. « Je suis arrivé au club avec un groupe à disposition. Quelques joueurs que je connaissais déjà, qui correspondaient au projet de jeu assez offensif. On a travaillé durant la première année et on a fini invaincus en DH. Ensuite, on remonte en CFA 2. Et on rate la montée d’un point, pour finir meilleurs deuxièmes de notre championnat » , raconte l’ancien joueur de Caen. La mayonnaise commence à prendre dans la Manche, et les joueurs adhèrent à la philosophie : « Même si la frustration était présente, on a rebondi et on a continué notre projet qui avait commencé deux ans et demi plus tôt. On est repartis sur cette dynamiqu, et maintenant, on est deuxièmes de notre championnat. Et puis la Coupe de France est venue se greffer à notre calendrier » , avoue le coach. Parce que, oui, les Granvillais n’avaient pas prévu de revêtir en février 2016 le fameux costume de Petit Poucet de la compétition.

Le début d’une belle histoire…

En effet, cette campagne nationale n’était pas dans les objectifs du club en début de saison. « On s’était fixé d’aller jusqu’en 32es. Le reste, ce n’est que du bonus » , déclare Dominique Gortari, co-président du club. Les clubs de Dives, Saint-Nazaire, Laval et Sarreguemines se sont tous cassé les dents face à l’USG. « On a abordé les premiers tours en restant sérieux et en faisant le travail. Lorsqu’on a joué Dives, chez nous, on a commencé à sentir un engouement populaire derrière nous. On a senti cet engouement pour la Coupe de France » , dévoile le coach Gallon en ajoutant : « Après, on est partis jouer à Saint-Nazaire devant 5 000 spectateurs, c’était pas évident, mais on a pu remporter la victoire. Derrière, on reçoit Laval dans un stade à guichets fermés. On fait un grand match. Et puis après contre Sarreguemines, dans un stade blindé aussi. » Si le scalp du Stade lavallois est peut-être le plus beau trophée jusqu’à présent, la fête d’après-match a été tout aussi grandiose que l’exploit sur le terrain : « Pour ce match, tous les gars se sont privés du Réveillon, car on jouait le 3 janvier. Alors cette fête après le match, ça a un peu été le nôtre » , confie le président Gortari. Et l’entraîneur d’ajouter : « Ça a été un moment historique. On a fêté ça avec les présidents, les supporters, il y a eu un partage exceptionnel. Jamais dans l’histoire du club, on n’a réussi à arriver en 8es. Maintenant, on a les moyens d’entrer dans le gratin national. » Très vite, leurs exploits dépassent les limites de la ville pour faire la fierté de la région : « Il y a un engouement populaire derrière le club qui est assez fantastique. Et à travers tous les joueurs, on emmène toute la région derrière nous. C’est beaucoup de partage entre les supporters et les joueurs. Ça doit nous donner de la force et de l’expérience pour le club et les joueurs pour pouvoir avancer. »

… qu’il faut continuer à écrire

Alors avant de jouer Bourg-Péronnas, les joueurs de l’USG ont préparé leur rencontre comme il se doit : « Mes joueurs sont sur une bonne dynamique. Ils sont très concentrés et mettent beaucoup d’intensité et de détermination durant les entraînements. On a fait beaucoup de vidéo et on a préparé des entraînements pour jouer contre cette équipe. Maintenant, il faudra y ajouter la bonne foi, le cœur et le dépassement de soi. Sans ça, on ne pourra pas faire un résultat » , rapporte Johan Gallon avant de surenchérir sur l’ambiance du vestiaire : « Le club travaille dans la sérénité. Les joueurs vivent très bien ensemble. Ils sont très solidaires et forcément, ça se ressent sur le terrain. Avec leurs valeurs, ils sont capables de déplacer des montagnes. » En CFA2, Granville est deuxième. Et forcément, la Coupe de France laisse des traces : « On fait un peu du surplace avec deux nuls et deux défaites. Avec le président, on s’était fixé comme objectif de remonter en CFA. Il va falloir le remplir. Pour nous, rien ne change entre le championnat et la coupe. On prend les matchs comme ils viennent. C’est simplement le reflet médiatique de ce qu’on met en place depuis 2 ans et demi » , déclare le coach Gallon avant d’ajouter un dernier mot sur la rencontre de ce mardi soir : « On n’a rien à perdre. On a simplement un beau match de foot à jouer, dans un stade plein et une belle page de notre histoire à écrire. » Granville, grandes ambitions.

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Par Gad Messika

Tous propos recueillis par GM

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