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ACTU MERCATO

Mais qui es-tu, Alexander Søderlund ?

Par Florian Lefèvre
Mais qui es-tu, Alexander Søderlund ?

Robert Berić blessé jusqu’à la fin de saison, les Verts sont en quête d’un attaquant. En tête de liste, Alexander Søderlund, un grand, blond, puissant, pas le genre à croquer devant le but. Portrait d’un bosseur qui a bourlingué de Belgique en Italie, en passant par la Bulgarie et même l’Entente Sannois Saint-Gratien.

« Il est venu me voir à la fin d’un match : « Ça faisait longtemps que je n’avais pas eu un duel comme ça. » On s’est serré la main, presque à se prendre dans les bras. » Quand il revient sur sa première saison dans le championnat norvégien, Habib Bellaïd est formel : le meilleur attaquant qu’il a affronté est aussi un chic type, Alexander Søderlund. Récent vainqueur de la Tippeligaen avec Rosenborg, le gaillard a survolé le classement des buteurs en inscrivant 22 buts en 27 matchs. Parce que « si tu te troues, tu peux être sûr que lui, devant le but, il ne va pas se trouer » , certifie l’ex-défenseur de Sarpsborg 08. Titulaire aux avant-postes de la sélection, l’international norvégien ne disputera pas l’Euro 2016. Mais il pourrait bien mettre le cap sur la France. À quelques jours de l’ouverture du marché hivernal (le 1er janvier), Saint-Étienne en a fait sa priorité.

Chez les Verts, on les aime quand ils prennent de la place. Après Brandão, Ricky van Wolfswinkel, puis Nolan Roux et Robert Berić cet été, voici donc Alexander Toft Søderlund, 28 ans. 1m87 pour 86kg de bidoche à trimbaler dans la surface de réparation, là où le joueur a l’habitude de planter sa tente. S’il ne ménage pas ses efforts dans le pressing défensif, le Nordique ne s’emmerde pas à prendre la profondeur. Son credo ? Faire parler sa puissance dans les duels. Un renard des surfaces à l’ancienne, efficace devant le but, comme les Stéphanois ont pu le constater lors de la phase de poules de la Ligue Europa. Søderlund a marqué devant Stéphane Ruffier lors du match retour à Trondheim contre Rosenborg (1-1), et placé – comme il en a l’habitude – un gros coup de tête face à la Lazio au Stadio Olimpico (3-1).

Les pieds sous la table, des galères et Bonucci



Une semaine avant cette rencontre, le Norvégien foulait déjà la pelouse romaine lors d’un match des éliminatoires de l’Euro perdu face à l’Italie (2-1). « Søder » n’a pas marqué, pour se consoler, il a eu droit à une accolade avec Leonardo Bonucci. Plus que de simples adversaires d’un soir, les deux sont potes de longue date. Pour retrouver la trace de leur rencontre initiale, il faut remonter à l’automne 2008, lorsqu’ils évoluaient ensemble à Trévise en Serie B. Alors que le défenseur italien commence à faire son trou, son acolyte à la tignasse blonde cire le banc de touche. « Je mangeais bien en Italie, mais je ne jouais jamais » , résume Søderlund pour le Aftenposten. Pas mieux à Lecco deux ans plus tard en Serie C, où les tifosi voient en lui un attaquant « qui met les pieds sous la table » , comprendre une feignasse qui attend le ballon dans la zone de vérité.

Entre-temps, le jeune homme poursuit son road trip entre la Belgique (Namur) et la Bulgarie (Botev Plovdiv). En tout, le Norvégien collectionne pas moins de six maillots différents en trois saisons. Après avoir retrouvé du temps de jeu en Islande (FH Hafnarfjörður), retour à la case départ. À 23 ans, il revient à Vard Haugesund, son premier club, dans le Sud de la Norvège. Mais c’est bien au FKH, l’autre écurie de sa ville natale – alors qu’il avait presque tourné la page du foot pro en reprenant ses études en STAPS – qu’il se révèle enfin dans l’élite (30 buts en deux saisons et demie). En 2013, un an après ses grands débuts en équipe nationale, Søderlund signe à Rosenborg. Un choix payant en dépit de l’intérêt prononcé de plusieurs clubs anglais et allemands. 



Val-d’Oise, bronzette avortée et Euro envolé

Meilleur buteur du dernier championnat, le numéro 15 a largement participé au doublé coupe-championnat glané par le club de Trondheim. « Avec le capitaine [Mike Jensen], c’est l’autre star de l’équipe » , note Bellaïd. Mais c’est moins vrai en sélection. « Les gens lui en veulent parce qu’il a raté des occasions lors du barrages de l’Euro contre la Hongrie » , souffle le Franco-Algérien. Bien avant le prochain championnat d’Europe, le Nordique a pourtant joué en France. Été 2007, alors que ses vacances débutent à peine sur les bords de la mer Noire, le joueur reçoit un appel pour faire un essai. Du coup, il troque les bikinis et le soleil bulgare pour le Val-d’Oise et le centre d’entraînement de l’Entente Sannois Saint-Gratien, pensionnaire de National.

« Le premier jour où il s’est entraîné, j’ai tout de suite vu que c’était un pur talent, avec un super sens du but et déjà quelques kilos en trop » , sourit Kamel Djabour, alors coach de l’Entente SSG. Débarqué au club par l’intermédiaire d’un ami du président, Søderlund tape dans l’œil du staff. Le club lui propose un contrat, mais le joueur « travailleur, qui n’avait pas de mal à s’intégrer » , préfère finalement décliner. L’histoire s’arrête là et laisse des regrets pour le club valdoisien. Tout ça pour aller manger des pâtes.

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