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Mais pourquoi la Norvège galère ?
Haaland, Ødegaard, Bobb, Nusa, Sørloth, Ryerson... La Norvège, opposée à l’Autriche ce lundi (20h45), a entre les pieds son meilleur vivier depuis un quart de siècle, mais peine à se révéler comme un véritable outsider.
Erling Haaland fait partie de cette génération de Norvégiens qui n’a jamais vu son pays participer à l’une des deux grandes compétitions internationales. Né le 21 juillet 2000, soit un mois tout pile après le match nul des Vikings face à la Slovénie (0-0) lors de l’Euro néerlandais, le Cyborg a passé chaque été des années paires (sauf 2021, à cause d’on sait qui) devant sa télé, à voir les autres nations s’éclater. Même la Macédoine du Nord, même la Géorgie, même le voisin finlandais ont pu goûter à l’une des grandes messes estivales. Laissée sur le bas-côté dans la course à la qualification au dernier Euro, la Norvège affronte ce lundi l’Autriche dans le cadre de la deuxième journée de la Ligue des nations. Et les coéquipiers de l’ogre de Manchester City doivent se rattraper après le nul concédé au Kazakhstan (0-0), vendredi.
Euro-sceptiques
Pourtant, face aux Eurasiatiques, Ståle Solbakken, le sélectionneur national, avait bien envoyé son armada : Haaland, évidemment, mais aussi Martin Ødegaard, Alexander Sørloth, Antonio Nusa, Julian Ryerson, ou encore le Rennais Leo Østigård. Malgré 19 tirs au but, les Scandinaves n’ont pas su faire sauter le verrou kazakhstanais. Décevants, les Vikings le sont depuis 2020 et l’émergence de cette génération dorée, qui a promis à son peuple de faire retentir Ja, vi elsker dette landet (« Oui, nous aimons ce pays ») de nouveau lors d’une grande compétition. 2020, c’est aussi l’année de la nomination de Solbakken à la tête de cette jeune garde. Ancien coach de Wolverhampton (2012-2013), mais surtout du FC Copenhague (2013-2020), l’ancien milieu de terrain enchaîne pourtant les échecs, n’étant pas parvenu à qualifier sa troupe pour le Mondial et donc pour l’Euro 2024.
Portée par un Haaland en feu lors des éliminatoires (six buts en cinq matchs), la Norvège n’avait terminé que troisième de son groupe, loin derrière l’Espagne et l’Écosse, mais devant la Géorgie… finalement qualifiée grâce à la Ligue des nations. Un échec cuisant pour le pays du biathlon et du demi-fond, dont la presse pense avoir trouvé le coupable : le sélectionneur. « Je n’ai pas de mots pour exprimer à quel point je suis déçu. C’est complètement dénué de plan. Je ne sais pas ce que Ståle voulait faire ici. Je suis un peu sans voix », avait clamé l’ancien joueur de Mølde Bernt Hulsker à Dagbladet, après la défaite face à l’Espagne (0-1), synonyme d’élimination. Il est donc reproché à Solbakken son manque d’identité tactique et un flou artistique sur la direction qu’il emprunte (tiens, ça nous rappelle quelqu’un). Les choix du technicien sont également très contestés, comme le maintien d’Orjan Nyland dans la cage, pas toujours irréprochable, ou de Leo Østigård, quand il évoluait encore au Napoli et qu’il n’avait quasiment plus de temps de jeu en club.
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— Fotballandslaget (@nff_landslag) June 11, 2024
Malgré ces critiques, le coach a toujours gardé la confiance de son groupe et de ses leaders. Notamment Martin Ødegaard, qui disait après l’échec de la qualif à l’Euro : « Nous sommes une bien meilleure équipe que lorsque nous avons commencé ce projet ici, je pense que nous sommes sur la bonne voie. » Mais le sélectionneur, qui va quitter ses fonctions en 2026, ne peut être le seul fautif, et il va devenir difficile pour ses joueurs stars, au regard du casting décent qui les accompagne, de se lamenter d’être entourés d’anonymes. Malgré ses 31 pions en 33 sélections, Erling Haaland a souvent manqué lors des éliminatoires pour le Mondial ou l’Euro, puisqu’il n’a disputé que 14 matchs sur 25 possibles, et cette tache sur le CV va commencer à se voir. Ne pouvoir convoiter le Ballon d’or qu’une saison sur deux n’était forcément pas écrit dans son programme.
Par Léø Tøurbe